Dorothy Lutz (Source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Dorothy Lutz (Source primaire)

À l’âge de 16 ans, Dorothy Lutz a pris part à la Deuxième Guerre mondiale comme soudeuse électrique sur le chantier naval de Halifax. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Dorothy Lutz et des millions d’autres femmes ont travaillé avec des machines et équipements militaires. Écoutez son témoignage sur ses réalisations en tant que pionnière sur le front intérieur.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Un article de journal sur Dorothy et les femmes qui ont pris des emplois traditionnellement réservés aux hommes pendant la guerre.
Un article de journal sur Dorothy et les femmes qui ont pris des emplois traditionnellement réservés aux hommes pendant la guerre.
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(Avec la permission du Projet Mémoire/Dorothy Lutz)
Des ouvrières retournent au travail à pied après leur pause-repas de 30 minutes à la cafétéria du chantier naval.
Des ouvrières retournent au travail à pied après leur pause-repas de 30 minutes à la cafétéria du chantier naval.
(avec la permission de Bibliothèque et Archives Canada/MIKAN 3197950)
Les lunettes de soudure de Dorothy.
Les lunettes de soudure de Dorothy.
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(Avec la permission du Projet Mémoire/Dorothy Lutz)
Dorothy Lutz en train de faire une soudure au chantier naval d'Halifax, Nouvelle-Écosse, en 1943.
Dorothy Lutz en train de faire une soudure au chantier naval d'Halifax, Nouvelle-Écosse, en 1943.
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(Avec la permission du Projet Mémoire/Dorothy Lutz)
Dorothy Lutz en 2010.
Dorothy Lutz en 2010.
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(Avec la permission du Projet Mémoire)
Une réunion de soudeuses en 1987. De gauche à droite: Helen Rice Poliska, Dorothy Lutz et Bertha Roche.
Une réunion de soudeuses en 1987. De gauche à droite: Helen Rice Poliska, Dorothy Lutz et Bertha Roche.
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(Avec la permission du Projet Mémoire/Dorothy Lutz)
Dorothy Lutz

« Ils disaient que c’était la première fois que quelque chose comme ça arrivait et on devait comprendre qu’on participait à un événement historique et ils m’ont en quelque sorte montrée du doigt en disant, et vous en particulier, vous n’avez que 16 ans, et vous êtes la plus jeune à avoir jamais fait une formation dans la soudure électrique. »

Transcription

Je suis venu en ville (Halifax, Nouvelle-Écosse) et je regardais les publicités (affichées en 1943, pour que les soudeurs travaillent aux chantiers navals d’Halifax) et je n’étais pas très sûre de ce que ça voulait dire mais j’y suis allée quand même ; c’était au collège technique de la Spring Garden Road. On était 35 jeunes filles et on nous a donné une feuille de papier ordinaire et un crayon pour tracer des lignes. Et alors quelques unes d’entre nous ont dit qu’on avait besoin d’une règle, non, non, vous n’aurez pas de règle, vous devez tracer une ligne droite à main levée de cette manière, de celle-là et encore d’autres encore. Alors on l’a fait. Et on laissait notre nom et numéro de téléphone, adresse et c’était tout. Et en deux ou trois jours, on a reçu une lettre qui disait qu’on avait réussi et nous demandait de venir un certain jour pour voir de quoi il s’agissait parce qu’on allait recevoir une formation de trois mois en vertu du War Emergency Training Act et devenir soudeuses. On n’était que cinq sur les 35 à avoir été choisies, alors on y est allées. Et on a fait cette formation pendant trois mois, ce qui n’était pas très long pour être soudeuse, maintenant ils doivent faire deux ou trois ans. Mais quand même, c’était vraiment poussé. Et après trois mois, on est parties aux chantiers navals d’Halifax pour travailler. En premier je faisais des tuyaux qui étaient mis sur le bateau pour faire passer les munitions à l’intérieur et on utilisait des tiges nues, et c’était terrible parce que je coinçais tout ça et ensuite il fallait que j’éteigne et ainsi de suite. Et puis ils m’ont envoyée à l’atelier d’usinage des tôles, où ils avaient des tiges revêtues ce qui était nettement mieux. Mais on avait toutes les cheveux longs alors ils étaient vraiment sur notre dos à propos de ça, fais-toi faire la coupe Véronica (en référence à Véronica Lake, une célèbre actrice américaine qui avait raccourci ses cheveux pendant la Deuxième Guerre mondiale pour encourager les travailleuses de guerre à adopter une coupe plus courte, une coiffure moins risquée). Mais nous ne l’avons pas fait, on les a gardés relevés sous le casque et ça allait très bien. Et tout s’est très bien passée jusqu’au mois de décembre (1944) et on m’a demandé de descendre dans la cale d’un bateau pour souder, ce que j’ai fait, mais il n’y avait pas d’air là dedans ou rien, et j’avais un rhume et avec cette épouvantable fumée, deux choses qui s’ajoutaient, j’ai attrapé une pneumonie et j’étais tout simplement trop malade pour travailler, alors j’ai dû redescendre à Guysborough (Nouvelle-Écosse) chez ma mère et mon beau-père. Et quand je suis revenue, mon boulot était parti, c’était une des choses qu’on devait signer quand on allait dans les chantiers navals, c’était que dès qu’un ancien combattant qualifié revenait, on devait céder notre place. Donc je n’étais pas là sur le moment mais ils m’ont aussi dit que comme j’étais la plus jeune je devais partir en premier. C’était plutôt décevant d’une certaine façon mais je n’ai jamais oublié le temps passé là-bas. Ils nous ont dit, ils disaient que c’était la première fois que quelque chose comme ça arrivait et on devait comprendre qu’on participait à un événement historique et ils m’ont en quelque sorte montrée du doigt en disant, et vous en particulier, vous n’avez que 16 ans, et vous êtes la plus jeune à avoir jamais fait une formation dans la soudure et aujourd’hui encore, j’ai lu quelque chose il n’y a pas très longtemps sur le fait que je suis toujours la plus jeune femme au Canada ayant fait la formation dans la soudure électrique.

Documents d'archive

Une réunion de soudeuses en 1987 
Dorothy Lutz 
Les lunettes de soudure de Dorothy.
Dorothy Lutz en 2010.

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Le Projet Mémoire est un bureau d’orateurs bénévoles qui organise la rencontre de vétérans et de membres actifs des Forces armées canadiennes avec des écoles et événements communautaires à travers le pays afin qu’ils puissent partager leurs histoires de service militaire.

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