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Bureautique

La bureautique est un terme général qui désigne un vaste éventail d'utilisations de l'informatique, des outils de communication et du traitement de l'information dans l'industrie.

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La bureautique est un terme général qui désigne un vaste éventail d'utilisations de l'informatique, des outils de communication et du traitement de l'information dans l'industrie. Bien qu'on considère qu'elle en est encore à ses balbutiements, il est évident que la technologie de 1987 est beaucoup plus perfectionnée que celle du milieu des années 70. L'automatisation se développe continuellement et son marché s'accroît de jour en jour, les investissements annuels se mesurant en milliards de dollars. On estime à quelque 85 milliards le nombre de pages de documents d'affaires produits au Canada en 1981 et à 140 milliards en 1985, ce qui témoigne de l'importance de ce marché potentiel.

Les technologies nouvelles prennent naissance dans les années 60. Trois courants clairement identifiables apparaissent. Le premier est l'utilisation de l'informatique dans l'élaboration des systèmes automatisés de paie et de gestion des stocks. L'utilisation de l'informatique se limite d'ailleurs au traitement de données numériques et sont utilisés par les programmeurs du secteur informatique d'une entreprise, lesquels gardent jalousement leurs ordinateurs et le pouvoir que leur confèrent leurs connaissances de l'informatique. Quoi qu'il en soit, l'utilisation de l'ordinateur s'accroît dans le traitement d'énormes banques de données.

Une seconde vague porte sur l'utilisation du traitement de texte. Au milieu des années 70, la société IBM introduit le MCST, le Magnetic Card Selectric Typewriter. Ce dispositif se présente sous la forme d'une boîte pleine de matériel électronique. L'opérateur insère une carte dotée d'un revêtement spécial, de la taille et de la forme d'une carte perforée IBM standard, dans une fente placée sur le dessus de la boîte et dactylographie un texte à l'aide d'un clavier incorporé. En fait, la carte sert de mémoire sur laquelle le texte est enregistré selon un code en points magnétiques. Une fois le texte enregistré, il peut être revu et corrigé grâce au clavier incorporé. Comparé aux systèmes modernes de traitement de texte, ce système est plutôt primitif mais il est plus perfectionné que tout autre à cette époque.

Pendant que ces deux premiers courants font évoluer le traitement de l'information au bureau, une troisième vague apparaît qui s'intéresse au transfert de l'information d'un endroit à un autre et qu'on appelle la TECHNOLOGIE DES COMMUNICATIONS. Dans ce domaine, une kyrielle de techniques sont mises au point, allant du télex et d'autres services semblables à ceux qui emploient des lignes de TÉLÉPHONE spécialement aménagées et à d'autres faisant appel à des liaisons satellites sophistiquées (voir SATELLITE, COMMUNICATION PAR). Aujourd'hui, la bureautique emploie différents types de câbles coaxiaux, de lignes à fibres optiques, de téléphones cellulaires et de liaisons radio à commutation par paquets et téléphoniques.

Utilisées dans une même entreprise, cette nouvelle technologie permet une amélioration qui touche davantage la vitesse avec laquelle le travail s'effectue que le travail lui-même. La bureautique des années 80 prend une nouvelle direction : l'intégration de divers « postes de travail » auparavant distincts les uns des autres en une unité efficace. Un bureau automatisé muni des instruments les plus sophistiqués sur le marché aujourd'hui bénéficierait sûrement des avantages suivants : des capacités de traitements de textes comprenant un dispositif de correction et d'accès, par le biais d'un réseau local ou celui de lignes téléphoniques, à de l'information mémorisée dans d'autres fichiers, ainsi que la possibilité de communiquer avec d'autres postes du réseau ou des postes d'autres réseaux; des systèmes de messagerie électronique, permettant de transmettre toute combinaison de texte, de graphiques et de voix à d'autres postes du réseau ou, par le biais de passerelles, à des postes d'autres réseaux; des systèmes de gestion des activités, y compris la gestion de l'emploi du temps, la planification et la régulation des programmes ainsi que l'accès à un agenda électronique; des systèmes de gestion de données, allant des simples systèmes de mémorisation et de recherche de données, où l'utilisateur fait le gros du travail, jusqu'aux systèmes les plus sophistiqués en langage naturel (ces derniers sont d'une aide précieuse pour ceux qui ont affaire à des volumes importants d'informations fréquemment modifiés); des système d'aide à la décision, les plus sophistiqués des logiciels de la bureautique, qui permettent à l'usager de faire des analyses complexes à partir de grandes bases de données de telle façon que la vitesse et la qualité des prises de décision augmentent.

La plupart de ces possibilités tirent leur origine de deux ou trois technologies originales. C'est justement cette intégration des possibilités autrefois séparées et distinctes qui donne à la technologie nouvelle toute sa puissance et qui détermine les bases sur lesquelles de nouvelles applications seront mises au point dans un avenir rapproché.

À mesure qu'on progresse vers la dernière décennie du siècle, d'importants développements surviennent dans plusieurs domaines. La puissance des ordinateurs qui constitue le moteur de la technologie ne cesse de s'accroître. À la fin des années 90, on aura créé des puces constituées de milliards de composantes. Certains des micro-ordinateurs d'aujourd'hui possèdent plus de puissance dans le traitement de données que les plus rapides des gros ordinateurs de 1975. Parmi les innovations qui font leur entrée sur le marché au cours des années 90, on compte des progiciels d'édition électronique qui incorporent le texte et les graphiques de façon cohérente.

Incidence de la bureautique

L'ordinateur a transformé nos lieux de travail tout comme l'automobile avait transformé nos villes. Ceux qui travaillent à l'application des systèmes de bureautique espèrent que la technologie améliorera la productivité de leurs entreprises et la qualité de leurs produits. Pour certains, le pouvoir d'exploitation et de coordination de données informatiques est proportionnel à la capacité d'un système d'ordinateur d'emmagasiner de l'information. Cela rend possible la croissance des entreprises qui, plus imposantes et plus complexes, peuvent réagir plus rapidement et de façon plus appropriée à un milieu économique et politique des plus dynamiques. D'autres considèrent que les nouvelles technologies pourraient raffermir plus encore la puissance des sociétés internationales établies au Canada et ainsi contribuer à l'érosion de l'autonomie canadienne, supplanter plusieurs personnes dont les emplois deviendraient automatisés et, enfin, ôter le caractère de spécialisation des emplois de ceux qui devront apprendre à travailler avec de nouvelles machines capables de décider plutôt que de travailler à partir de technologies dépassées ou moins avancées.

Devant les nouvelles technologies et les conséquences qu'elles auront sur la sécurité d'emploi et sur la vie privée, les craintes se multiplient (voir INFORMATIQUE ET SOCIÉTÉ). On s'inquiète que l'ÉCONOMIE canadienne puisse en souffrir si les entreprises ne prennent pas le pas et ne s'adaptent pas aux technologies nouvelles. De nombreuses études ont cherché à savoir si les nouvelles technologies susciteront ou non une réduction générale du nombre d'emplois ou, au contraire, apporteront une phénoménale amélioration de la qualité de la vie active. Une grande partie de cette recherche est imparfaite. Elle néglige les objectifs et les intentions de ceux qui prennent les décisions quant au quoi et au comment de cette automatisation. Il est cependant juste d'affirmer que les technologies auront dans les décennies à venir une incidence considérable sur l'existence active de millions de Canadiens.

Voir aussi SOCIÉTÉ D'INFORMATION.

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