Alfonso Gagliano | l'Encyclopédie Canadienne

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Alfonso Gagliano

Alfonso Gagliano, homme politique (né en Italie, 1942; mort le 12 décembre 2020). De 1984 à 2002, Alfonso Gagliano est député de la circonscription montréalaise de Saint-Léonard. Après l’élection de 1997, il est nommé ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux au sein du cabinet du premier ministre Jean Chrétien. Il agit également à titre de président de la Commission électorale du Parti libéral au Québec. Par la suite, il démissionne du cabinet et de la Chambre des communes pour accepter un poste d’ambassadeur au Danemark. En 2004, il est congédié par le premier ministre Paul Martin pour son rôle dans le scandale des commandites.

Début de carrière

Alfonso Gagliano quitte l’Italie et immigre au Canada à l’âge de 16 ans. Élu conseiller à la Commission scolaire Jérôme-Le Royer (au Québec) en 1977, il en devient président en 1983. Pendant plusieurs années, il exerce la profession de comptable général licencié.

Carrière politique

Alfonso Gagliano est élu député fédéral de Saint-Léonard-Anjou en 1984. Initialement, il est porte-parole de l’opposition officielle en matière de petites et moyennes entreprises, de Revenu Canada (maintenant nommé Agence du revenu du Canada) et de la Société canadienne des postes.

Élu député de la nouvelle circonscription de Saint-Léonard en 1988, il accède au Comité permanent des finances de la Chambre des communes. En 1990, il devient porte-parole officiel de l’opposition en matière d’immigration et en 1991, whip en chef de l’opposition officielle. De 1988 jusqu’à février 1991, il préside le caucus libéral du Québec.

Réélu pour un troisième mandat lors de la victoire des libéraux en 1993, Alfonso Gagliano devient whip en chef du gouvernement. En 1994, il est promu secrétaire d’État aux Affaires parlementaires et leader adjoint du gouvernement à la Chambre des communes. En janvier 1996, Alfonso Gagliano devient ministre du Travail et leader adjoint du gouvernement en même temps qu’il assume la fonction de président de la Commission électorale du Parti libéral du Canada (Québec).

Réélu député de Saint-Léonard-Saint-Michel en 1997, Alfonso Gagliano est nommé ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux. Il est également responsable de la Société canadienne des postes, de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, de la Monnaie royale canadienne et de la Société immobilière du Canada ltée.

Scandale des commandites

À titre de ministre des Travaux publics sous le premier ministre Jean Chrétien, Alfonso Gagliano supervise le programme de commandites du gouvernement. Créé en 1996 après que le camp fédéraliste a presque perdu le référendum québécois de 1995, ce programme a pour mission de faire la promotion du fédéralisme dans la province par de la publicité lors d’événements communautaires, culturels et sportifs. Jusqu’en 1999, le programme est administré par Chuck Guité, un fonctionnaire de Travaux publics et Services gouvernementaux. Il donne en sous-traitance plusieurs contrats à des firmes privées de publicité. De la création du programme à 2002, les dépenses de commandites se chiffrent à plus de 40 millions de dollars chaque année.

Dès son arrivée au poste de premier ministre en décembre 2003, Paul Martin prend ses distances par rapport au scandale. Il abolit le programme de commandites et congédie Alfonso Gagliano, le ministre responsable du programme, de son poste d’ambassadeur au Danemark. En 2004, la vérificatrice générale, Sheila Fraser, confirme ce que les médias ont rapporté : environ 100 millions de dollars du programme de commandites ont été attribués à des agences de publicité et des firmes de relations publiques étroitement liées au Parti libéral. La Commission Gomery, mise sur pied par Paul Martin en février 2004, établit qu’Alfonso Gagliano a attribué les fonds à des entreprises spécifiques. Certaines de ces entreprises ont par la suite redonné l’argent au Parti libéral sous forme de dons.

Dernières années

Alfonso Gagliano n’a jamais été formellement accusé d’un crime lié au scandale des commandites. Il a nié avoir commis quelque acte répréhensible que ce soit. Dans son récit autobiographique Les Corridors du pouvoir, publié en 2006, il accuse Paul Martin d’avoir détruit sa carrière. « Ça a détruit ma carrière politique, et je crois que ma réputation a été détruire », a-t-il affirmé à l’époque. « Ça a été dur pour la famille. Mais j’ai une famille forte, et cette période difficile nous a rapprochés. »

Alfonso Gagliano passe sa retraite à exploiter un vignoble acheté en 2008 dans les Cantons de l’Est, au Québec. Sa vinerie produit par la suite plusieurs vins primés.