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Steven Guilbeault

Steven Guilbeault, CP, député, politicien, écologiste, auteur, chroniqueur et conférencier (né le 9 juin 1970, à La Tuque, Québec). En 2009, le magazine français Le Monde a reconnu Steven Guilbeault comme l’une des 50 figures mondiales du développement durable. Le Cercle des Phénix de l’environnement du Québec le reconnaît également cette même année. Steven Guilbeault s’est illustré par son travail au sein du mouvement Greenpeace, ainsi qu’en tant que cofondateur de l’organisme Équiterre. Il a également été chroniqueur pour différents médias tels que Métro, Radio-Canada, La Presse et le magazine Corporate Knight. Lors des élections fédérales de 2019, Steven Guilbeault a été élu député libéral de la circonscription Laurier-Ste-Marie de Montréal. Peu de temps après, le premier ministre Justin Trudeau l’a nommé à son Cabinet en tant que ministre du Patrimoine canadien. En octobre 2021, il devient le ministre de l’Environnement et du Changement climatique.

Steven Guilbeault

Enfance

Steven Guilbeault est né à La Tuque, au Québec, au sein d’une famille catholique. Dans ses premières années, il est fortement influencé par son oncle Valmont Guilbeault. Celui-ci est missionnaire de la Congrégation de Sainte-Croix en Haïti. Steven Guilbeault a des conversations enrichissantes sur l’engagement et l’avenir de l’humanité avec son oncle. C’est aussi cet oncle qui encourage la famille à adopter un enfant d’origine haïtienne.

Durant l’enfance de Steven Guilbeault, les boisés et les collines de La Tuque sont pour lui un vaste terrain de jeux. Vers l’âge de cinq ans, il voit des travailleurs qui s’apprêtent à couper les arbres d’un boisé près de chez lui, et il court prévenir sa mère. Celle-ci lui donne l’idée de grimper dans un arbre afin d’en sauver au moins un, et c’est ce qu’il fait. Incapable de convaincre le jeune garçon de redescendre, les travailleurs demandent à sa mère d’intervenir. Elle leur dit qu’elle n’y peut rien. L’arbre est tout de même abattu dans les jours qui suivent, mais grâce à cette expérience, Steven se découvre un esprit fougueux qui lui servira si bien à l’avenir.

Éducation

En 1989, Steven Guilbeault termine des études collégiales et s’inscrit en informatique et en relations industrielles à l’ Université de Montréal. Un an plus tard, après avoir soigneusement examiné ses options, il entreprend des études en science politique. Le temps d’un été, il travaille comme chercheur et responsable de la logistique pour la Fondation canadienne des droits de la personne. Inspiré par les valeurs qui lui sont chères et n’ayant pas oublié les enseignements de son oncle Valmont, il suit des cours en morale internationale et en théologie de la libération, un courant de pensée né en Amérique latine qui prône l’émancipation socioéconomique du tiers-monde.

Équiterre

Au cours de ses études universitaires, Steven Guilbeault côtoie Laure Waridel, Elizabeth Hunter, Sidney Ribaux, François Meloche et Patrick Hern, avec qui il partage des idées similaires en matière de justice sociale. Vers la fin de son baccalauréat, ses amis et lui cherchent une façon de créer leurs propres emplois dans le domaine de l’environnement. En 1993, ils fondent l’Action pour la solidarité, l’équité, l’environnement et le développement (ASEED), une organisation non gouvernementale. En 1998, l’ASEED change de nom pour Équiterre et définit sa mission comme suit : « Équiterre propose des solutions concrètes pour accélérer la transition vers une société où les citoyens, les organisations et les gouvernements font des choix écologiques qui sont également sains et équitables ». Au sein d’Équiterre, Steven Guilbeault choisit de concentrer ses efforts sur le changement climatique. Bien que Steven Guilbeault quitte Équiterre pour travailler avec Greenpeace, il retourne à l’organisation en 2007. Il y travaille comme directeur jusqu’en 2018, lorsqu’il démissionne pour poursuivre une carrière politique.

Conférence de Berlin

La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est adoptée en 1992 et est ouverte à la signature au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, au Brésil, cette même année. La première Conférence des Parties à la Convention a lieu à Berlin, en Allemagne en 1995. Lors de cette conférence, les pays industrialisés reconnaissent le fait que les dispositions de la Convention sont insuffisantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et ils lancent une nouvelle série de négociations visant à renforcer l’accord. Ces négociations mènent à l’adoption du Protocole de Kyoto, un accord international signé en 1997 et entré en vigueur en 2004.

Steven Guilbeault participe à la Conférence des Parties à Berlin au nom de la Coalition québécoise sur les changements climatiques qu’il a mise sur pied avec les membres d’autres organismes. Grâce à son enthousiasme et à sa compréhension des enjeux, les organisations non gouvernementales canadiennes lui demandent de les représenter au sein de la délégation canadienne à la réunion suivante. Cette demande scelle à jamais son engagement face aux changements climatiques.

Greenpeace et la tour du CN

Tour CN

En août 1997, tout en continuant de siéger au conseil d’administration d’Équiterre, Steven Guilbeault prend en charge la campagne « Climat et énergie » de Greenpeace Canada. Par le biais de Greenpeace, il organise de nombreuses interventions qui ont un fort impact. Ces interventions incluent entre autres une conférence de presse sur la propriété du premier ministre Jean Chrétien, à Shawinigan au Québec, afin de dénoncer les investissements canadiens dans le domaine du nucléaire.

Toutefois, l’intervention qui attire incontestablement le plus d’attention sur Steven Guilbeault est lorsque lui et l’activiste britannique Chris Holden escaladent la tour du CN à Toronto, en juillet 2001. Leur but est d’attirer l’attention sur la question du changement climatique. Pendant plusieurs mois, un groupe de militants surveillent les allées et venues des gardiens de sécurité au pied de la tour haute de plus de 553 mètres. Steven Guilbeault, un grimpeur expérimenté, s’entraîne pendant de nombreuses semaines, sachant que l’ascension sera difficile.

Le jour convenu, l’équipe arrive à la tour vers 3 heures du matin. Steven Guilbeault et Chris Holden s’élancent et grimpent rapidement sur les câbles d’acier de la tour. Avant même que les gardes n’aient le temps d’intervenir, les deux militants sont déjà à plus de neuf mètres de hauteur. Ils escaladent la tour pendant 4 heures, tout en faisant des entrevues sur leurs téléphones cellulaires avec les équipes de journalistes au sol. Non loin de la terrasse d’observation, ils déploient une immense bannière sur laquelle on peut lire « Canada and Bush – Climate Killers ». Quelques mois auparavant, les États-Unis avaient annoncé qu’ils ne ratifieraient pas le Protocole de Kyoto, et bien que la majorité des Canadiens soient en faveur de cet accord international, le gouvernement fédéral ne l’a pas ratifié non plus.

Steven Guilbeault et Chris Holden restent perchés sous la terrasse d’observation de la tour pendant environ 4 heures. Avant de procéder à leur arrestation, les policiers les félicitent pour leur exploit audacieux. Steven Guilbeault est détenu quelques jours, mais il est libéré à temps pour assister à la Conférence de Bonn sur les changements climatiques qui se tient peu de temps après. Il y joue un rôle décisif dans la préservation du Protcole de Kyoto, malgré le retrait des États-Unis. En décembre 2002, le Canada ratifie le Protocole de Kyoto.

Carrière politique

En juin 2019, Steven Guilbeault annonce sa candidature au siège du Parti libéral dans la circonscription fédérale Laurier-Ste-Marie de Montréal. Steven Guilbeault est critiqué pour cette décision. Alors que le Parti libéral fédéral appuie des pipelines comme Trans Mountain Pipeline, Steven Guilbeault s’oppose à l’expansion des pipelines. Il répond à ses détracteurs en faisant valoir que les libéraux du premier ministre Justin Trudeau ont fait beaucoup pour la lutte contre les changements climatiques, et qu’ils sont une bien meilleure alternative au Parti conservateur. En octobre 2019, Steven Guilbeault remporte son siège à Montréal. Peu de temps après, le premier ministre Justin Trudeau le nomme ministre du Patrimoine canadien.

En octobre 2021, Steven Guilbeault devient ministre de l’Environnement. Quelques jours plus tard, il prend part à la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow, en Écosse. Les pays s’y entendent pour diminuer l’utilisation des combustibles fossiles et augmenter le financement destiné aux pays en développement. Par la suite, Steven Guilbeault et le gouvernement fédéral publient leur Plan de réduction des émissions pour 2030, qui vise à réduire les émissions de carbone et à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Toutefois, Steven Guilbeault est vivement critiqué d’avoir subséquemment approuvé le projet pétrolier Bay du Nord dans le cadre de la transition énergétique du Canada. Il s’agit selon lui de « la difficile la plus difficile » qu’il ait eu à prendre. En décembre 2022, Steven Guilbeault accueille divers pays à Montréal pour la conférence de l’ONU sur la biodiversité (COP15). L’entente finale réclame « des mesures urgentes pour mettre fin à la perte de biodiversité et renverser celle-ci ». Par ailleurs, des pays se sont engagés à protéger 30 % des terres et des zones maritimes d’ici 2030. De plus, malgré des désaccords majeurs relatifs au financement, un nouveau fond a été approuvé afin d’aider les pays en développement en matière de biodiversité.

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Steven Guilbeault

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