Groupe météorologique de l'Armée canadienne | l'Encyclopédie Canadienne

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Groupe météorologique de l'Armée canadienne

Le Groupe météorologique de l’Armée canadienne (GMAC) était une unité qui fournissait des données météorologiques aux unités d’artillerie pendant la Deuxième Guerre mondiale. Le CMGA a participé à des campagnes clés pendant la guerre en Italie et dans le nord-ouest de l’Europe. Les renseignements météorologiques ont permis d’améliorer la précision des tirs d’artillerie, contribuant ainsi à la victoire des Alliés.

Observateur météorologique militaire vérifiant les instruments en 1940.

Météorologie et artillerie

La précision des unités d’artillerie canadiennes s’améliore pendant la guerre grâce à plusieurs facteurs, notamment l’amélioration des communications, la télémétrie et le calibrage minutieux des canons. La fourniture de données météorologiques précises en est un autre. En raison de l’altitude à laquelle les obus d’artillerie voyagent, la précision peut être affectée par les vents en altitude et les changements de densité de l’air. En fournissant des informations actualisées, les équipes météorologiques augmentent la précision des tirs indirects. La météorologie militaire a également un autre but : prévoir les vents de surface et mieux planifier l’utilisation d’écrans de fumée et d’armes chimiques.

La météorologie militaire utilise des ballons-sondes météorologiques et des théodolites d’essai pour mesurer les vents en altitude. Les ballons sont remplis d’hydrogène, ce qui nécessite de stocker et de fournir du gaz sur le terrain tout au long de la guerre. Pendant la guerre, on appelle un compte rendu météorologique un meteor. Les sections météorologiques ont également besoin de services de communication sous la forme de radiotélégraphistes pour recevoir les données météorologiques d’autres stations.

Observateur météorologique militaire vérifiant les instruments en 1940.

Création de la Section météorologique de l’Armée canadienne

Lors de son déploiement initial en Angleterre en 1939, la 1re Division d’infanterie canadienne fait partie du VIIe Corps britannique. À ce titre, elle est soutenue par des données météorologiques britanniques. Lors de la création du Corps canadien, une section météorologique est initialement attachée à la Royal Air Force (RAF). Cependant, à la fin des années 1940, la RAF se développe rapidement grâce au déploiement des Bomber Commands et des Coastal Commands, et le personnel britannique doit soutenir ses propres opérations. Comme l’ARC ne dispose pas d’un personnel formé disponible, le Corps canadien décide de doter la section météorologique de militaires de l’armée canadienne formés par des experts britanniques de la RAF.

Le 1er novembre 1941, une section météorologique de corps d’armée est créée avec du personnel ayant passé l’été à s’entraîner avec les forces britanniques. L’unité est désignée sous le nom de 1re Section météorologique du Corps canadien de l’Artillerie royale canadienne. Un officier britannique reste avec l’unité pour lui transmettre des connaissances techniques et pour diriger l’unité jusqu’à ce qu’elle acquière suffisamment d’expérience. Le commandement de la section est confié à un officier canadien le 25 septembre 1942. Malgré le leadership canadien, l’autorité technique chargée des questions météorologiques tout au long de la guerre reste le bureau météorologique du ministère des Forces aériennes britanniques à Londres.

Observateur météorologique militaire vérifiant les instruments en 1940.

Groupe météorologique de l’Armée canadienne

En octobre 1943, l’unité est élargie et réorganisée. Le nouveau Groupe météorologique de l’Armée canadienne (GMAC) dispose d’un quartier général distinct au Royaume-Uni, lequel continue de former le personnel météorologique. De nombreuses sections météorologiques subordonnées sont affectées aux quartiers généraux de division et de corps d’armée du 1er Corps canadien en Italie. Ces sections suivent le 1er Corps canadien partout en Italie et participent à plusieurs campagnes, notamment aux assauts des lignes Hitler, Gustav et gothique.

Au début de 1944, d’autres sections météorologiques sont créées pour soutenir le 2e Corps canadien lors de l’invasion du nord-ouest de l’Europe. La seule unité du GMAC à débarquer en Normandie le jour J est la 14e Section météorologique. Elle doit débarquer six heures après l’assaut initial, en début d’après-midi. La marée joue contre elle à ce stade, et l’engin de débarquement s’échoue sur un banc de sable. Comme l’engin n’est qu’à quelque 180 mètres du rivage, un traversier Rhino, une grande barge construite en pontons, est envoyé pour secourir les soldats à bord du bâtiment de débarquement. Lorsque le traversier approche, vers minuit, il est touché de plein fouet par un chasseur allemand. Les troupes à bord du bâtiment passent deux nuits entières sur le banc de sable avant de pouvoir débarquer. Le 8 juin, lorsqu’ils réussissent à débarquer, ils rejoignent leur unité, le quartier général de la 3e Division du Canada.

Le 14 août 1944, la 18e Section météorologique est rattachée au 2e Groupe d’armées de l’Artillerie royale canadienne (GAAR) alors que l’offensive se poursuit en France. Les bombardiers de la RAF prennent le quartier général du 2 GAAR pour une position allemande, et ce dernier fait l’objet d’un incident de tir fratricide. Trois membres de la 18e Section météorologique sont tués dans l’accident : les grenadiers Harold Brown et Douglas Laird et le tireur Gordon Hubley. Le commandant, le capitaine Scott, est blessé puis évacué en Angleterre. Il s’agit de la plus grande perte de vie pour le GMAC pendant la guerre.

Au début de 1945, les sections météorologiques font partie de l’opération Goldflake. Cette opération secrète consiste à déplacer le 1er Corps canadien et d’autres unités alliées du théâtre italien vers la France. Pour la première fois, toutes les sections du GMAC sont regroupées dans le même théâtre d’opérations. Ensemble, elles apportent un soutien important aux unités canadiennes et alliées lors de cet effort final contre l’Allemagne nazie.

Lorsque la paix est déclarée en Europe, le travail du GMAC se tourne vers les prévisions pour l’aéronautique plutôt que sur les vents en altitude afin de soutenir la force d’occupation. Le GMAC est dissous le 8 août 1945.