Victoria Kaspi | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Victoria Kaspi

Victoria Michelle (Vicky) Kaspi, CC, FRSC, FRS, astrophysicienne (née le 30 juin 1967 à Austin, au Texas). Vicky Kaspi est surtout connue pour ses études sur les étoiles effondrées telles que les étoiles à neutrons et les pulsars. En 2016, elle devient la première femme à recevoir la médaille d’or Gerhard-Herzberg en sciences et en génie du Canada, le prix scientifique le plus prestigieux au pays, décerné par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie.

Victoria Kaspi, astrophysicienne

Éducation et début de carrière

Vicky Kaspi passe les premières années de sa vie au Texas. Elle et sa famille vivent également brièvement à Chicago puis en Israël avant de s’établir à Montréal, alors qu’elle est âgée de sept ans. Elle obtient un baccalauréat en sciences de l’Université McGill en 1989, auquel se succèdent une maîtrise (1991) et un doctorat (1993) de l’Université de Princeton, tous deux en physique. Son directeur de thèse est Joseph Taylor, lauréat d’un prix Nobel.

Avant de rejoindre la faculté de l’Université McGill en 1999, Vicky Kaspi occupe différents postes au California Institute of Technology, au Jet Propulsion Laboratory de la NASA et au Massachusetts Institute of Technology.

Faits marquants de carrière

En 2006, Vicky Kaspi est nommée titulaire de la chaire Lorne Trottier en astrophysique et cosmologie à McGill. Membre depuis 2002 du programme Extrême univers et gravité de l’Institut canadien de recherches avancées, elle en devient directrice en 2017. Vicky Kaspi est également fondatrice et directrice de l’Institut spatial McGill, qui ouvre ses portes en 2015.

En 2016, Vicky Kaspi se voit remettre la médaille d’or Gerhard-Herzberg en sciences et en génie du Canada du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG). Le CRSNG cite l’« impact majeur dans le domaine de l’astrophysique » créé par son groupe de recherche. Âgée de 48 ans au moment de recevoir cette récompense, Vicky Kaspi en est la plus jeune récipiendaire, ex æquo avec un autre lauréat. Elle est aussi la première femme à remporter cette médaille, considérée comme le prix scientifique le plus prestigieux du Canada.


Vicky Kaspi est auteure ou coauteure de plus de 280 articles scientifiques. Ses recherches sont citées par d’autres scientifiques à plus de 18 000 reprises. 

Objets astrophysiques rares

Vicky Kaspi s’intéresse particulièrement aux restes d’étoiles qui se sont effondrées à la suite d’une explosion de supernova. Lorsque sa masse est assez importante, le noyau effondré qui en résulte forme un trou noir. Dans le cas contraire, il peut former une étoile à neutrons ultra-dense, au sein de laquelle une cuillère à thé de matière peut peser un milliard de tonnes.

Certaines étoiles à neutrons tournent très rapidement. Elles peuvent également libérer d’intenses faisceaux d’ondes radio, qui peuvent être détectés comme une série régulière de «  bips  » par les radiotélescopes t erre stres . Ces objets rares sont connus sous le nom de pulsars. Parmi les découvertes de Vicky Kaspi, on compte le pulsar le plus rapide connu (effectuant 716 rotations par seconde), ainsi que le deuxième magnétar découvert dans notre galaxie. (Un magnétar est une étoile atypique dotée d’un champ magnétique extrêmement fort.) Ses observations d’un pulsar binaire (deux pulsars en orbite l’un sur l’autre) ont permis des tests précis de la théorie de la gravité d’Einstein, connue sous le nom de relativité générale.

Depuis peu, Vicky Kaspi étudie des « sursauts radio rapides » (SRR), des pics inhabituels d’ondes radio détectés pour la première fois par accident en 2007.

Le saviez-vous?
La source des SRR demeure un mystère. Comme le déclare Vicky Kaspi à la CBC en 2017 : « Quelque chose, quelque part dans le cosmos, produit une énorme explosion d’ondes radio, et nous ne savons pas quoi… »

Vie personnelle

Vicky Kaspi est mariée à David Langleben, professeur de médecine à McGill et chef de la cardiologie à l’Hôpital général juif Sir Mortimer B. Davis de Montréal. Le couple a trois enfants.

Prix et distinctions

  • Prix Annie Jump Cannon d’astronomie, American Astronomical Society (1998)
  • Médaille Herzberg , Association canadienne des physiciens (2004)
  • Prix Steacie pour les sciences naturelles, Conseil national de recherches Canada (2006)
  • Médaille commémorative Rutherford en physique, Société royale du Canada (2007)
  • Membre, Société royale du Canada (2008)
  • Prix du Québec Marie-Victorin, gouvernement du Québec (2009)
  • Prix John C. Polanyi, Conseil national de recherches Canada (2010)
  • Bourse de recherche Killam, Conseil des Arts du Canada (2010)
  • Membre, Société royale (2010)
  • Prix Peter G. Martin, Société canadienne d’astronomie (2013)
  • Prix Killam, Conseil des Arts du Canada (2015)
  • Compagnon, Ordre du Canada (2016)
  • Médaille d’or Gerhard-Herzberg en sciences et en génie du Canada, Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (2016)
  • Prix d’excellence, Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT) (2017)
  • Doctorat honorifique en sciences, Université de la Colombie-Britannique–Okanagan (2018)

Victoria Kaspi // Termes clés

Étoile à neutrons

Une petite étoile très dense née de l’effondrement d’une étoile massive, suivant l’explosion d’une supernova.

Pulsar

type d’étoile à neutrons qui tourne très rapidement. Un pulsar peut libérer d’intenses faisceaux d’ondes radio, détectés par les radiotélescopes terrestres comme une série régulière de « bips ».

Explosion de supernova

Une explosion lumineuse qui a lieu à la mort d’une étoile. Les cosmologistes peuvent étudier l’expansion de l’univers en observant les supernovae.