Les Pow-wow au Canada | l'Encyclopédie Canadienne

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Les Pow-wow au Canada

Le mot « pow-wow » tire ses origines des Algonquins, qui utilisaient les mots narragansett pau wau pour décrire un guérisseur ou un rassemblement de chefs spirituels dans une cérémonie de guérison. D’autres avancent que « pow-wow » est issu du mot pawnee pa wa, signifiant « manger », ce qui pourrait faire référence à un grand rassemblement de personnes qui célèbrent ou commémorent un événement. Aujourd’hui, les pow-wow sont des événements regroupant diverses communautés autochtones, souvent ouverts au grand public, visant à célébrer les divers aspects personnels et culturels de la spiritualité, la communauté et l’identité autochtones. Malgré quelques différences dans les styles de musique et de danse entre les nations autochtones, tous les pow-wow servent à honorer l’héritage des Premières Nations et à célébrer leur culture en constante évolution.
Ornementation de pow-wow
Festival des Autochtones de 2016 au complexe The Forks à Winnipeg, au Manitoba. (avec la permission de Nik Rave/Rave Photo)

Origine et définition

Le mot pow-wow tire ses origines des Algonquins, qui utilisaient les mots Narragansett pau wau pour décrire un guérisseur, un chaman ou un rassemblement de chefs spirituels dans une cérémonie de guérison. D’autres avancent que pow-wow est issu du mot pawnee pa wa, signifiant « manger », ce qui pourrait faire référence à un grand rassemblement de personnes qui célèbrent ou commémorent un événement. (Voir aussi Langues autochtones au Canada.)

Aujourd’hui, les pow-wow sont des événements regroupant diverses communautés autochtones, souvent ouverts au grand public, visant à célébrer les divers aspects personnels et culturels de la spiritualité, la communauté et l’identité autochtones. Les pow-wow se déroulent habituellement dans les réserves et dans les centres urbains partout au Canada pendant les fins de semaine estivales. Malgré quelques différences dans les styles de musique et de danse entre les nations autochtones, tous les pow-wow servent à honorer l’héritage des Premières nations et à célébrer leur culture en constante évolution. Ils servent aussi à promouvoir le respect des valeurs culturelles et la santé des jeunes et moins jeunes dans un contexte d’intégration.

Histoire

Danse pow-wow des Kainai
Danseurs kainai (Gens-du-Sang) de pow-wow, Alberta (vers 1910). (avec la permission de British Library /(HS85-10-22803))

Au cours du 19e siècle et au début du 20e siècle, les politiques coloniales et assimilationnistes au Canada et aux États-Unis visent à interdire les cérémonies autochtones, dont les pow-wow. Au Canada, la Loi sur les Indiens freine la célébration de pow-wow jusqu’en 1951. En dépit de ces restrictions, de nombreux groupes autochtones continuent à tenir des pow-wow en secret pendant toute la première moitié du 20e siècle. Grâce à l’émergence des mouvements des droits des Autochtones et aux efforts visant à renforcer la culture autochtone dans les années 1960, la tradition des pow-wow connaît alors une période de renaissance. (Voir aussi  Histoire des pow-wow.)

Types de pow-wow

Les pow-wow contemporains peuvent être soit des événements privés où seuls les membres d’une communauté particulière des Premières nations sont invités, soit des rassemblements publics auxquels tous et toutes sont conviés. Ils peuvent également être définis comme traditionnels ou compétitifs. Les pow-wow traditionnels se tiennent dans les communautés locales, sans compétitions de danse ou de tambour de groupe. Les pow-wow compétitifs, eux, prévoient différentes catégories de danses pour les femmes, les hommes et les enfants. Les danseurs qui obtiennent les meilleurs résultats dans leur catégorie reçoivent des récompenses ou des prix en argent. Les pow-wow modernes offrent également aux vendeurs de nourriture, d’artisanat et de vêtements l’occasion de vendre et de faire connaître leurs produits à la communauté. Les deux types de pow-wow comportent des éléments cérémoniels et sociaux et ont pour but d’encourager un sentiment de fierté chez les peuples autochtones, et de préserver et d’enrichir leurs traditions et leur culture.

Grande entrée

La Grande entrée est la cérémonie d’ouverture du pow-wow. Le maître de cérémonie (MC) présente les participants et les organisateurs du pow-wow au moment où ces derniers pénètrent dans l’arène (l’aire réservée au pow-wow). Les premiers à entrer dans l’arène en suivant la musique du tambour sont généralement d’anciens combattants autochtones transportant des bâtons surmontés d’un aigle symbolique (des objets sacrés qui représentent une tribu particulière) et les drapeaux de diverses organisations et nations autochtones, y compris les Premières nations, le Canada et les États-Unis. Suivant les anciens combattants, les autres invités du pow-wow entrent dans l’arène de danse, y compris les chefs, les anciens, les princesses et reines de pow-wow, et les organisateurs de l’événement. Les danseurs suivent, souvent assemblés par sexe, âge et catégorie de danse.

À la suite de la Grande entrée, le MC invite un membre respecté de la communauté à faire une invocation ou une prière. Ensuite, on entonne généralement le chant du drapeau, le chant de la victoire ou des anciens combattants, au cours duquel les drapeaux et bâtons à exploits sont plantés à la table du MC. Par la suite, la danse recommence, suivie par les danses de compétition et les danses intertribales. Les danses intertribales sont ouvertes à tous.

 

Danses

Powwow
Un danseur portant la tenue traditionnelle lors d’une danse pendant le Native Harvest Festival and Pow Wow, qui se tient annuellement au village Attawandaron, situé dans le Museum of Ontario Archaeology à London, en Ontario. Photo prise le 17 septembre 2011. (© Mark Spowart/Dreamstime)

Les danses exécutées lors d’un pow-wow sont directement liées aux caractéristiques musicales des chants et sont basées sur le rythme des tambours qui accompagne ces chants et les danseurs. (Voir aussi Chanteurs de pow-wow.) La danse est principalement une activité individuelle dans laquelle chaque participant effectue sa performance tout en décrivant des cercles dans le sens des aiguilles d’une montre.

Ceux-ci sont regroupés par sexe et portent des habillements colorés, spécialisés dont chacun est associé à un style spécifique de danse. Parmi les danses des hommes figurent les danses traditionnelles, la danse des herbes sacrées et la danse libre, alors que les catégories de danse des femmes incluent les danses traditionnelles, la danse de la robe à franges et la danse du châle d’apparat. Certaines danses spécialisées sont souvent présentées durant les pow-wow, comme la danse du cerceau, et lors de certains pow-wow, la musique locale typique est utilisée pour les spectacles de danse ou les compétitions. (Voir aussi Danses de pow-wow.)

 

Ornementation

Ancien dans un pow-wow
Ancien non identifié en tenue traditionnelle complète lors d’un pow-wow au lac Dows à Ottawa. Photo prise le 16 juin 2007. (© Michel Loiselle/Dreamstime)

Les danseurs de pow-wow portent une ornementation appropriée pour la catégorie de danse en question. Cela comprend non seulement la robe ou le costume, mais aussi les accessoires, tels que les mocassins, les éventails en plumes d’aigle, les houppes (une coiffure masculine), les bijoux et le maquillage. L’ornementation, unique à chaque danseur, revêt un caractère sacré. Elle ne doit donc pas être interprétée comme un « costume de théâtre ». Les vêtements et accessoires de pow-wow sont créés avec beaucoup de soin et d’attention et ont une signification profonde et spirituelle pour le danseur. (Voir aussi Appropriation culturelle des peuples autochtones au Canada.)

L’ornementation se compose de divers matériaux. Certains costumes comprennent des ouvrages de perles élaborés (souvent cousus par un membre de la famille ou un ami), tandis que d’autres sont agrémentés de rubans, de matériaux brillants ou d’éléments traditionnels, comme les piquants de porc-épic. L’ornementation se compose souvent de coton, bien que l’on utilise à l’occasion des matériaux plus traditionnels comme la peau de daim. Les costumes sont d’une grande beauté; toutefois, selon l’étiquette des pow-wow, les spectateurs ne doivent pas toucher ou photographier les costumes des danseurs sans leur permission.

 

Musique et chanteurs

Groupe de tambour powwow, 2007

La musique qui accompagne généralement les pow-wow est jouée par un groupe composé de quatre à douze hommes assis en cercle autour d’une grosse caisse (faite à la main ou commerciale). Pendant qu’ils frappent le tam-tam à l’unisson selon des motifs rythmés précis, les hommes chantent des chansons entonnées par un seul chanteur rejoint ensuite par les autres. Dans une chanson qui débute tout en haut du registre vocal, le son descend et, pendant sa conclusion, la première voix répète la chanson. On répète habituellement les chansons quatre fois et elles ont une durée approximative de cinq minutes.

Les femmes ont souvent un rôle limité; elles servent de soutien, comme des choristes. Elles sont debout derrière les hommes et s’associent au chant (une octave plus haut) à des endroits spécifiques dans chaque couplet. Bien que ces conventions concernant les sexes soient communes à tous les pow-wow, des groupes de femmes jouant du tam-tam et des groupes mixtes d’hommes et de femmes émergent et sont de plus en plus acceptés dans certaines régions de l’Amérique du Nord. (Voir aussi Musique de pow-wow, Chanteurs de pow-wow et Musique autochtone.)

Nourriture

Pain frit
Pain frit avec du miel et de la cannelle, le 29 octobre 2013. (Photo prise par jeffreyw sur Flickr, reproduction autorisée en vertu de Creative Commons: CC BY 2.0)

En plus de mettre en valeur les danses autochtones, les pow-wow offrent aussi une excellente occasion de goûter aux aliments autochtones et d’en apprendre davantage sur cette cuisine. La vente de produits alimentaires des Premières nations est fortement encouragée lors des pow-wow, mais certains vendeurs proposent également des aliments non autochtones. Le choix de nourriture dépend aussi de la région. Règle générale, les visiteurs peuvent s’attendre à trouver du pain frit (bannique), des viandes de gibier (telles que le chevreuil, le lapin, le castor, l’orignal, le caribou et le wapiti), du poisson, des haricots, du riz sauvage, de la courge, du maïs en épi et des produits à base de maïs, dont de la soupe ou du pain. On peut également y trouver des desserts, y compris de la bannique garnie de miel, de cannelle ou de sucre, des « Traveling Turtles » (de la crème glacée sur de la bannique), du Wojape (pudding de baies, populaire dans les plaines), des noix et d’autres fruits frais et secs.

Lors des pow-wow, on consomme beaucoup de thés et de jus. En revanche, puisque les pow-wow visent à promouvoir la fierté culturelle, le respect et la santé pour tous, l’alcool et la drogue sont interdits sur les lieux. En outre, les vendeurs sont fortement encouragés à offrir des options alimentaires saines. Avec un taux élevé de diabète et d’obésité dans de nombreuses communautés autochtones en Amérique du Nord, on fait de plus en plus la promotion d’un retour à des aliments traditionnels sains. Ainsi, dans certains pow-wows traditionnels, on offre sans frais supplémentaires des repas partagés où les membres de la communauté apportent quelque chose à manger.

Artisanat

Les pow-wow permettent aussi d’acheter des œuvres artisanales autochtones authentiques. Les visiteurs peuvent s’attendre à trouver des œuvres autochtones uniques faites d’écorce de bouleau, de cuir, de tissu ou de toile. La broderie perlée, la poterie, les vêtements et bijoux autochtones sont aussi populaires. En outre, certains vendeurs peuvent offrir des herbes et des essences, ou sont parfois disposés à les échanger pour des fines herbes, de la sauge et du tabac. Habituellement, les produits importés, les plumes d’aigle et les objets cérémoniels ne sont pas en vente. Une bonne façon de découvrir la culture autochtone est de rendre visite aux vendeurs et d’acheter leurs produits, ce qui permet de soutenir les artistes pour lesquels, bien souvent, la vente d’objets dans les pow-wow constitue le principal gagne-pain.

Fin de la saison des pow-wow

Bien qu’ils aient lieu toute l’année, dans l’ensemble de l’Amérique du Nord les pow-wow sont généralement organisés en été. Ils ont souvent lieu lors de fins de semaine consécutives à l’intérieur de la même région, ce qui permet aux vendeurs, aux danseurs et aux visiteurs de participer à plus d’un pow-wow. Les pow-wow se terminent par une cérémonie de clôture, qui est généralement marquée par la cérémonie du don. Lors de cet événement, on donne aux visiteurs des cadeaux, tels que des couvertures, des articles en cuir, de l’argent et d’autres biens. L’objectif de la cérémonie est de mettre en valeur la gentillesse et la générosité et de démontrer son appréciation envers les autres. La cérémonie du don peut également être tenue en mémoire d’un membre décédé de la communauté. En outre, avant la fin du festival, les danseurs reçoivent leurs prix. Pour bien des gens, la fin de la saison des pow-wow marque simplement le début d’une autre année de préparation aux prochains pow-wow!

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Guide pédagogique perspectives autochtones

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