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Toronto Philharmonic Society

Toronto Philharmonic Society. Nom de plusieurs sociétés de concert (1845-47, 1848-50, 1853-55, 1872-94), reliées par une certaine continuité au niveau de la direction : John McCaul, prés. de l'Université de Toronto, et James P.

Toronto Philharmonic Society

Toronto Philharmonic Society. Nom de plusieurs sociétés de concert (1845-47, 1848-50, 1853-55, 1872-94), reliées par une certaine continuité au niveau de la direction : John McCaul, prés. de l'Université de Toronto, et James P. Clarke oeuvrèrent ensemble dans la plupart des premières sociétés à titre de prés. et chef d'orchestre, et F.H. Torrington dirigea l'ensemble durant les 22 dernières années.

La première Philharmonic Society fut mise sur pied après que deux concerts en octobre 1845, organisés par McCaul et dirigés respectivement par Clarke et J.D. Humphreys, aient démontré l'existence à Toronto de musiciens et d'auditoires suffisamment intéressés à la musique classique. La nouvelle société fit ses débuts le 26 décembre 1845 au New City Hall et, durant cette même saison, donna cinq autres concerts sous la direction de Clarke, avec un violoniste français du nom de Bley comme violon solo, et la collaboration de la 81st Regimental Band dirigée par T.C. Crozier. Les programmes comportaient diverses oeuvres pour choeur, orchestre, instruments et chant solo. Des mouvements de symphonies de Mozart et de Beethoven furent exécutés en 1847, mais des difficultés financières aboutirent la même année au démembrement de la société.

Une nouvelle Philharmonic Society fit son apparition en 1848 sous la présidence de F.W. Barron, principal de l'Upper Canada College, et avec Humphreys, Henry Schallehn et George W. Strathy comme principaux membres. Ses concerts furent donnés au City Hall, au Royal Lyceum Theatre, au Saint Lawrence Hall et au Temperance Hall. Les courtes pièces vocales et instrumentales étaient alors populaires, de même que les ouvertures d'opéra. Parmi ces dernières figuraient celles de La Cenerentola, Der Freischutz, Anacréon et Semiramide. La société fut dissoute après deux saisons et fut suivie d'une autre collaboration McCaul-Clarke, la Toronto Vocal Music Society (1851-53) qui mit davantage l'accent sur la musique chorale. Son répertoire comportait des extraits d' Acis and Galatea, du Te Deum de Dettingen et du Messie de Haendel, de La Création de Haydn et du Christ au mont des Oliviers de Beethoven. Lorsqu'un certain Paige fut nommé chef d'orchestre en avril 1853, les partisans de Clarke quittèrent la société et entraînèrent sa dissolution.

La Philharmonic Society fut réactivée par les mêmes dirigeants et donna son premier concert le 25 avril 1854. Les programmes, présentés au University College et au Saint Lawrence Hall, demeuraient traditionnellement les mêmes - choeurs d'oratorios, extraits d'opéras, solo de chant et d'instruments - mais le violon solo, Ferdinand Griebel, joua un Concerto pour violon de Charles de Bériot et l'orchestre releva un défi en jouant la marche funèbre de la Symphonie héroïque. Des problèmes financiers mirent fin à l'entreprise au printemps de 1855.

Le 1er octobre 1872, la Philharmonic Society fut de nouveau reconstituée. Cette fois, son existence fut plus longue que celle de tous ses prédécesseurs réunis. McCaul et Clarke reprirent leurs fonctions antérieures et Robert Marshall fut violon solo. Les répétitions du Messie débutèrent en octobre et une exécution eut lieu le 28 février 1873 devant un auditoire qui remplissait Shaftesbury Hall. L'orchestre comprenait 30 musiciens, et le choeur, environ 160 voix. La manifestation fut l'occasion des adieux de Clarke alors très âgé. Marshall assuma les fonctions de chef d'orchestre durant une brève période, mais un jeune musicien enthousiaste, F.H. Torrington, après avoir dirigé la société pour la première fois le 17 novembre 1873, allait la mener à ses plus hauts sommets et faire d'elle le principal et le plus stable des ensembles de la fin du XIXe siècle à Toronto. Cette stabilité demeura cependant le seul apanage du choeur; un orchestre permanent s'avérait impossible en dépit des tentatives nombreuses d'en fonder un. La société présenta en première canadienne Elijah (1974) et Saint Paul (1876) de Mendelssohn et La Rédemption de Gounod (1882, année de sa composition). En 1890, Le Messie avait été exécuté six fois, Elijah cinq et La Création trois. Il y eut également des exécutions de Walpurgisnacht de Mendelssohn, Judas Macchabée et Samson de Haendel, The Golden Legend de Sullivan, et d'autres oeuvres d'envergure pour choeur et orchestre caractéristiques du répertoire européen de l'époque. Des symphonies furent présentées mais rarement au complet quoique la Symphonie « Surprise » de Haydn et la Symphonie no 2, « Chant de louange », de Mendelssohn aient été exécutées intégralement. Une Mlle Boyd et l'Allemand Franz Rummel jouèrent des concertos pour piano de Beethoven (dont l' Empereur, joué aussi par Waugh Lauder). En 1893, François Boucher, un membre de l'orchestre, joua un concerto pour violon de Bruch, probablement le no 1, en sol mineur. Contrairement à sa société soeur de Montréal, celle de Toronto ne s'aventura pas dans la présentation en concert d'opéras complets.

Au Festival de 1886, la Philharmonic Society se joignit à d'autres groupes pour constituer un choeur de 1000 voix d'adultes, lequel s'ajouta à un choeur d'enfants de 1200 voix et un orchestre de 100 instrumentistes. Lilli Lehmann et Max Heinrich furent les solistes invités et les principales oeuvres au programme furent Israël en Égypte de Haendel et Mors et Vita de Gounod. Le succès des entreprises de Torrington influa sur la décision de Hart Massey de construire une salle de concert à Toronto (voir Massey Hall).

Les concerts furent donnés jusqu'en 1879 au Shaftesbury Hall et plus tard à la Grand Opera House et à la salle de musique du Horticultural Garden. Au cours des années, les violons solos furent R.L. Cowan, John Bayley et Bertha Drechsler Adamson.

Torrington démissionna comme chef d'orchestre en 1894 et la société fut alors dissoute. Ses membres se joignirent cependant à d'autres choristes dans le Festival Chorus, actif sous la direction de Torrington jusqu'en 1912.

Une société distincte portant le même nom fut dirigée par J. Humfrey Anger (1896-98). Elle présenta notamment Le Messie en 1897.

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