A. Y. Jackson | l'Encyclopédie Canadienne

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A. Y. Jackson

Alexander Young Jackson, C.C., peintre (né le 3 octobre 1882 à Montréal; mort le 5 avril 1974 à Kleinburg, en Ontario).
\u00ab Wild Mustard, Brockville \u00bb
A.Y. Jackson, 1922, huile sur bois (avec la permission du Musée des beaux-arts du Canada).
\u00ab Canal du Loing near Episy \u00bb
A.Y. Jackson, 1909, huile sur toile (avec la permission du Musée des beaux-arts du Canada).
\u00ab Sand Dunes at Cucq \u00bb
A.Y. Jackson, 1912, huile sur toile (avec la permission du Musée des beaux-arts du Canada).

Alexander Young Jackson, C.C., peintre (né le 3 octobre 1882 à Montréal; mort le 5 avril 1974 à Kleinburg, en Ontario). Compagnon de l'Ordre du Canada et récipiendaire d’une médaille offerte par l’Académie royale des arts du Canada pour l’ensemble de son œuvre, A. Y. Jackson fut un chef de file du Groupe des Sept et il a contribué à donner une nouvelle image visuelle du Canada.

Formation et début de carrière

A. Y. Jackson apprend la peinture sur le tas (il travaille pour plusieurs entreprises de lithographie à Montréal, entre 1895 et 1906, et à Chicago, entre 1906 et 1907) ainsi que dans diverses écoles du soir, notamment au Conseil des arts et manufactures, à Montréal (de 1896 à 1899), où il est l'élève d'Edmond Dyonnet, et au Chicago Art Institute (de 1906 à 1907). Très désireux de ne pas rester graphiste, A. Y. Jackson veut devenir peintre et entre en septembre 1907 à l'Académie Julian, à Paris, où il a pour professeur Jean-Paul Laurens. Il reste en Europe pour étudier, voyager et dessiner jusqu'au mois de décembre 1909.

Peu après son retour à Montréal, A. Y. Jackson peint La lisière de l'érablière (1910), une toile qui lui permet de rencontrer ses futurs amis du Groupe des Sept, basé à Toronto. Lassé de l'art publicitaire et de l'indifférence des Montréalais pour son œuvre, A. Y. Jackson déménage à Toronto à l'automne 1913. Très vite, il partage son studio avec Tom Thomson, un peintre timide et manquant d'assurance. Ils deviennent de grands amis, ce qui est tout à leur avantage. En effet, A. Y. Jackson enseigne à Tom Thomson certaines techniques, en particulier la couleur, tandis que Tom Thomson lui parle des régions sauvages du Canada. Impatient de découvrir le Nord du pays dont lui parle Tom Thomson, A. Y. Jackson se rend au Canoe Lake, dans le parc Algonquin, en février 1914. Il y découvre non seulement de remarquables paysages à peindre, mais aussi une région qui symbolise le Canada. Après un voyage dans les Rocheuses, il retourne dans le parc Algonquin à l'automne de la même année. Tom Thomson, Arthur Lismer et Fred Varley l'accompagnent et il peint The Red Maple, un tableau dans lequel une palette hardie équilibre une composition inspirée de l'Art nouveau.

La Grande Guerre et le Groupe des Sept

En 1915, après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, A. Y. Jackson s'enrôle dans l'armée et est envoyé en Europe. Il y est blessé lors de la bataille du Bois-du-Sanctuaire, en juin 1916. Convalescent à l’hôpital d’Étaples, dans le Nord de la France, il rencontre Lord Beaverbrook. Il est rapidement engagé comme artiste attitré pour la Collection d'œuvres canadiennes commémoratives de la guerre et on lui demande tout de suite de peindre un portrait, en dépit de son manque d'expérience dans ce domaine. Ses œuvres ultérieures satisferont davantage sa préférence pour les paysages. Entre 1917 et 1919, il travaille pour le Fonds des souvenirs de guerre canadiens en tant qu’artiste de guerre.

En 1918, de retour au Canada, A. Y. Jackson continue ses promenades, habitude qu'il conservera toute sa vie. En 1919, il passe l'été à peindre dans la baie Georgienne et, au mois de septembre, en compagnie de Lawren Harris, J.E.H. MacDonald et Franz Johnston, il se rend en wagon couvert jusqu'à Algoma. Cette expédition et d'autres expéditions ultérieures leur fournissent le matériel de la première exposition du Groupe des Sept, qui a lieu à Toronto au mois de mai 1920. La participation active d’A. Y. Jackson à sept autres expositions du Groupe ainsi qu'à des expositions contemporaines, notamment la très controversée British Empire Exhibition de 1924, à Wembley, en Angleterre, permettent à ses paysages vallonnés et inhabités de s'inscrire dans la conscience canadienne.

Toute sa vie, A. Y. Jackson demeure un fervent partisan du nationalisme affiché par le Groupe et fondé sur le concept de la terre natale. Une fois son style bien défini, il ne s'en éloigne que pour s'adapter à des territoires nouvellement explorés. Il ne perd jamais son intérêt pour les paysages et peint les atmosphères canadiennes les plus typiques et les plus reconnaissables. A. Y. Jackson a une préférence pour l'hiver et recherche les régions éloignées, notamment l'Arctique qu'il visite en 1927 et en 1930. Cependant, il revient fréquemment dans les régions plus clémentes de sa jeunesse, notamment au Québec et dans la baie Georgienne. En 1926, au Québec, il peint Barns, une toile dans laquelle il utilise des formes simples et curvilignes, ainsi que des couleurs au ton doux pour présenter des images durables et très fortes. A. Y. Jackson est aussi l'un des défenseurs les plus efficaces du Groupe. Dans de nombreux articles et dans sa sympathique autobiographie, A Painter's Country: The Autobiography of A. Y. Jackson (1967), entièrement écrite dans une langue familière et émouvante, A. Y. Jackson exprime avec modération sa vision nationaliste.

Autres activités

En 1933, A. Y. Jackson fonde le Groupe des peintres canadiens, auquel participent Lawren Harris, A. J. Casson, Arthur Lismer et Franklin Carmichael, anciens membres du Groupe des Sept. Ayant enseigné en 1925 à l’École d'art et de design de l'Ontario (aujourd’hui appelée l’Université de l'École d'art et de design de l'Ontario), il donne des cours à la Banff School of Fine Arts de 1943 à 1949. En 1954, la compagnie de chemin de fer du Canadien Pacifique le charge de peindre une murale dans l’un des wagons du nouveau train transcontinental. A. Y. Jackson y représentera un paysage du parc provincial Kokanee Glacier, en Colombie-Britannique. En 1963, il propose un motif dans le cadre du grand débat sur le drapeau. Il termine sa vie comme artiste en résidence à la Galerie McMichael (aujourd’hui la Collection McMichael d'art canadien) à Kleinburg, en Ontario, où il est enterré.

En savoir plus // La groupe des septs

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