David Greyeyes-Steele | l'Encyclopédie Canadienne

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David Greyeyes-Steele

David Georges Greyeyes-Steele, agriculteur cri des plaines, athlète multisports, soldat, héros de guerre, chef de Première Nation, fonctionnaire fédéral (né le 31 décembre 1914 dans la nation crie de Muskeg Lake, en Saskatchewan; décédé le 22 juillet 1996 à Saskatoon, en Saskatchewan). David Greyeyes-Steele a servi dans l’Armée canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale et reçu la Croix militaire grecque.


David Greyeyes-Steele, Armée canadienne (1944)

(avec la permission de Muskeg Lake Cree Nation Archives, fonds de Flora Greyeyes-Steele, MLCN-214-0004)


Jeunesse

Entre 1922 et 1933, David Greyeyes-Steele fréquente le pensionnat industriel Lebret, où il étudie l’agriculture. (Voir aussi Pensionnats au Canada). Après l’école, il cultive des céréales à Muskeg Lake et travaille dans des camps forestiers au nord de l’Ontario.

Deuxième Guerre mondiale

David Greyeyes-Steele s’engage dans l’Armée canadienne en juin 1940. Outre deux frères qui servent également dans l’armée, sa sœur, Mary, est la première femme autochtone à rejoindre les Forces canadiennes lorsqu’elle s’enrôle dans le Service féminin de l’Armée canadienne. Grâce à son expertise dans le maniement des armes, David Greyeyes-Steele devient instructeur dans une unité de renfort de mitrailleuses en Grande-Bretagne. Devenu sergent, il instruit les soldats arrivant du Canada. Après plus de deux ans, David Greyeyes-Steele retourne au Canada pour s’entraîner au Centre d’instruction des officiers (Ouest du Canada) à Gordon Head, près de Victoria, en Colombie-Britannique.

Cinq mois plus tard, David Greyeyes-Steele revient en Grande-Bretagne en tant que lieutenant et est envoyé dans le Saskatoon Light Infantry (Machine Gun) (SLI(MG)). Le SLI(MG) est le bataillon de soutien de la 1redivision d’infanterie canadienne. Après quelques remaniements, le bataillon se compose finalement de trois compagnies de mitrailleuses (chacune avec trois pelotons de quatre mitrailleuses semi-lourdes Vickers.303) et d’une compagnie de mortiers de quatre pelotons (chacune avec quatre mortiers de 4,2 pouces). Les mitrailleuses et les mortiers sont tous transportés dans des véhicules universels : petits véhicules légèrement blindés, à toit ouvert, entièrement chenillés.

Les lieutenants commandent les pelotons et David Greyeyes-Steele est responsable d’un peloton de mortiers lorsqu’il arrive au bataillon. À l’époque, l’unité est engagée dans la campagne d’Italie, qui commence par l’invasion de la Sicile en juillet 1943, puis s’étend à l’Italie continentale en septembre.

Troisième brigade de montagne grecque

En septembre 1944, la 3eBrigade de montagne grecque est affectée au 1erCorps canadien pour acquérir de l’expérience de combat lors de l’attaque du Corps contre Rimini, une ville de la côte adriatique italienne. Aux premières heures du 14 septembre, les Grecs avancent pour sécuriser le flanc droit d’une attaque canadienne. Ils sont renforcés par l’ajout de canons antichars canadiens, ainsi que par une compagnie de mitrailleuses et une compagnie de mortiers du SLI(MG).

Alors que l’attaque canadienne se poursuit vers Rimini, les Grecs progressent lentement contre la lourde résistance allemande et perdent plus de 100 hommes. Tôt le 21 septembre, une patrouille grecque atteint les quartiers périphériques au sud de Rimini et la brigade reçoit l’autorisation de pénétrer dans la ville. À 8 heures du matin, un drapeau grec flotte au-dessus de la mairie. David Greyeyes-Steele se souviendra plus tard que le trajet vers Rimini était lugubre et que « les destructions étaient importantes le long de la route ». Pour son soutien à la Brigade grecque, il reçoit la Croix militaire grecque (troisième classe). Il compte parmi les 14 seuls Canadiens à recevoir cette médaille pour héroïsme pendant la bataille.

À la fin de la campagne d’Italie, David Greyeyes-Steele est transféré dans le nord-ouest de l’Europe avec le 1erCorps canadien, où il sert en France, en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Après la défaite de l’Allemagne, il se porte volontaire pour servir dans le Pacifique, mais le Japon capitule avant que cela n’arrive. Au lieu de cela, il reste avec la force d’occupation de l’Armée canadienne en Allemagne en tant qu’officier de renseignement pour le Royal Winnipeg Rifles jusqu’à son retour au Canada.

Sports

David Greyeyes-Steele joue au hockey, à la balle molle et au soccer. C’est dans ce dernier sport qu’il excelle et il est sélectionné à trois reprises dans l’équipe des étoiles du soccer de la Saskatchewan. En tant que membre de cette équipe, il joue contre trois clubs anglais en 1937, 1938 et 1949. Pendant son service en Europe, il est membre de l’équipe canadienne qui remporte le championnat de l’armée d’outre-mer et participe aux Jeux interalliés en 1946.

Après-guerre

David Greyeyes-Steele retourne dans la nation crie de Muskeg Lake après la guerre, où il reprend la culture des céréales. Il épouse Flora Jeanne, une ancienne combattante, l’une des premières femmes autochtones à rejoindre la division féminine de l’Aviation royale du Canada. En 1958, il devient chef de sa Première Nation.

Deux ans plus tard, David Greyeyes-Steele entame une carrière de 15 ans dans la fonction publique fédérale, au sein de ce qui est alors la direction des Affaires indiennes du ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration. (Voir aussi Ministères fédéraux des Affaires autochtones et du Nord.) Il devient directeur pour les régions des Maritimes, de l’Alberta et de la Saskatchewan du ministère, la première personne autochtone au Canada à être nommée directeur régional. Il prend sa retraite en 1975.

Environ 21 ans après sa mort, en2017, on donne son nom au lotissement Greyeyes-Steele Way in The Meadows, dans le sud-est de Saskatoon.

Prix et distinctions

  • Intronisation au Temple de la renommée des sports de la Saskatchewan (1977)
  • Membre de l’Ordre du Canada (1977)
  • Membre de l’Ordre du mérite de la Saskatchewan (1993)
  • Intronisation au Temple de la renommée des sports des Premières Nations de la Saskatchewan (1994)

Collection des peuples autochtones

Guide pédagogique perspectives autochtones

En savoir plus : Deuxième Guerre mondiale

Liens externes