Affaires mondiales Canada (AMC) | l'Encyclopédie Canadienne

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Affaires mondiales Canada (AMC)

À l’origine, Affaires mondiales Canada (AMC) a été fondé en tant que ministère des Affaires étrangères par le premier ministre Sir Wilfrid Laurier, en 1909. Les opérations, le mandat et le titre du ministère ont évolué au fil des ans. Bien qu’il soit légalement constitué en tant que ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, sa désignation publique depuis 2015 est Affaires mondiales Canada (AMC). Le ministère est chargé de superviser les engagements internationaux du Canada, incluant les relations diplomatiques, l’offre de services consulaires, la promotion du commerce international et du droit international, et il est également responsable de diriger le développement international et l’aide humanitaire du Canada.

Origines

Sous la direction du fonctionnaire Sir Joseph Pope, le ministère des Affaires étrangères délivre des passeports aux Canadiens qui voyagent à l’étranger, il conserve les archives des événements et politiques externes, il assure la liaison avec le British Colonial Office et les consuls étrangers qui sont au Canada, et il gère également les affaires courantes avec les États-Unis.  

En 1925, le ministère passe sous la direction du sous-secrétaire d’État aux Affaires extérieures du premier ministre Mackenzie King, O.D. Skelton. Entre 1925 et 1929, Vincent Massey devient le premier diplomate canadien en poste à Washington, un bureau consultatif du Dominion du Canada est ouvert à Genève et des consulats sont ouverts à Washington, Paris et Tokyo. O.D. Skelton joue un rôle déterminant dans le développement des carrières au sein du service extérieur sur une base d’examens compétitifs, un système qui permet de constituer un noyau de diplomates compétents, dont Lester B. Pearson, Norman Robertson, et Hugh Keenleyside

Après la Deuxième Guerre mondiale

Après la Deuxième Guerre mondiale, le Canada acquiert un nouveau statut et une influence internationale. Le ministère devient le centre de diplomatie d’une moyenne puissance, dénotant un engagement énergique dans la sphère internationale en matière de soutien de la solidarité de l’Alliance, ainsi qu’un système international stable mis en évidence par l’État de droit. Les diplomates canadiens participent activement aux processus qui mènent à la création des Nations Unies, et de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), et ils défendent un Commonwealth multiracial comprenant de nouveaux États indépendants comme l’Inde. Le point culminant de l’idéal de la moyenne puissance se produit lorsque le prix Nobel de la paix est décerné à Lester B. Pearson en 1957, décerné pour l’inauguration par le ministre des Affaires étrangères du maintien de la paix, un nouveau style qui a permis de diffuser la crise de Suez et de résoudre un désaccord entre les pays partenaires de l’OTAN.

Fin du 20e siècle

Avec les changements sur la scène internationale et de préoccupations internes telle que l’unité nationale, « l’âge d’or » de la diplomatie canadienne tire à sa fin. Les interventions américaines au Vietnam et au Cambodge et la poursuite de la Guerre froide rendent les intrications à l’étranger peu attrayantes, et le ministère est critiqué pour son association avec le complexe militaro-industriel occidental. Le premier ministre Pierre Elliott Trudeau entreprend de guider lui-même les politiques étrangères du Canada dans une direction différente de ses prédécesseurs. Le pouvoir étant centralisé autour de conseillers particuliers et le travail d’élaboration de la politique étrangère étant assuré par le travail concerté de nombreux comités du Cabinet, le rôle du ministère se trouve marginalisé. Les compressions budgétaires des années 1980 et 1990 minent encore plus le moral et les ressources administratives. Le faible taux de maintien en fonction des agents du service extérieur devient un problème urgent ; 49 % des répondants à un sondage mené par un cabinet de conseil privé en 2001 déclarent avoir l’intention de quitter le service extérieur au cours de l’année suivante ou à la fin de leur mandat en cours, ou encore qu’ils sont indécis.

Parallèlement, le ministère est soumis à des demandes croissantes. Avec la restructuration ministérielle de 1981 et 1982, le commerce international, la promotion des exportations et la politique d’immigration sont maintenant sous la juridiction du ministère, tout comme l’Agence canadienne de développement international (ACDI). Affaires extérieures et Commerce international Canada, nom du ministère à partir de 1982, connaît de nouvelles transformations à la fin des années 1980, lorsque les contraintes budgétaires rendent nécessaire une redéfinition de son travail autour des fonctions de base.

En 1992, l’immigration et l’aide internationale sont retirées du portefeuille ministériel, et la diplomatie et le commerce passent au premier plan, un changement d’orientation qui se poursuit lorsque Jean Chrétien succède à Brian Mulroney au poste de premier ministre, en 1993. En 1995, le parlement reconnaît officiellement le nouveau nom du ministère : Affaires étrangères et Commerce international Canada (AECIC). Les priorités d’AECIC font écho à l’importance croissante du commerce et des échanges internationaux pour les intérêts canadiens.

L’instabilité, les guerres civiles et les conflits armés qui accompagnent la fin de la Guerre froide font appel à l’intervention d’AECIC, tout comme certains enjeux plus généraux de sécurité tels que la pénurie de ressources, la détérioration de l’environnement, les migrations de masse, la mauvaise gouvernance et la dégradation des droits de la personne et du bien-être des populations. Dirigé par Lloyd Axworthy comme ministre des Affaires étrangères de 1996 à 2000, le domaine de la sécurité humaine émerge comme nouveau cadre de politique qui convient à la fois aux capacités administratives limitées et aux idées nouvelles sur le pouvoir dans l’ère de mondialisation. On associe aussi à Lloyd Axworthy la démocratisation de la politique étrangère canadienne, qui inclut les mécanismes de sensibilisation de la population et de consultation politique grâce à l’utilisation des technologies de l’information et l’organisation de forums nationaux sur les politiques. Cette approche mobilise l’expertise et les ressources de la société civile pour l’élaboration de politiques et entraîne la formation de coalitions diversifiées soutenant les politiques gouvernementales. La campagne de 1996-1997 pour l’établissement d’un traité bannissant les mines terrestres devient un modèle de participation des ONG au processus d’élaboration de la politique étrangère canadienne, mais la participation du public à l’élaboration de politiques demeure limitée. À la suite des attaques terroristes du 11 septembre 2001 à New York et à Washington, la menace du terrorisme mondial et les États en déroute accaparent une grande partie du programme politique du ministère. Une mission multidimensionnelle en Afghanistan mène à la demande d’une approche 3D (diplomatie, développement et défense) pour la stabilisation et la reconstruction, nécessitant une amélioration de la coordination entre AECIC, l’ACDI et la Défense nationale.

En décembre 2003, AECIC est divisé en deux ministères ; une décision critiquée qui aurait apparemment coûté au gouvernement 2,25 millions de dollars au départ, puis 10 millions par année.

Le gouvernement libéral de Paul Martin met en œuvre la séparation, soutenant que deux ministères serviraient mieux l’engagement égal du Canada en matière de politique étrangère et de commerce international. Cependant, le débat persiste quant à savoir si la décision visait à saper l’influence du ministère des Affaires étrangères ou à résoudre le problème de surpeuplement dans l’édifice Lester B. Pearson, siège du ministère situé promenade Sussex, à Ottawa. Malgré la décision du gouvernement conservateur de réunir les ministères, les représentants commerciaux continuent de travailler à l’ancien hôtel de ville d’Ottawa, ce qui limite les économies de la fusion à moins de 500 000 $ par année.

AECIC gère les relations politiques, économiques et culturelles du Canada avec les autres pays grâce à des liens bilatéraux et à son adhésion à des organisations internationales, dont les Nations Unies, l’Organisation mondiale du commerce, le G8, le Commonwealth, la Francophonie, l’Organisation des États américains et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. L’objectif primordial est de promouvoir et de protéger les intérêts et les valeurs du Canada à l’étranger. Le ministère fait progresser les intérêts du Canada à l’échelle internationale en analysant les tendances nationales et internationales, en négociant des ententes internationales, en coordonnant avec d’autres intervenants et ministères la mise en œuvre de stratégies commerciales, en guidant la formulation des politiques internationales canadiennes et en donnant aux Canadiens une interprétation de l’état du monde. Il sert le gouvernement canadien à l’étranger en fournissant des services et en administrant les ambassades, les consulats et les bureaux commerciaux du Canada. Selon le récent rapport d’AECIC sur les plans et les priorités (RPP), le Canada maintient une présence officielle dans 80 % des 192 pays indépendants du monde et offre aux Canadiens à l’étranger assistance, services et conseils concernant les documents de voyage et les besoins en matière de services consulaires.

Le début du 21e siècle

En 2006, le gouvernement conservateur de Stephen Harper réunit Affaires étrangères Canada et Commerce international Canada en un seul ministère appelé Affaires étrangères et commerce international Canada.

En 2013, l’Agence canadienne de développement international (ACDI) est intégrée au ministère qui est ensuite renommé Affaires étrangères, commerce et développement.

En 2015, le gouvernement libéral nouvellement élu du premier ministre Justin Trudeau renomme le ministère une fois de plus. Bien que le ministère soit toujours légalement constitué en tant que ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, sa désignation publique est changée pour Affaires mondiales Canada.

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