La bataille de Courcelette | l'Encyclopédie Canadienne

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La bataille de Courcelette

La bataille de Courcelette, ou bataille de Flers-Courcelette, ayant eu lieu du 15 au 22 septembre 1916, fait partie de l’offensive de la Somme pendant la Première Guerre mondiale. La bataille de Courcelette a fait des milliers de victimes sur le champ de bataille, mais a aussi marqué le début d’une nouvelle logique en matière de tactique militaire qui a permis de surmonter l’obstacle des tranchées et remporter la guerre. Le char d’assaut et la tactique du barrage roulant d’artillerie ont été utilisés pour la première fois pendant la bataille de Courcelette.

Bataille de Courcelette

Date

Du 15 au 22 septembre 1916

Lieu

Courcelette, en France


Participants

L’Empire britannique (incluant le Canada), la France ; l’Empire germanique

« La bataille de Courcelette », 1918
Le soldat et peintre de guerre Louis Weirter assiste à la capture du village de Courcelette par les soldats canadiens durant la bataille de la Somme, en septembre 1916. Il reproduira la scène sur un tableau en 1918.

Bataille

En 1916, après un été de combats futiles et de lourdes pertes essuyées pendant l’offensive de la Somme, dans le nord de la France, les commandants alliés ont désespérément besoin de renforts. Dès le premier jour du combat, plus de 57 000 soldats britanniques sont tués ou blessés, dont plus de 700 soldats du First Newfoundland Regiment (voir Bataille de Beaumont-Hamel). En conséquence, le Corps canadien, alors en poste en Belgique, est déplacé dans le sud pour contribuer aux combats dans la vallée de la Somme.

Barrage roulant

Le 15 septembre, trois divisions du Corps canadien lancent une attaque contre les lignes allemandes afin de capturer ce qu’il reste du petit village en ruines de Courcelette. Deux innovations aident les troupes dans leur assaut. Au lieu d’attendre que leur artillerie finisse son bombardement avant d’avancer dans le terrain neutre vers les fusils de l’ennemi, les Canadiens avancent derrière un barrage roulant d’artillerie qui franchit graduellement les lignes allemandes — obligeant les soldats adverses à rester à l’abri — jusqu’à ce que les Canadiens arrivent sur la ligne ennemie, prêts à la bataille.

Chars d’assaut au combat

Les Canadiens se livrent à la bataille avec la toute dernière innovation conçue pour mettre fin à l’impasse des tranchées : le char d’assaut. Six « véhicules à roues motrices », comme on les appelle alors, participent à la première grande bataille de chars de l’histoire, à Courcelette. Un char supplémentaire est gardé en réserve. Bien que lents, lourds et difficiles à manœuvrer, les grands chars sont une arme psychologique efficace contre les Allemands. Chaque char est dirigé par un officier et plusieurs hommes, et accompagné de cinq fantassins qui ont la tâche d’enlever les victimes du chemin.

Un seul des chars atteint son objectif pendant la bataille. Les autres sont neutralisés par des tirs d’obus, des défaillances mécaniques ou d’autres obstacles. Cela étant dit, les chars sont capables de traverser les barbelés et les tranchées, tout en tirant des mitrailleuses et des obus d’artillerie. Ces capacités créent la terreur parmi les Allemands et motivent certains d’entre eux à se rendre à la seule vue des chars.

« Si l’enfer est aussi mauvais que ce que j’ai vu à Courcelette, je ne le souhaite pas à mon pire ennemi. »

— Le lieutenant-colonel Thomas-Louis Tremblay, 22e Bataillon (canadien-français)


Bataille de la Somme
Des Canadiens pansent des blessés dans une tranchée à Courcelette, en France, durant la bataille de la Somme, en septembre 1916.
(avec la permission du ministère de la Défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada)

Canadiens à la bataille de Courcelette

Le 15 septembre à 6 h 20, les 2e et 3e Divisions prennent d’assaut les lignes allemandes près de Courcelette. Accompagnées d’un char et suivant un barrage roulant d’artillerie, elles arrivent à s’emparer des tranchées allemandes et d’une raffinerie de sucre avant les coups de 8 h. Plus tard la même journée, vers 18 h, le 22e Bataillon (canadien-français) et le 25e Bataillon (Nova Scotia Rifles) reprennent le village dans un combat au corps à corps aidé de deux chars. Les Allemands préparent plusieurs contre-attaques, que les Canadiens repoussent pendant trois jours et trois nuits.  

Même s’il s’agit d’une des rares victoires des Alliées à la Somme, les avancées à Courcelette font plusieurs milliers de victimes canadiennes. Par exemple, des 800 hommes du 22e Bataillon ayant participé à l’assaut initial, il n’en reste que 118 après les trois jours de combat.

LE SAVIEZ-VOUS?
Le 22e Bataillon (canadien-français) est aujourd’hui appelé le Royal 22e Régiment (ou les Van Doos, nom tiré de la prononciation anglaise du nombre français vingt-deux). Il s’agit de la seule unité d’infanterie francophone du Corps expéditionnaire canadien qui soit active sur le front pendant la Grande Guerre. La première offensive importante lancée par les Van Doos a lieu à Courcelette (voir aussi Les « Van Doos » et la Grande Guerre).


Bataille de la Somme
(avec la permission du ministère de la Défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada)

Pertes à la Somme

Les trois premières divisions du Corps canadien continuent de se battre sur la Somme en septembre et en octobre et subissent, après plusieurs semaines d’attaques et de contre-attaques continues, des pertes d’environ 20 000 soldats au total. La quatrième division, qui se bat aux côtés de l’infanterie britannique, s’empare quant à elle de la tranchée Regina, un important bastion allemand. À la fin de la campagne, le nombre de victimes canadiennes sur la Somme s’élève à plus de 24 000.

Lorsque la forte pluie, la boue et la neige de novembre mettent finalement un terme à la bataille de la Somme, environ 1,2 million d’hommes des forces allemandes et alliées ont été tués, blessés ou faits prisonniers. La campagne ne produit aucun gain important de territoire, mais l’immense saignée inspire des innovations en matière de logique militaire qui permettront au Corps canadien et aux autres unités des Alliés de trouver des solutions à l’impasse dans les tranchées.

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Collection: Première Guerre mondiale

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