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Arbre

Les humains ont toujours été impressionnés par les arbres, par leur taille et leur majesté, par le bruit du vent dans leurs branches et par leur beauté.
Feuilles
Ces feuilles donnent un aperçu de la diversité des espèces qui peuplent la forêt à feuilles caduques de l'Ontario. Le Canada abrite 127 essences forestières (photo de Don E. McAllister).
Arbre (coupe transversale)
Vue éclatée du tronc d'un frêne blanc, montrant le bois de coeur, l'aubier, le cambium, l'écorce interne et l'écorce externe (illustration de Bruce Bezaire/avec la permission des Musées nationaux du Canada/Musée national des sciences naturelles).
Arbres jaunes
Pigments de coloration jaune, les carotenoïdes sont à l'origine de l'aspect doré de nombreux arbres en automne (Corel Professional Photos).

Arbre

  Les arbres sont des plantes ligneuses vivaces à tige principale unique de plus de 3 m de hauteur et de 8 cm de diamètre à hauteur de poitrine. En comparaison, les arbustes comportent plusieurs tiges (c'est-à-dire pas de tige principale) et sont plus petits. Ces définitions sont quelque peu arbitraires puisque plusieurs espèces (saules, aulnes, cerisiers, érables) prennent la forme d'arbres ou d'arbustes, selon le milieu où elles poussent. Si l'on compte les quelque 30 espèces d'arbustes qui atteignent la taille d'un arbre dans des conditions favorables, il y a environ 140 espèces d'arbres indigènes au Canada. Les plus grands et les plus vieux poussent dans les FORÊTS pluviales tempérées du Pacifique. Le Douglas taxifolié en est un exemple remarquable et, bien qu'il n'atteigne pas les dimensions du Séquoia ou l'âge du Pin aristé, on observe des spécimens de 90 m de hauteur, de 5 m de diamètre à la base et de plus de 1000 ans. Le plus grand arbre connu au Canada est une épinette de Stika de 95 m de hauteur, dénommée le « géant de Carmanah », dans la Carmanah Valley, sur la côte Ouest de l'île de Vancouver. Le plus grand Douglas taxifolié du pays, un arbre de 94,3 m de hauteur et de 8,07 m de circonférence, croît près de Coquitlam en Colombie-Britannique.

Valeur

Les humains ont toujours été impressionnés par les arbres, par leur taille et leur majesté, par le bruit du vent dans leurs branches et par leur beauté. Les légendes et le folklore témoignent de la crainte révérencielle qu'ils inspirent : les IFS sont des symboles d'éternité; les BOULEAUX, des arbres sacrés; et les MÉLÈZES, sont considérés comme des protecteurs contre les sortilèges. Les Grecs attribuaient des esprits (dryades) aux arbres et leur donnaient un sens religieux tout comme les druides qui accordaient aux forêts et aux chênaies une valeur sacrée. Ces valeurs ont malheureusement disparu avec la société de consommation.

De nos jours, la valeur des arbres est fonction de leurs produits : bois de pulpe, bois d'oeuvre, poteaux, contre-plaqués, panneaux de particules, papiers, lièges, caoutchoucs, gommes, tanins, produits pharmaceutiques, fruits, noix ou sirops. Les arbres nous apportent également des bénéfices indirects puisqu'ils préviennent l'ÉROSION du sol, le stabilisent, servent de brise-vent, de barrière contre le bruit et purifient l'air.

Évolution

À part quelques grandes FOUGÈRES à tige unique, les arbres se divisent en Gymnospermes (CONIFÈRES) et en Angiospermes. Les Gymnospermes, dont les feuilles sont en forme d'écaille ou d'aiguille, apparaissent pour la première fois dans les FOSSILES du Carbonifère (il y a de 353 à 300 millions d'années) et, au début du Mésozoïque (Trias, il y a de 250 à 205,7 millions d'années), ils sont alors les plantes dominantes sur Terre. Les Angiospermes apparaissent plus tard au cours du Mésozoïque, pendant le Crétacé (144,2 à 65 millions d'années), et deviennent le groupe le plus abondant, peut-être à cause de leur association étroite avec les INSECTES pollinisateurs et avec les animaux de plus grande taille qui disséminent leurs fruits. Les Angiospermes développent aussi la capacité de se multiplier de façon végétative par bourgeonnement, une caractéristique qu'ils ne partagent qu'avec quelques Conifères.

Types

 La croissance des Conifères est concentrée dans un tronc central à partir duquel poussent plusieurs petites branches, ce qui donne leur donne une cime de forme conique. Leurs feuilles sont généralement persistantes, ce qui constitue une adaptation leur permettant de vivre dans des environnements difficiles puisqu'ils peuvent ainsi recycler les éléments nutritifs de l'ancien feuillage pour former le nouveau. Les feuillus ont habituellement une cime de forme arrondie parce que leurs branches latérales croissent autant que les tiges centrales, qui fourchent parfois de façon répétée. Ils sont généralement décidus et poussent sur des sols plus fertiles et dans des climats plus doux que les Conifères. Il existe cependant de nombreuses exceptions : certains Conifères (p. ex. les mélèzes, les CYPRÈS, le Métaséquoïa) sont décidus; certaines espèces de pins ont des bois relativement durs; certains feuillus (p. ex. les PEUPLIERS) ont des bois mous et d'autres sont à feuilles persistantes, plus particulièrement dans des climats subtropicaux et tropicaux. La seule espèce de feuillus à feuilles persistantes qui soit indigène du Canada est l'arbousier madroño ou arbousier de Menzies, qui se trouve dans le Sud-Ouest de la Colombie-Britannique.

Caractéristiques anatomiques

Racines
Les racines de l'arbre ont à la fois une fonction d'ancrage et d'absorption. Tout comme les cimes, les racines diffèrent selon l'espèce et l'environnement. Elles peuvent être profondes (racines pivotantes des PINS) ou s'étendre horizontalement juste sous la surface (racines fasciculées des ÉPINETTES). Les racines échasses, élargies verticalement, sont caractéristiques des milieux humides, particulièrement dans les tropiques, bien que les ORMES en aient parfois. Lorsque l'arbre est enseveli sous des accumulations de tourbe, de limon dans les plaines inondables, ou de sable poussé par le vent, il développe des racines adventives sur la partie inférieure du tronc (comme chez les épinettes et les peupliers).

Anneaux de croissance

Dans les endroits où il y a des variations climatiques saisonnières, les anneaux de croissance sont une caractéristique anatomique de l'arbre. Des cellules régénératrices méristématiques (le cambium et le phellogène) enveloppent le tronc vivant, les branches et les racines juste sous l'écorce et forment chaque année des couches de phloème et de liège vers l'extérieur (écorce) et de xylème vers l'intérieur (bois). L'écorce et le bois épaississent tous deux avec le temps. Les produits de la photosynthèse et diverses autres substances biochimiques sont transportées par le phloème, et l'eau est canalisée principalement par le xylème actif dans l'aubier qui entoure le duramen (coeur), plus vieux, plus foncé et qui ne contient plus de cellules vivantes.

 L'efficacité des cellules du xylème dans le transport de l'eau est fonction de leur dimension, qui dépend de régulateurs de croissance libérés par les points végétatifs ou points de croissance de l'arbre. Au printemps, lorsque la croissance des pousses commence, le cambium produit de grosses cellules. Plus tard, en été, avec le ralentissement puis l'arrêt de la croissance, le diamètre de ces cellules ligneuses diminue. C'est pourquoi une coupe transversale du tronc, d'une racine ou d'une branche laisse voir des cercles concentriques formés par le contraste entre les petites cellules denses du bois final (d'automne) et les grandes cellules plus pâles du bois initial (de printemps) de l'année suivante. Un simple décompte des anneaux de croissance peut toutefois entraîner une surestimation de l'âge réel d'un arbre puisque des changements météorologiques ou la défoliation déclenchent parfois une poussée de croissance supplémentaire et forment ainsi de faux anneaux annuels.

La dimension des anneaux reflète les conditions de croissance. Là où la pluie est le facteur limitant, les années humides ou sèches sont marquées par des anneaux larges ou étroits. Si la chaleur est le facteur limitant, la dimension des anneaux reflète la succession des étés chauds et froids.

Répartition

Les arbres ont été éliminés par les GLACIERS qui ont recouvert la plus grande partie du Canada pendant l'ère glaciaire. La déglaciation commence il y a environ 18 000 ans et permet la migration des plantes sur des sols nouvellement exposés. Les espèces à petites graines ailées se déplacent plus rapidement et sur de plus grandes distances, et la zone boréale se couvre d'épinettes, de pins, de mélèzes, de SAPINS, de peupliers et de bouleaux. Les arbres qui migrent plus lentement ou qui sont moins tolérants aux diverses agressions arrivent plus tard et sont maintenant caractéristiques de milieux plus favorables, telles que le Sud de la Colombie-Britannique, où il y a de nombreux Conifères, et le Sud de l'Ontario, où l'on trouve une variété encore plus grande d'arbres feuillus décidus.

Les répartitions en altitude et en latitude sont en partie liées à l'anatomie du bois : les cellules de xylème de petit diamètre des espèces boréales (épinettes, sapins, TREMBLES, AULNES, SAULES, bouleaux) sont moins sensibles au gel que les grandes cellules des espèces méridionales à « anneaux poreux » (CHÊNES, caryers, NOYERS).

Les espèces d'arbre qui ont une large répartition possèdent toutes des variétés adaptées à certaines régions. Malgré leur ressemblance, les Épinettes blanches des Territoires, de Terre-Neuve et du Sud du Manitoba diffèrent génétiquement et ne réagissent pas de la même façon lorsqu'on les plante dans un même endroit. En faisant une plantation à partir de graines indigènes de la région, on obtiendra donc un meilleur succès. Ces variations intraspécifiques montrent bien que pour préserver la diversité génétique des arbres indigènes ainsi que d'autres espèces de plantes et d'animaux, il est nécessaire de protéger plusieurs grandes régions naturelles largement réparties et de constituer des réserves écologiques.

Voir aussi les entrées individuelles.

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