Politque en Nouvelle-Écosse | l'Encyclopédie Canadienne

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Politque en Nouvelle-Écosse

La province de la Nouvelle-Écosse a un gouvernement progressiste-conservateur majoritaire, formé le 17 août 2021. Le premier ministre de la province est Tim Houston et le lieutenant-gouverneur est Arthur J. LeBlanc. Parmi les contributions de la Nouvelle-Écosse à la politique canadienne, on peut citer le mouvement pour un gouvernement responsable, lancé par Joseph Howe, un réformateur politique, en 1836. En 1848, les politiciens de Nouvelle-Écosse ont formé le premier gouvernement responsable de l’Amérique du Nord britannique.

Législature de la Nouvelle-Écosse

Structure du gouvernement provincial

Légalement, le lieutenant-gouverneur est investi du pouvoir exécutif, mais en pratique, ce dernier est exercé par le Cabinet, et est responsable devant l’Assemblée législative, qui compte 55 membres. En 1920, le suffrage universel, qui accorde le droit de vote aux hommes et aux femmes de plus de 21 ans, entre en vigueur. En 1970, l’âge de vote est baissé à 19 ans et, en 1973, à 18 ans. (Voir aussi Politique en Nouvelle-Écosse.)

Gouvernement responsable

En octobre 1758, la première Assemblée législative des colonies britanniques d’Amérique du Nord se tient à Halifax. Ainsi naît le régime parlementaire dans ce qui deviendra le Canada. Mais la plus grande contribution de la Nouvelle-Écosse à la démocratie canadienne est probablement le mouvement pour le gouvernement responsable. Grâce aux efforts du réformateur politique Joseph Howe et de son journal, The Novascotian, ce mouvement prend son essor en 1836 lorsqu’une majorité de réformistes sont élus à la législature. Ils se battent contre l’oligarchie de Halifax, qui domine les affaires, la politique et la vie religieuse dans son intérêt, de façon similaire au Pacte de famille du Haut-Canada. Par-dessus tout, ils veulent que les membres du conseil exécutif (Cabinet) soient redevables aux élus, et non au gouverneur désigné de la colonie.

Les réformistes sont finalement victorieux aux élections de 1847, remportant une majorité de sept sièges. En février 1848, James B. Uniacke devient premier ministre, avec Joseph Howe comme secrétaire provincial, et forme le premier gouvernement responsable en Amérique du Nord britannique. Plus tard, Joseph Howe accède au poste de premier ministre de la province, puis à celui de ministre au sein du Cabinet fédéral, même s’il avait auparavant dirigé le mouvement s’opposant à l’adhésion de la Nouvelle-Écosse à la Confédération. (Voir aussi La Nouvelle-Écosse et la Confédération.)

Le saviez-vous?
Sir John Sparrow David Thompson est l’un des deux premiers ministres de Nouvelle-Écosse à être devenu premier ministre fédéral par la suite. Il a été élu premier ministre de la province en 1882 et puis a été premier ministre du Canada de 1892 à 1894. Sir Charles Tupper, qui s’est fait le champion de la Confédération en tant que premier ministre provincial de 1864 à 1867, est devenu premier ministre du Canada en 1896. En tant que chef des conservateurs fédéraux, Robert Stanfield aurait pu diriger le pays, mais il a perdu les élections nationales de 1972 face à Pierre Trudeau par seulement deux sièges à la Chambre des communes.


Histoire

Les premiers véritables partis politiques apparaissent en Nouvelle-Écosse lors de l’élection de 1836, lorsque les conservateurs s’opposent aux libéraux qui sont formés pratiquement à la dernière minute par Joseph Howe. Jusqu’en 1867, les partis se partagent le pouvoir de manière plus ou moins égale, mais la question de la Confédération bouleverse l’équilibre précaire en faveur des libéraux, qui s’y opposent. Jusqu’en 1956, les conservateurs ne remportent que 4 élections et sont au pouvoir seulement 13 années sur 89. Cependant, depuis la Deuxième Guerre mondiale, une diminution du vote traditionnel au sein du Parti libéral, et l’influence du premier ministre conservateur Robert Stanfield se combinent pour réduire l’écart entre les forces électorales et rendre les deux partis véritablement compétitifs. Au 21e siècle, le Nouveau Parti démocratique (NPD) gagne également en popularité, et à la suite d’une percée majeure, le parti forme en 2009 un gouvernement majoritaire, devenant ainsi le premier gouvernement néodémocrate à l’est de l’Ontario.

Il a été très difficile de supplanter les premiers ministres bien enracinés de la Nouvelle-Écosse. W. S. Fielding (premier ministre de 1884 à 1896), George Murray (de 1896 à 1923, un remarquable 27 ans au pouvoir), Angus L. Macdonald (de 1933 à 1940 et de 1945 à 1954), Robert Stanfield (de 1956 à 1967) et John Buchanan (de 1978 à 1990) maintiennent leur ascendant politique pendant de longues périodes. Toutefois, il serait trompeur de qualifier les conservateurs Robert Stanfield et John Buchanan de moins libéraux ou de plus conservateurs que les libéraux W. S. Fielding, George Murray et Angus L. Macdonald, car les partis traditionnels fondent avec pragmatisme leurs programmes sur les besoins des électeurs, et non sur des vues idéologiques. De façon historique, les Néo-Écossais sont des électeurs conservateurs plutôt modérés.

De Dexter à Houston : de 2009 à aujourd’hui

La montée au pouvoir du NPD sous la direction de Darrell Dexter, en 2009, est d’autant plus remarquable à l’époque. Le parti acquiert son soutien progressivement sur plusieurs décennies, d’abord dans la ville cosmopolite de Halifax, et ensuite dans les circonscriptions rurales riches en syndicats. La défaite de Darrell Dexter aux mains du libéral Stephen McNeil, en 2013, est tout aussi surprenante, tout comme l’est le retour soudain de son statut de troisième parti. Avec cette défaite, le NPD devient le premier parti sortant en plus de 100 ans à ne pas remporter un deuxième mandat.

Le 30 mai 2017, Stephen McNeil et les libéraux s’accrochent avec peine à un gouvernement majoritaire, remportant 27 sièges (26 étant requis pour former une majorité), soit 7 de moins par rapport avant le déclenchement des élections. Les progressistes-conservateurs et le NPD gagnent du terrain, remportant respectivement 17 et 7 sièges. La victoire peu solide des libéraux est largement attribuée à la colère des électeurs face à un système de santé en difficulté.

En août 2020, Stephen McNeil annonce sa retraite. Le Parti libéral tient un congrès à la chefferie pour choisir le remplaçant de Stephen McNeil en février 2021. En raison de la pandémie de COVID-19 et des mesures de santé publique qui en découlent, le congrès a lieu virtuellement (voir aussi.) Ian Rankin, dont la campagne est axée sur l’environnementalisme et la justice sociale, remporte la course à la chefferie. Il prête serment en tant que premier ministre plus tard ce même mois.

Lors des élections générales provinciales du 17 août 2021, les libéraux de Iain Rankin perdent au profit des progressistes-conservateurs sous la direction de Tim Houston. Celui-ci mène son parti à une victoire majoritaire, remportant 31 sièges. Les libéraux obtiennent 17 sièges, le NPD, 6, et un député indépendant, 1. Tim Houston a fait campagne principalement sur la promesse de dépenses importantes en matière de soins de santé. (Voir aussi Premiers ministres de la Nouvelle-Écosse.)