Maurice Alan Hundleby (Source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Maurice Alan Hundleby (Source primaire)

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

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Maurice Hundleby avec des amis dans leur camp, dans les bois, près d'Apeldoorn, Pays-Bas.
(Avec la permission du Projet Mémoire/Maurice Alan Hundleby)

"Avec un autre de mes amis, j’emballais des sandwichs et tout ce que nous pouvions trouver à manger pour les enfants qui attendaient dehors, car ils mouraient littéralement de faim."

Transcription

J’ai commencé comme conscrit et j’en suis arrivé à un point où je ne connaissais personne en ville, tout le monde était parti. C’est pour ça que je me suis inscrit comme permanent, ce qui veut dire que je pouvais être envoyé outre-mer. Ça n’a pas pris trop de temps, je pense que c’était en octobre 1944 que je suis allé en Europe. Je suis allé en Angleterre et sur le même bateau, il y avait 10 000 autres gars. On a zigzagué pendant toute la traversée, on était 10 000 sur ce bateau qui zigzaguait toutes les deux minutes pour éviter les sous-marins qui nous visaient. Sur le continent on a débarqué en Hollande, mais je n’arrive pas à me rappeler le nom de l’endroit, c’était un petit port. L’endroit était encombré de navires coulés, on a dû zigzaguer pour se frayer un passage. Ensuite on m’a envoyé à Nijlen je crois [Pays-Bas]. Non, c’était à Gand, à Gand en Belgique, à la caserne Léopold. Et à nouveau on nous a fait mettre en ligne et on nous a réparti, une demi-douzaine dans ce régiment et une demi-douzaine dans celui-là et le sergent se pointe et demande « est-ce qu’il y en a parmi vous qui s’y connaissent dans le travail de bureau? » et comme c’était exactement mon domaine, j’ai dit « pour sûr ». Il me dit : « tu sais taper à la machine?” et je lui réponds : « 60 mots à la minute ». Alors, il me dit : « viens par là, on a besoin de toi. ». À partir de ce moment-là, je me suis retrouvé assis derrière une machine à écrire. C’est comme ça que j’ai passé tout mon temps à la guerre. Donc, je me suis porté volontaire pour faire partie de l’équipe de nuit. Je commençais à 10 h du soir, je travaillais pendant trois, quatre ou cinq heures. Je prenais une pause café vers 1 heure du matin. On allait à la cuisine de la caserne, c’était bien éclairé à l’intérieur, mais dehors il faisait nuit noire. Des gamins attendaient dehors pour récupérer des restes de nourriture. Alors un copain et moi, on emballait des sandwiches et tout ce qu’on pouvait trouver et on les donnait aux gamins, parce qu’ils étaient affamés, absolument. Au cours d’un de nos voyages, on est allé à Berlin. On a passé quatre ou cinq jours là-bas. On était avec une troupe de l’armée britannique et j’ai eu l’occasion de visiter Berlin et de voir le bunker d’Hitler. [On y accédait] en descendant trois volées d’escaliers en béton plein. Il n’y avait pas de lumière, alors la fille, c’était une fille française qui nous faisait faire le tour, elle nous guidait avec une lampe de poche. Je suis entré dans la chambre à coucher d’Hitler et comme je ne trouvais rien à voler, j’ai enlevé l’interrupteur du mur. Ensuite, tout de suite, en remontant les trois volées d’escaliers, je vois les dégâts causés par les bombardements. Dehors, les creux remplis d’eau et de boue et tout ça. Et là, dans un des trous boueux, on voit une statue de Vénus. Alors mon ami Matt il me dit : « on va emmener cette statue avec nous en Hollande ». On l’a hissée dans le camion, toute sale et couverte de boue, vous voyez. Elle pesait environ 300 livres, on l’a chargée dans le camion et on l’a emmenée en Hollande, on l’a nettoyée et astiquée. (Rire). Elle est restée dans notre chambre bien ordonnée pendant tout le reste de notre séjour là-bas. Quand le moment de rentrer chez nous est venu, on s’est dit, non, on ne peut pas laisser Vénus ici. Alors on a demandé aux menuisiers de lui faire une caisse, on a emprunté une Jeep et on l’a descendue à Anvers [Belgique]. Là on l’a fait embarquer sur un bateau à destination du Canada. Sur la caisse on avait inscrit le nom de mon ami, Gordy Mattingly de Sarnia, Ontario. Mais c’est la dernière fois qu’on en a entendu parlé. La caisse a dû être embarquée sur le bateau, elle était en attente d’être chargée. Mais il ne l’a jamais reçue de toute façon. Où est Vénus? En tout cas, celui qui l’a maintenant ne connaît pas son histoire.

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