Parlow, Kathleen | l'Encyclopédie Canadienne

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Parlow, Kathleen

Kathleen Parlow. Violoniste, professeure (Calgary, 20 septembre 1890 - Oakville, près Toronto, 19 août 1963). M.A. h.c. (Mills) 1933. En 1894, sa mère l'emmena à San Francisco où elle reçut ses premières leçons de violon d'un cousin, Conrad Coward.

Parlow, Kathleen

Kathleen Parlow. Violoniste, professeure (Calgary, 20 septembre 1890 - Oakville, près Toronto, 19 août 1963). M.A. h.c. (Mills) 1933. En 1894, sa mère l'emmena à San Francisco où elle reçut ses premières leçons de violon d'un cousin, Conrad Coward. Elle donna son premier récital à 6 ans et poursuivit ses études jusqu'à 14 ans avec un Anglais expatrié élève de Spohr, Henry Holmes. Grâce aux relations de Holmes, elle donna des concerts en Angleterre à 15 ans, se produisant au Bechstein (auj. Wigmore) Hall, au palais de Buckingham devant la famille royale, et avec l'OS de Londres. Désireuse d'étudier avec Leopold Auer et grâce à l'aide financière du haut-commissaire du Canada, lord Strathcona, elle se rendit avec sa mère à Saint-Pétersbourg en 1906. En octobre, Parlow devint la première étudiante étrangère à s'inscrire au Cons. de Saint-Pétersbourg (Glazounov en était alors le dir. et Zimbalist et Piastro étaient au nombre des élèves). Encore étudiante, elle donna neuf récitals à Saint-Pétersbourg et apprit le Concerto en la mineur de Glazounov qui devint l'une des oeuvres principales de son répertoire. Elle joua également cinq fois en Finlande avec l'orchestre de Helsinki dirigé par Robert Kajanus et, à cette occasion, rencontra Sibelius. Après ses débuts professionnels à Berlin en 1907, Parlow commença une vie trépidante de virtuose itinérante, effectuant des tournées en Europe et rencontrant Auer chaque été pour mettre au point le répertoire de la saison suivante. Entre 1908 et 1915, elle donna quelque 375 concerts. Adulée aux Pays-Bas et en Scandinavie, elle reçut de la riche famille Björnson de Norvège son fameux violon, le Guarnerius « Viotti ». En 1907, Glazounov la choisit pour jouer son concerto au Festival international de musique d'Ostende. Sa première tournée nord-amér. débuta en novembre 1910 et, à la fin de l'année, elle avait joué à New York, Montréal, Québec, Ottawa, Kingston et Philadelphie. Suivirent, en 1911, des concerts à Regina, Moose Jaw, Saskatoon, Calgary, Edmonton, Vancouver et Victoria et elle joua en mars avec l'OS de New York sous la direction de Walter Damrosch avant son retour en Angleterre. Au cours de sa tournée, elle avait rencontré le pianiste Ernesto Consolo avec qui elle donna à New York en 1912 le premier de nombreux récitals en Amérique du Nord et en Europe. Établie à Meldreth, près de Cambridge (1912-25), elle poursuivit ses tournées. Malgré la Première Guerre mondiale, elle réussit à jouer plusieurs fois aux Pays-Bas et en Scandinavie et même à se rendre de nouveau aux États-Unis. Après une tournée aux É.-U. (1922) qui la conduisit jusqu'à San Francisco et au cours de laquelle elle se produisit pour la première fois à la radio (Seattle), elle se rendit à Honolulu, au Japon, à Java (Indonésie), à Singapour, en Chine et aux Philippines.

En 1926, elle quitta définitivement l'Europe pour se fixer d'abord à San Francisco (1926-36) puis à New York (1936-40). En 1927, à la suite d'une dépression nerveuse, elle délaissa les tournées pour se consacrer à l'enseignement et à la musique de chambre, ne se produisant en concert qu'à l'occasion et effectuant une dernière tournée au Mexique en 1929. Elle enseigna au Mills College d'Oakland (1929-36) et à Pittsfield, Mass. (étés 1935-41), où elle forma le South Mountain Quartet. En avril 1939, elle donna une série de récitals-causeries à Toronto. Une deuxième série en janvier 1940 lui valut une invitation à enseigner au TCM (RCMT) où elle se joignit au corps professoral en 1941. Établie à Toronto, elle donna plusieurs concerts comme soliste avec orchestre, en duo avec sir Ernest MacMillan et avec le Canadian Trio (avec MacMillan et Zara Nelsova). Elle fonda également le Quatuor à cordes Parlow et donna des récitals en duo avec Leo Barkin et, plus tard, avec Mario Bernardi. Bien que son travail se soit ressenti de sa longue maladie et de la mort de sa mère (1954) qui l'avait accompagnée dans tous ses voyages et à laquelle elle était très attachée, Parlow poursuivit ses activités. En 1956, elle reçut le National Award pour la musique de l'Université de l'Alberta (voir Récompenses). En 1959, elle devint dir. du dépt des cordes au London (Ont.) College of Music. Après une fracture de l'humérus gauche survenue en 1960, elle effectua une mémorable rentrée au concert le 23 janvier 1961 à London, Ont.

Kathleen Parlow était une instrumentiste vraiment prodigieuse. Elle possédait une sonorité ample et pure, un legato séduisant (« comme si elle jouait avec un archet de neuf pieds » selon l'expression d'un admirateur) et une technique dans laquelle on ne sentait aucunement l'effort. Son répertoire était considérable et il n'existe probablement aucune oeuvre du grand répertoire violonistique qu'elle n'ait abordée. Comme professeur, elle obtint ses plus grands succès avec ceux chez qui la technique ne posait aucun problème, car il lui était difficile de systématiser et d'expliquer le mécanisme d'un jeu qui, chez elle, était instinctif. Parmi ses éleves au Canada figurèrent Andrew Benac, Charles Dobias, Victor Feldbrill, Gerhard Kander, Morry Kernerman, Sydney Humphreys, Jack Montague, Joseph Pach, Rowland Pack, James Pataki, Clara Schranz et Erica Zentner. Aux États-Unis, elle enseigna notamment à Miriam Solovieff, Marilyn Doty et Marjorie Edwards.

Après sa mort, une bourse d'études fut instituée à son nom par l'Université de Toronto, grâce à des fonds de succession. En 1982, la radio de la SRC réalisa un programme en trois volets sur sa carrière, intitulé « Kathleen Parlow, a virtuoso's life », et en 1986, RCI prépara une bande documentaire (RCI 616) où l'on peut entendre une entrevue avec Parlow ainsi que plusieurs de ses premiers enregistrements. L'Université Brigham Young à Provo, Ut., possède une collection de coupures de presse relatant sa carrière entre 1898 et 1908.

Écrit

Kathleen Parlow, « Student days in Russia », CMJ, VI (1961).

Discographie

(tous les enregistrements cités sont des 78t., à moins d'indication contraire).

Arensky Sérénade op. 30, Bach « Gavotte » de la Partita no 3 BWV 1006, Rubinstein Melody no 1 op. 3 : orch (Bach sans accompagnement); Col A-5588.

Bach « Air » de la Suite no 3 BWV 1068 : p; HMV 3-7918.

Beethoven Menuet en sol : cylindre Edison 28192 (p), Col A-1199 et Col A-2162 (orch).

Brahms Danse hongroise no 8, Chopin Nocturne no 2 : Edison Diamond Disc 52354.

Chopin Nocturne no 2 : cylindre Edison 28142 (R. Gayler p), Col A-5992 (C.A. Prince p), Col A-5431 et repiquage sur micr. Rococo 2001 (orch).

Drigo « Sérénade » de Les Millions d'Arlequin, Dvořák-Kreisler « Larghetto » de la Sonatine op. 100, « Indian Lament » : C.A. Prince p; Col A-5798.

- Valse bluette : cylindre Edison 28192 (R. Gayler p), Col A-2162 (C.A. Prince p), Col A-1241 (orch).

Dvořák Humoresque op. 101 no 7, Tchaïkovsky Mélodie op. 42; orch; Col 5412.

Halvorsen Danse norvégienne, Mosaïque no 4« Chant de Veslemøy » : p; HMV 07919.

Kreisler Liebesfreud : orch; Col A-5431.

- Tambourin chinois, Svendsen Romance op. 26 : C.A. Prince p; Col A-5819.

Mascagni « Intermezzo » de Cavalleria Rusticana, Gounod-Wieniawski « Scène du jardin » de Fantasia Brillante op. 20 : orch; Col A-5908.

Massenet « Méditation » de Thaïs, Mendelssohn « Andante » du Concerto op. 64 : C.A. Prince p (Massenet), orch (Mendelssohn); Col A-5483.

Moore The Last Rose of Summer : orch; Col A-1241 et Col A-2121.

Nevin-Parlow The Rosary, Schubert-Kreisler Musique de ballet (Rosamunde) : 1928; Edison Diamond Disc 52392.

Paganini Moto Perpetuo : p; HMV 3-7917.

Sarasate-Bizet Carmen Fantasia op. 25  : C.A. Prince p; Col A-5992 et repiquage sur micr. Rococo 2001.

Schubert Moment musical op. 94 no 3 « Air russe » : orch; Col A-1199 et Col A-2121.

Tchaïkovsky Mélodie op. 42  : R. Gayler p; cylindre Edison 29038 et Edison Diamond Disc 80326.

Voir aussi DISCOGRAPHIE du Quatuor à cordes Parlow. « Kathleen Parlow on modern violin works », The Etude, XXIX (juill. 1911).

Bibliographie

Maida Parlow FRENCH, Kathleen Parlow : A Portrait (Toronto 1967).

Ronald HAMBLETON, « Tea with Kathleen Parlow ». Fugue, II (févr. 1978).

Donald JONES, « Kathleen Parlow bowed at court », Toronto Star (10 avril 1982).

Discopaedia.

En remontant les années.

Lecture supplémentaire