Phil Nimmons | l'Encyclopédie Canadienne

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Phil Nimmons

Phil (Philip Rista) Nimmons. Compositeur, arrangeur, chef d'orchestre, clarinettiste, éducateur (Kamloops, C.-B., 3 juin 1923). B.A. (Colombie-Britannique) 1944, D MUS honoraire (McGill) 2011.
Phil (Philip Rista) Nimmons. Compositeur, arrangeur, chef d'orchestre, clarinettiste, éducateur (Kamloops, C.-B., 3 juin 1923). B.A. (Colombie-Britannique) 1944, D MUS honoraire (McGill) 2011.

Vie
Élevé à Vancouver, Nimmons commence à jouer de la clarinette à l'école secondaire et il dirige un petit groupe dans son quartier, Point Grey. Tout en étudiant la médecine à l'Université de la Colombie-Britannique (1940-1944), il joue dans des orchestres de danse locaux (Sandy DeSantis, Stan Patton, Barney Potts, Wilf Wylie et Dal Richards) et il se joint au quintette de jazz du guitariste Ray Norris, en vedette à l'émission de radio « Serenade in Rhythm » à la SRC de Vancouver. Nimmons écrit de nombreux arrangements pour le groupe de Norris ainsi que de la musique de scène pour la série dramatique « Anthology » à la radio de la SRC. Par la suite, il étudie la clarinette à la Juilliard School avec Arthur Christmann (1945-1947) et la composition au Conservatoire royal de musique (1948-1950) avec Richard Johnston, Arnold Walter et John Weinzweig.

En 1953, Nimmons forme son propre orchestre de jazz et, après quelques émissions à la radio de la SRC, fait ses débuts en concert au Festival de Stratford 1956. En décembre de la même année, il joue avec l'Orchestre symphonique de Toronto. En 1957, le groupe prend le nom de Nimmons 'N' Nine. En 1965, Nimmons porte les effectifs de son orchestre à 16 musiciens - Nimmons 'N' Nine Plus Six - et en 1974, les engagements extérieurs des musiciens de Nimmons le contraignent à réorganiser l'orchestre avec plusieurs jeunes instrumentistes. À cette époque, le grand groupe se produit et donne des cours dans beaucoup d'écoles canadiennes et les concerts donnés à ces occasions sont souvent enregistrés pour être diffusés par la SRC. Nimmons est l'un des premiers musiciens jazz à trouver une oreille attentive au Conseil des arts du Canada et au Conseil des Arts de l'Ontario qui, tous deux, conjointement avec la SRC, l'aident à soutenir son groupe et à financer ses tournées. Il donne de nombreux spectacles au Canada et, à deux reprises au cours des années 1960, il se rend dans des bases des Forces armées canadiennes en Europe. Son grand groupe se dissout au début des années 1980, mais Nimmons continue de jouer occasionnellement avec de plus petits ensembles.

Nimmons est membre fondateur de la Ligue canadienne des compositeurs et associé du Centre de musique canadienne. Il fonde également des programmes de jazz dans plusieurs écoles et universités, dont la School of Fine Arts du Centre d'arts de Banff (1970), l'Université de Toronto (1973), l'Université de Western Ontario (1978), le Courtney Youth Music Centre (1982) et l'Interprovincial Music Camp près de Parry Sound, Ont. (1987).

Principales compositions

Les premières compositions de Nimmons incluent Sonatina (1948, pour flûte), Toccata (1949), String Quartet (1950) et, pour orchestre, Scherzo (1950) et Suite for Spring (1951). Dans les années 1950, le style de Nimmons est influencé par l'école « West Coast cool » des États-Unis. Les quatre instruments à anche de l'orchestre, dominés par sa clarinette (deux caractéristiques inhabituelles dans l'instrumentation du big band), lui confèrent une sonorité plus ténue et plus sèche que celle des ensembles similaires. Dans ses œuvres ultérieures, plus importantes, Nimmons se tourne vers une orchestration plus audacieuse; ses Invocations sont décrites comme « débordantes de masses sonores immenses, éclatantes, presque visibles, qui évoquent par moments une prière, un hymne, puis une symphonie » (Jack Batten, Globe and Mail, Toronto, 31 juillet 1976).

Les autres importantes compositions de jazz de Nimmons incluent Suite PEI (1973), Transformations en cinq mouvements (1975, commandée par le Conseil des arts de l'Ontario et la SRC pour la Semaine mondiale de la musique), Invocation en trois mouvements (1976, comprenant « Gold - The Challenger », « Silver - The Prayer » et « Bronze - The Contest », commande du Conseil des arts de l'Ontario et du Comité organisateur des Jeux olympiques de Montréal) et The Torch (1988, créée par l'Olympic Jazz Band sous la direction de Rob McConnell lors des Jeux olympiques d'hiver de Calgary).

Après la dissolution de l'orchestre, Nimmons écrit plusieurs œuvres sur commande qui font de lui un compositeur éclectique. Mentionnons, entre autres, Duologue et PS42JS (1984 et 1985 respectivement, pour James Campbell et Joseph Macerollo), Images Entre Nous (1988, sonate pour clarinette pour Campbell), Plateaux : Caribou Country Tone Poem (1986, créée à l'Expo 86 et enregistrée par l'Orchestre de la SRC à Vancouver), Skyscape : Sleeping Beauty and the Lions (1986, créée par la Northdale Concert Band à l'Expo 86), un concerto pour trompette (1988, créé par Dan Warren avec l'Orchestre symphonique de Kitchener-Waterloo), Bach in My Own Back Yard (1988, créée à Music at Sharon) et TWOSUM (1989, concerto pour piano et vibraphone créé par Pendulum).

Travail pour la radio, la télévision et les films

En 1950, il commence à écrire de la musique de scène pour des émissions de « CBC Wednesday Night » (et celles qui lui succèdent) et de « Stage », ainsi que pour les séries de la SRC « Affectionately Jenny », « Dr. Dogbody's Leg », « High Adventures » et « The Fantastic Emperor ». Nimmons est orchestrateur pour plusieurs émissions de télévision de la SRC réalisées par Norman Campbell et mises en scène par Norman Jewison. Il signe aussi la musique du film « Power by Proxy » de Paul Almond à la télévision de la SRC (1961). En 1957, Nimmons 'N' Nine entreprend une association de 23 ans avec la radio de la SRC et se produit d'abord à une émission hebdomadaire du même nom et, par la suite, pendant plus de 20 ans, régulièrement à « Jazz Workshop » (en alternance avec Dave Robbins), à « Jazz Canadiana » et à « Jazz Radio-Canada ». Le groupe enregistre la musique de Nimmons pour les films A Dangerous Age (1957) et A Cool Sound from Hell (1959) et il est le groupe régulier (1958-1959) à « The Barris Beat », à la télévision de la SRC.

Enregistrements

Le groupe de Phil Nimmons fait son premier enregistrement, The Canadian Scene via the Phil Nimmons Grou (Clef), en 1956. Sous le nom de Nimmons 'N' Nine, avec un effectif variable, le groupe enregistre aussi Nimmons 'N' Nine (Verve, 1959), Take 10 (RCA Victor, 1963), Mary Poppins Swings (RCA Victor, 1964), Strictly Nimmons (RCA Victor, 1965), qui comprend quelques chansons avec son orchestre de 15 instruments, et Nimmons Now (CBC, 1970). Avec Nimmons en tant que soliste, un groupe dirigé par Guido Basso enregistre Suite PEI (Sackville) en 1973 et, en 1976, Transformations/Invocations (CBC). En 1997, l'étiquette Sackville combine Suite PEI, The Atlantic Suite et d'autres enregistrements précédents inédits de Nimmons 'N' Nine Plus Six de 1979 pour sortir Atlantic Suite/Suite PEI/Tributes. Le quatuor de Nimmons enregistre Sands of Time (Sackville) en 2000. En 2003, Sackville sort Vintage Nimmons 'N' Nine : CBC Air Checks '59-'64, une collection de 21 enregistrements en studio.

Enseignement

L'intérêt de Nimmons quant au développement de matériel pédagogique pour le jazz et la musique connexe se concrétise d'abord avec l'Advanced School of Contemporary Music qu'il dirige (1960-1963) avec Oscar Peterson et Ray Brown à Toronto. Il est directeur des études de jazz au Chamber Music and Jazz Festival de l'Université du Nouveau-Brunswick de 1969 à 1982 et au Centre d'Arts de Banff de 1970 à 1981. Il commence à enseigner à l'Université de Toronto en 1973 (il y devient directeur émérite du nouveau programme de baccalauréat en jazz en 1991) et à l'Université de Western Ontario en 1978.

Prix

Nimmons remporte le prix Juno inaugural du meilleur album jazz (The Atlantic Suite) en 1977. En 1986, il reçoit le Toronto Arts Award inaugural dans la catégorie musicale. Il est nommé officier de l'Ordre du Canada en 1993. Il gagne le National Jazz Award du clarinettiste de l'année en 2002, 2003 et 2004.

Discographie

(1) The Canadian Scene Via Phil Nimmons : Erich Traugott tpt, Ross Culley trb, J. Toth sax alto, Julian Filianowski sax tén, Karam sax bar, Centro acc, R. Toth p, Murray Lauder cb, Jack McQuade batterie; 1956; Verve MGV-8025.

(2) Nimmons 'N' Nine : comme sur (1) mais Roy Smith remplace Filianowski, Bickert guit remplace R. Toth; 1963; Verve MGV-8376.

(3) Take 10 : comme sur (2) mais Rully remplace McQuade; 1963; RCA LCPS-1066.

(4) Mary Poppins Swings : comme sur (3) mais Butch-Watanabe remplace Culley, Jack Taylor remplace Karam; 1964; RCA PCS-1005.

(5) Strictly Nimmons : comme sur (4) mais avec en plus Basso, Julius Piekarz et Stone tpt et flhn, McConnell et Roderman trb, Ron Hughes trb basse; 1965; RCA RCS-1047.

(6) Nimmons Now : comme sur (5) mais Bob Day remplace Basso, Alvinn Pall remplace J. Toth, Wilkins remplace Smith; 1970; CBC LM-74.

(7) The Atlantic Suite : Darryl Eaton, Mike Malone, Bram Smith III et Spanier tpt et flhn, Terry Lukiwski, Dave McMurdo et Rick Stepton trb, John Capon trb basse et tuba, Keith Jollimore sax alto, Ellefson sax tén, T. Toth sax bar, Tom Szczesniak p élec et p, Andy Krehm guit, David Field cb et guit basse, Stan Perry batterie; 1975; Sack 2008.

(8) Transformations / Invocation : comme sur (7) mais Jerry Johnson remplace Stepton, Gary Williamson remplace Szczesniak; 1976; 2-CBC LM-452.

Voir aussi DISCOGRAPHIE de Peterson (Canadiana Suite, 1973).

Bibliographie

« Canadian jazz night at the Stratford Festival », CBC Times (22-28 juil. 1956).

Ev CRANDELL, « Phil Nimmons », ScM, CCVL (janv.-fév. 1969).

Greg GALLAGHER, « Nimmons et les grands orchestres profitent depuis 20 ans », ScM, CCXC (juil.-août 1976).

Richard FLOHIL, « The Big band beat of Phil Nimmons », PfAC, XV (aut. 1978).

Ken WAXMAN, « Phil Nimmons s'occupe des orchestres des jeunes », ScM, CCCIII (sept.-oct. 1978).

Jack BATTEN, « Anybody wanta pay attention! », The Canadian (23 juin 1979).

Dan SMITH, « Phil Nimmons and all that jazz », Toronto Star (25 janv. 1987).

Boogie, Pete & The Senator.

Canadian Jazz Discography.

Mark MILLER, The Miller Companion to Jazz in Canada (Toronto 2001).

Lecture supplémentaire

Liens externes