Industrie du Caoutchouc | l'Encyclopédie Canadienne

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Industrie du Caoutchouc

L'industrie du caoutchouc est composée d'entreprises qui produisent principalement des pneus en caoutchouc, des tubes, des tuyaux, des courroies, des rondelles et des joints d'étanchéité, des coupe-froid, des bandes, etc. Les quelque 100 petits et gros fabricants de caoutchouc au Canada se partagent un chiffre d'affaires annuel de plus de 2,5 milliards de dollars (voir Fabrication industrielle au Canada). L'industrie emploie directement 20 000 personnes, et des dizaines de milliers d'emplois supplémentaires sont offerts par les fournisseurs et les vendeurs de produits de caoutchouc, ainsi que par les secteurs des services et du transport. En 1986, cette industrie possède des investissements de près de 1,6 milliard de dollars en usines et équipements.

À l'usine Dominion Rubber, l'ouvrier John Seliger effectue une dernière vérification d'un nouveau pneu de caoutchouc synthétique, octobre 1943.

Contexte

Christophe Colomb est le premier Européen à faire état de l'utilisation du caoutchouc. En 1492, alors qu'il explore Haïti, il remarque des enfants autochtones jouant avec une balle qui rebondit. Après des recherches, il découvre qu'elle est faite d'une sève laiteuse blanche (latex) provenant d'un certain type d'arbre. Exposée à l'air, la sève fonce et durcit, puis peut rebondir.

Aucun effort véritable n'est entrepris pour une utilisation commerciale du caoutchouc jusque dans les années 1760, lorsque des expérimentateurs français découvrent qu'il peut être dissous par la térébenthine et l'éther. Soixante-dix ans plus tard en Écosse, Charles Macintosh commence à imperméabiliser des vêtements. À peu près à la même période, le chimiste anglais Joseph Priestley découvre que cette substance peut effacer les marques de crayon par frottement (rub en anglais), d'où le nom anglais de rubber. Thomas Hancock, un fabricant anglais de diligences, s'aperçoit que le caoutchouc peut être broyé et pressé en un bloc souple et pliable. En 1839, l'inventeur américain Charles Goodyear met au point la vulcanisation, procédé par lequel le composé de caoutchouc, utilisé avec du soufre, est durci à haute température.

Bien qu'on ait découvert différents arbres produisant du caoutchouc à l'état naturel en Amérique centrale et Amérique du Sud, la meilleure source est l'arbre à caoutchouc du Brésil, l'hévéa brasiliensis. En 1876, de jeunes plants sont exportés en fraude du Brésil et rapportés en Angleterre. Par la suite, des plantations sont créées en Malaisie et dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est, ce qui permet d'exercer une surveillance sur la qualité de l'approvisionnement en caoutchouc naturel brut.

Industrie au Canada

Au Canada, la production de pneus commence en 1895, même si la première production canadienne d'articles en caoutchouc débute probablement en 1854 chez Dominion Rubber, qui deviendra plus tard Uniroyal Ltd. À la fin des années 1980, l’industrie canadienne du pneu est menacée par la chute des marges de profit et la concurrence étrangère. En 1987-1988, deux usines exploitées par Goodyear Canada Inc., à Toronto, et Firestone Canada Inc., à Hamilton, sont obligées de fermer. Les porte-parole de l’industrie prévoient d’autres fermetures si l’accord bilatéral de libre-échange avec les États-Unis élimine l'avantage tarifaire de 10,2 % des producteurs canadiens. Cinq entreprises de fabrication, toutes multinationales, exploitent actuellement neuf usines au Canada et emploient environ 12 000 personnes. En 1985, la moyenne journalière de production d'une usine est de 13 500 pneus de camion et d'automobile. En 1986, le nombre de pneus vendus s'élève à 22 millions, malgré la baisse des ventes entraînée par l'apparition de pneus de plus longue durée. En 1986, l'industrie exporte pour 418 millions de dollars en pneus d'automobile dans de nombreux pays et importe pour 142 millions de dollars.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, l'occupation japonaise des pays d'Asie producteurs de caoutchouc naturel a créé une situation critique. En étroite collaboration avec le gouvernement fédéral, l'industrie du caoutchouc met de l'avant un programme accéléré de production de caoutchouc synthétique. Ce programme aboutit à la formation de la Société Polymer (aujourd'hui Polysar Ltée), à Sarnia, en Ontario, un des principaux fabricants de caoutchouc brut synthétique au monde. De nos jours, environ deux tiers du caoutchouc utilisé dans l'industrie canadienne sont synthétiques.

Bien le caoutchouc serve principalement à la fabrication de pneus d'automobile, il a de nombreux autres usages (voir Industrie automobile). Rien que dans l'industrie automobile, il trouve beaucoup d'autres utilisations que les pneus : une voiture moyenne comporte plus de 200 pièces en caoutchouc (p. ex. les balais d'essuie-glaces, les supports du moteur, les joints d'étanchéité des fenêtres, les courroies de ventilateur, les tuyaux de radiateur, les pédales, etc.). L'industrie du caoutchouc fabrique de nombreux autres produits pour les secteurs de l'agriculture, de la chaussure, du textile et de l'industrie de la construction. Elle cherche à mettre au point des produits économiseurs d'énergie tel le pneu radial, qui dure plus longtemps et réduit la consommation d'essence de près de 10 % par rapport au pneu classique. Une grande partie de l'industrie est représentée par l'Association canadienne de l'industrie du caoutchouc.