Ruth Bergstrom (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Ruth Bergstrom (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Au cours de l’été 1942, Ruth Bergstrom a rejoint le Service féminin de l’Armée canadienne et a fait partie du premier groupe de soldates instruites à Vermilion, Alberta. Elle a ensuite été affectée au quartier général de la Défense nationale à Ottawa, Ontario, où elle a occupé un poste de commis de bureau au quartier général du Corps royal canadien des transmissions. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, elle est devenue sergente d’état-major au centre des messages classifiés.

Prenez note que les sources primaires du Projet Memoire abordent des temoignages personnels qui refletent les interpretations de l'orateur. Les temoignages ne refletent pas necessairement les opinions du Projet Memoire ou de Historica Canada.

Ruth Bergstrom
Ruth Bergstrom
Ruth Bergstrom
Ruth Bergstrom
Credit: Canada. Dept. of National Defence / Library and Archives Canada / PA-145516 Restrictions on use: Nil Copyright: Expired
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Personnel du Service canadien de l'armée féminine au 3e Centre d'entraînement (de base) du Service.
Credit: Canada. Dept. of National Defence / Library and Archives Canada / PA-145516 Restrictions on use: Nil Copyright: Expired

Transcription

J’étais commis à l’usine d’emballage pendant l’été et mes deux parents étaient déjà morts à l’époque, mon père quand j’avais 17 ans et ma mère quand j’avais 20 ans. C’était de nouveau la guerre, les hommes allaient reprendre le service militaire. Je suis donc partie travailler sur la côte vancouvéroise [Colombie-Britannique] pendant l’hiver, puis nous sommes rentrées. Nous comptions reprendre le boulot à l’usine d’emballage pendant l’été, mais nous avons entendu parler du Service féminin, et ma sœur et moi avons décidé d’aller dans cette direction. Nous nous sommes toutes les deux enrôlées et avons attendu environ deux semaines avant de recevoir notre appel. Nous sommes allées à Vernon [Colombie-Britannique] pour subir notre examen médical. Nous avons été acceptées et nous avons attendu environ deux ou trois autres semaines. On nous a appelées pour que nous allions suivre notre instruction de base, ce qui nous a amenées à Vancouver pour une autre période d’attente, puis à Vermillion, Alberta, où nous avons eu notre instruction.

Je dirais qu’on nous traitait à peu près comme des hommes. On était poli et gentil, mais bruyant; le sergent-major du régiment avait une voix forte. Je me souviens qu’il m’a dit un jour, alors que j’étais au beau milieu d’un exercice de précision où il fallait notamment faire un mouvement de rotation, que je pivotais comme une porte rouillée. J’ai trouvé ça vraiment insultant.

Je n’ai pas réussi à terminer le mois d’instruction, ma sœur non plus. Je ne sais pas combien de temps a duré l’instruction des commis de bureau, mais Helen Rapp* le sait peut-être. Je suis ensuite passée directement dans un bureau, celui des transmissions au quartier général du Corps royal des transmissions, quartier général de la Défense nationale, où j’ai été commis. C’était différent du travail de bureau ordinaire, car il arrivait des messages de toutes sortes. Je faisais partie de ce qu’on appelait la section de réception et de livraison. Nous recevions les messages et nous nous occupions ensuite de la livraison et de l’archivage des copies, notamment. Les tâches étaient nombreuses, mais c’était les miennes. Je suis devenue sergente, puis caporale environ six mois après mon arrivée.

Nous prenions le relais des fonctionnaires, qui avaient le choix entre rejoindre le Service féminin ou être transférées ailleurs. Certaines d’entre elles se sont greffées et d’autres, bien sûr, sont passées à autre chose. Elles n’ont pas voulu s’enrôler. J’ai obtenu mes galons très tôt, car j’ai pris la relève de la fonctionnaire responsable.

C’était très intéressant aussi. Nous recevions aussi des messages téléphoniques provenant de différentes régions du Canada et du Nord et nous tapions ce que nous entendions avec nos écouteurs. C’est là que j’ai pris la tête de toute la section et que je suis devenue sergente. J’ai été sergente pendant plusieurs années et plus tard, j’ai obtenu une autre promotion et je suis devenue sergente d’état-major. Mon travail était dorénavant classifié. J’étais plus ou moins attachée à la section de chiffrage du bureau.

* Helen Rapp, autre membre du Service féminin de l’Armée canadienne.