Pepin, Marcel | l'Encyclopédie Canadienne

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Pepin, Marcel

Marcel Pepin, dirigeant syndical (Montréal, 28 février 1926-id., 6 mars 2000). Issu d'un milieu modeste, il devient une figure de proue du monde syndical dans la seconde partie du XXe s., consacrant sa vie à l'avancement de la classe ouvrière.

Pepin, Marcel

Marcel Pepin, dirigeant syndical (Montréal, 28 février 1926-id., 6 mars 2000). Issu d'un milieu modeste, il devient une figure de proue du monde syndical dans la seconde partie du XXe s., consacrant sa vie à l'avancement de la classe ouvrière. Marcel Pepin est intervenu publiquement jusqu'à la fin pour défendre les droits du Québec et ceux des moins bien nantis, syndiqués ou non.

C'est à l'École des sciences sociales de l'U. Laval de Québec, célèbre lieu de contestation du régime de DUPLESSIS, qu'il fait ses études supérieures. Il s'engage immédiatement dans le syndicalisme au sein de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC), qui prend le nom de CONFÉDÉRATION DES SYNDICATS NATIONAUX au moment de sa déconfessionnalisation en 1960.

De 1949 à 1961, Marcel Pepin agit comme négociateur à la Fédération nationale de la métallurgie. Il accède au Comité exécutif de la CSN en 1961, prenant, au poste de secrétaire général, la relève de Jean MARCHAND, élu à la présidence de la centrale.

Devenu président en 1965, Marcel Pepin, jusqu'en 1976, imprègne à la CSN une orientation nettement plus radicale, en même temps qu'il est étroitement associé à plusieurs réformes majeures de la RÉVOLUTION TRANQUILLE: syndicalisation de la fonction publique, création du RÉGIME DES RENTES DU QUÉBEC, de la CAISSE DE DÉPÔT ET PLACEMENT DU QUÉBEC, de la SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE FINANCEMENT. Ses rapports livrés au congrès biennal, Une société bâtie pour l'homme, Le deuxième front, Un camp de la liberté, Pour vaincre, Vivre à notre goût et Prenons notre pouvoir tracent la voie à un syndicalisme plus vigoureux et combatif, prenant en compte la dimension politique de l'action syndicale. Partisan de la plus grande unité possible dans l'action, il est l'initiateur et le principal acteur du premier Front commun intersyndical de 1972, dont l'objectif est le relèvement des plus bas salaires. C'est au cours de cette négociation, qu'en compagnie de Louis Laberge (FTQ) et de Yvon Charbonneau (CEQ), il est condamné à un an de prison pour outrage au tribunal (voirGRÈVES DU FRONT COMMUN).

Marcel Pepin est le premier Canadien à diriger une organisation syndicale internationale. Président de la Confédération mondiale du travail (CMT) de 1973 à 1981, il conduit plusieurs missions syndicales pour le respect des droits humains et syndicaux dans des pays dirigés par des dictatures. Tant comme président de la CSN que comme président de la CMT, il dénonce avec virulence le système capitaliste.

De 1980 à 1990, il enseigne à l'École des relations industrielles de l'U. de Montréal. Il collabore durant cette période à la création de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université.