Capitaine de milice | l'Encyclopédie Canadienne

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Capitaine de milice

Le capitaine de milice était le commandant direct d’une compagnie de milice comptant environ 50 hommes. Son rôle était d’assurer l’entraînement des troupes en temps de paix et de les commander lors d’opérations militaires en temps de guerre. En Nouvelle-France, les miliciens étaient regroupés par paroisses et le capitaine de milice était souvent un homme influent. Il s’agissait en général d’anciens soldats du régiment de Carignan-Salières ou des troupes de la Marine.

Peinture d'un milicien canadien-français

Capitaine de milice

La confiance et le respect qu’inspire le capitaine de milice à ses hommes sont fondamentaux dans l’exercice de ses fonctions. Baqueville de La Potherie écrit en 1753 qu’il est important « qu’un Canadien soit convaincu de la valeur de son capitaine pour qu’il lui obéisse ». Plus qu’un simple militaire, le capitaine de milice bénéficie d’avantages qui le distinguent des autres habitants. Il lui est permis de porter l’épée et le hausse-col ― symboles de son autorité. À l’église, son banc est tout près du seigneur (voir Régime seigneurial), des officiers de justice et des marguilliers. Ces distinctions renforcent son image de meneur.

Son rôle social ne cesse de s’accroitre au fil du temps. Recevant ses ordres directement du gouverneur et des juges, il est aussi chargé d’exécuter les ordonnances de l’intendant en matière de voiries et de travaux publics. Dans les seigneuries où il n’y a ni justice ordinaire ni représentants de l’intendant, c’est lui qui fait office d’officier de justice et de police. Il procède aux arrestations et peut même s’occuper du courrier. Le capitaine de milice joue un rôle d’intermédiaire crucial entre le gouvernement et le peuple. Par ailleurs, bien que les grades d’officiers de milice puisent dans le vocabulaire militaire, ils n’ont aucune équivalence chez ces derniers. Ainsi, un capitaine de milice ne peut pas servir comme capitaine d’infanterie ni exercer son autorité sur un sous-officier de l’armée. À l’inverse, n’importe quel gradé des troupes de la Marine ou de l’armée régulière peut commander les officiers de milice.

Les capitaines de milice participent activement à tous les conflits qui surgissent au Canada. Institué officiellement en 1669 par une lettre du roi Louis XIV, le système de milice est maintenu après la Conquête de la Nouvelle-France. Le rôle d’intermédiaires que jouent les capitaines entre la population et les autorités perdurent en partie jusqu’à la Confédération canadienne en 1867.