Pipeline Keystone XL | l'Encyclopédie Canadienne

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Pipeline Keystone XL

Le Keystone XL est un projet de pipeline de 1947 km de long qui aurait transporté du pétrole brut de l’Alberta jusqu’au Nebraska. Il était la propriété de la société TC Énergie, basée à Calgary. Le pipeline de 36 pouces de diamètre, nommé XL pour « export limited » (ou exportations limitées, en français), représentait la quatrième section prévue du réseau de pipeline Keystone de TC Énergie. Au Canada, Keystone XL bénéficiait du soutien du gouvernement fédéral et du gouvernement de l’Alberta. Cependant, le projet a fait également face à une opposition importante et à des contestations judiciaires pour des raisons environnementales. En janvier 2021, le président des États-Unis, Joe Biden, annule son permis dès sa première journée de mandat. Le 9 juin 2021, TC Énergie et le gouvernement de l’Alberta ont annoncé la fin du projet Keystone XL.

Pipeline Keystone XL de TransCanada (proposé)

Détails du projet

Le pipeline Keystone transporte actuellement jusqu’à 591 000 barils de pétrole brut tous les jours. Il transporte de pétrole de l’Alberta jusqu’à des raffineries en Illinois et au Texas. Keystone XL aurait augmenté la capacité du système à 830 000 barils par jour. Il aurait traversé la frontière canado-américaine en route de Hardisty en Alberta, à Steele City au Nebraska. La portion se trouvant en Alberta se serait étendue sur 259 km.

Le gouvernement de l’Alberta affirmait que la construction créerait plus de 15 000 emplois directs et indirects au Canada, dont 1 400 emplois directs et 5 400 emplois indirects en Alberta. Ses promoteurs faisaient également miroiter les bénéfices économiques dont profiterait le Canada sous forme de taxes foncières, et prétendaient que le Keystone XL ajouterait quelque 3,4 milliards de dollars américains au PIB des États-Unis.

Opposition

Des groupes écologistes, des propriétaires de ranchs et de plusieurs communautés autochtones en Alberta, dans le Montana et au Nebraska s’opposent fermement au projet. Nombre d’entre eux craignaient que le pétrole brut supplémentaire transporté par le pipeline ne pollue les terres et les rivières. Dans le cadre du débat entourant le pipeline Keystone XL, le climatologue James Hansen affirme en 2012 que, si les réserves pétrolifères du Canada viennent à être entièrement exploitées, la quantité d’émissions de carbone dans l’atmosphère entraînera un « échec et mat pour le climat ».

Puisque le pipeline Keystone XL devait traverser la frontière canado-américaine, le projet XL avait besoin d’être approuvé par le département d’État américain. Le président américain Barack Obama rejette ce permis en 2015, affirmant que l’approbation du projet aurait compromis le leadership de son pays en matière de changement climatique.

Permis du président Trump

En mars 2017, le président américain Donald Trump délivre un permis qui donne le feu vert au projet. TC Énergie entreprend ensuite les démarches pour obtenir les permis et les approbations nécessaires au commencement de la construction, mais se heurte à un obstacle majeur en novembre 2018, lorsqu’un juge fédéral du Montana suspend le projet à l’aide d’une injonction. Ce dernier ordonne au département d’État de mener une évaluation environnementale plus approfondie avant que les travaux puissent se poursuivre. Le président Trump délivre un nouveau permis en mars 2019. Plusieurs mois plus tard, une cour d’appel lève l’injonction du juge du Montana, ouvrant ainsi la voie à la construction aux États-Unis.

Construction

TC Énergie commence à construire Keystone XL des deux côtés de la frontière durant la première partie de l’année 2020. Pour accélérer ces travaux, le gouvernement de l’Alberta promet un investissement en capital de 1,5 milliard de dollars dans le projet du pipeline. L’Alberta garantit également un prêt de 6 milliards de dollars pour la construction. Keystone XL devait être en service en 2023.

Permis annulé par le président Joe Biden

Dans le cadre d’une de ses premières actions en tant que président, Joe Biden annule le permis américain de Keystone XL le 20 janvier 2021. Ceci fait partie d’un ordre plus vaste visant à rétablir le leadership des États-Unis dans l’action climatique. En réplique, TC Énergie suspend les travaux.

Le premier ministre Justin Trudeau et le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, expriment tous deux leur déception quant à la décision de Joe Biden. Jason Kenney l’a qualifiée de « coup de poing pour les économies canadiennes et albertaines. »

Fin du projet Keystone XL

Après plus d’une décennie de retards et de controverses, TC Énergie et le gouvernement de l’Alberta ont annoncé la fin du projet Keystone XL le 9 juin 2021. Les coûts finaux pour le gouvernement de l’Alberta « devraient se situer à moins de 1,3 milliard de dollars ». L’annulation de l’oléoduc est considérée comme une victoire majeure pour les écologistes et les communautés autochtones qui craignaient l’impact du projet sur l’environnement et le changement climatique (voir Mouvements écologistes au Canada).

Mots clés : Pipeline Keystone XL

Pétrole brut

Huile hydrocarbure non raffinée qui est extraite de la terre puis traitée pour servir à différents usages.

Produit intérieur brut (PIB)

Valeur totale des biens et services produits par les entreprises d’un pays sur une période donnée. Ce nombre sert souvent d’indicateur de la vitalité économique d’un pays.