Jack Diamond | l'Encyclopédie Canadienne

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Jack Diamond

Abel Joseph (Jack) Diamond, O.C., O.Ont, architecte (né le 8 novembre 1932 à Piet Retief, en Afrique du Sud; décédé le 30 octobre 2022). Officier de l’Ordre du Canada et récipiendaire à plusieurs reprises de la médaille du Gouverneur général en architecture, Jack Diamond a compté parmi les architectes canadiens les plus importants et reconnus de sa génération (voir Architecture). Il a été nommé fellow de l’Institut royal d’architecture du Canada en 1980 et membre honoraire de l’American Institute of Architects en 1994.

Earth Sciences Centre, University of Toronto
Jerusalem City Hall
Metropolitan Toronto Central YMCA

Formation et début de carrière

Jack Diamond obtient un baccalauréat en architecture à l’Université de Cape Town en 1956 avant de décrocher une maîtrise en politique, philosophie et économie à Oxford (1958) et une maîtrise en architecture à l’Université de la Pennsylvanie (1962). Dans le cadre de ses études en Pennsylvanie, il étudie avec Louis Kahn, légende américaine de l’architecture. Jack Diamond arrive au Canada en 1964 en tant que directeur fondateur du nouveau programme de maîtrise en architecture de l’Université de Toronto. (Voir Enseignement de l’architecture.) Il défend ce poste jusqu’en 1970.

Diamond and Myers Architects

En tant qu’associé de l’architecte Barton Myers, Jack Diamond cofonde le cabinet Diamond and Myers Architects en 1968. Parmi leurs projets notables, on compte le York Square, à Toronto; l’édifice de la Housing Union de l’Université de l’Alberta, à Edmonton; les logements Sherbourne Lanes et l’immeuble du siège de l’Ontario Medical Association, à Toronto. Malgré leur succès, la firme est dissoute en 1975.

Diamond Schmitt Architects

En 1975, Jack Diamond met sur pied A.J. Diamond Architects à Toronto. (Voir Architecture.) Trois ans plus tard, il commence à travailler avec l’architecte Donald Schmitt, qui devient finalement un partenaire du cabinet, qui prend alors le nom de A. J. Diamond, Donald Schmitt and Company (aujourd’hui connu sous le nom de Diamond Schmitt Architects).

Le cabinet se taille une réputation nationale et internationale à travers différents projets d’aménagement intérieur, d’architecture et de planification, s’impliquant dans la formation et la promotion d’un processus de conception largement axé sur la discussion et la collaboration. Il attire de nombreux jeunes architectes, dont certains établiront plus tard des cabinets fort respectés. (Voir aussi Enseignement de l’architecture.) Au cours des cinquante dernières années, le cabinet a su créer une marque distinguée dans un vaste éventail de secteurs. Son travail architectural est toutefois principalement axé sur la culture, l’éducation et les soins de santé. (Voir Architecture des hôpitaux.)

Parmi les commandes les plus importantes du cabinet, citons l’hôtel de ville de Jérusalem (1994), le Centre Bahen des technologies de l’information de l’Université de Toronto (2002), le campus entier de l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario à Oshawa (2011), et le Centre des arts de la scène Four Seasons à Toronto (2006). D’autres grands projets incluent le Jewish Community Centre de New York (2002), Corus Quay à Toronto (2010), la Maison symphonique à Montréal (2011), le Li Ka Shing Knowledge Institute de Toronto (2011) et le New Mariinsky Theatre à Saint-Pétersbourg, en Russie (2013).

Architecture et paysage urbain

Dans la majorité de ses premières œuvres, l’expression architecturale de Jack Diamond est mise au service de la création de relations contextuelles, plutôt que d’idéologies. (Voir aussi Pratique de l’architecture.) La stratégie de conception du cabinet s’appuie surtout sur la durabilité, en tenant compte de la densité future et de la consommation d’énergie en milieu urbain, ainsi que de la géographie, du climat et de la technologie. ( Voir aussi Développement durable; Géographie humaine au Canada.) L’Institut universitaire de technologie de l’Ontario (construit en 2011) illustre cette attitude d’innovation, intégrant une technologie souterraine de captage d’énergie sur le campus. À plus petite échelle, l’introduction par le cabinet d’un mur végétal à filtration biologique au campus de Humber de l’Université de Guelph à Toronto (construit en 2011) encourage l’adoption d’idées similaires dans le cadre de nombreux autres projets en Amérique du Nord. (Voir Université de Guelph.) Bien que les projets actuels du cabinet Diamond Schmitt Architects continuent d’évoluer et d’explorer de nouveaux intérêts sur le plan de la transparence et des matériaux, un précepte fondamental imprègne toutes les œuvres de la firme de Jack Diamond : l’architecture et la ville entretiennent un lien inextricable, symbiotique.

Excellence du design

Le portfolio de Diamond Schmitt en dit long sur la compréhension approfondie qu’ont les architectes de la ville, avec des projets élaborés de façon à réellement saisir les besoins contemporains du public. Le cabinet fait depuis de nombreuses années la promotion de la restauration de bâtiments patrimoniaux. Au début des années 1970, par exemple, Jack Diamond achète à titre personnel une vieille usine de céramique sur la rue King à Toronto, qu’il restaure par la suite. Les projets réalisés à ce jour par le cabinet mettent constamment à l’épreuve des espaces flexibles pour une interaction plus fluide et un meilleur potentiel d’apprentissage. Un bon exemple en est l’Institut Taylor d’enseignement et d’apprentissage de l’Université de Calgary (2016). Diamond Schmitt Architects, cabinet de classe mondiale, est reconnu pour son travail novateur dans de nombreuses salles de spectacle, le David Geffen Concert Hall du Lincoln Center de New York constituant l’un de ses plus récents projets (en collaboration avec le studio britannique Heatherwick).

Personnage public

On a associé Jack Diamond au mouvement de revitalisation de la ville et, vers la fin des années 1960, il implante ce qui deviendra l’une de ses pratiques déterminantes. (Voir aussi Réformes urbaines.) L’intérêt de Jack Diamond pour la revitalisation influence non seulement son architecture, mais aussi ses œuvres publiées et son engagement dans différents organismes publics. De 1986 à 1989, il siège à la Commission ontarienne des droits de la personne et, en 1995, il est au nombre des cinq membres d’un comité de travail ayant pour mandat de formuler des recommandations en vue d’orienter et de gérer la croissance du Toronto métropolitain.

Contributions dans le milieu universitaire

En plus de son poste à l’Université de Toronto, Jack Diamond aussi très prisé comme professeur invité et critique. Au cours de sa carrière, il a enseigné à l’Université York ainsi qu’aux universités de la Pennsylvanie et du Texas.

Jack Diamond a été auteur et collaborateur de nombreuses publications. Insight and On Site: The Architecture of Diamond and Schmitt (2008) est une monographie des travaux et de la philosophie du cabinet en matière de design. En 2010, Jack Diamond a publié une collection de peintures et d’aquarelles architecturales dans l’ouvrage Sketches from Here and There. Les mémoires de Jack Diamond, Context and Content : The Memoir of a Fortunate Architect, sont publiées en 2022.

Prix et distinctions

  • Médaille du Gouverneur général en architecture pour le Citadel Theatre d’Edmonton (1976)
  • Médaille du Gouverneur général en architecture pour le YMCA central du Toronto métropolitain (1984)
  • Prix Toronto Arts Award d’architecture et de design (1989)
  • Médaille du Gouverneur général en architecture pour le Centre des sciences de la Terre de l’Université de Toronto (1990)
  • Médaille du Gouverneur général en architecture pour le centre des étudiants de l’Université York (1991)
  • Médaille du Gouverneur général en architecture pour la bibliothèque centrale de Richmond Hill (1993)
  • Doctorat honorifique en génie, Université Dalhousie (1995)
  • Officier, Ordre du Canada (1995)
  • Membre, Ordre de l’Ontario (1997)
  • Médaille d’or, Institut royal d’architecture du Canada (2001)
  • Prix d’excellence pour l’innovation en architecture, Institut royal d’architecture du Canada (2001)
  • Prix d’excellence pour l’innovation en architecture, Institut royal d’architecture du Canada (2005)

Lecture supplémentaire

Liens externes