Confédération | l'Encyclopédie Canadienne

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Confédération

La Confédération désigne le processus par lequel les colonies de l’Amérique du Nord britannique, soit la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et la Province du Canada, se sont unies pour former le Dominion du Canada. Le terme désigne aussi le 1erjuillet 1867, jour de la création du Dominion. (Voir aussi Fête du Canada.) Avant la Confédération, l’Amérique du Nord britannique comprenait aussi Terre-Neuve, l’Île-du-Prince-Édouard, la Colombie-Britannique et les vastes étendues de la Terre de Rupert (propriété exclusive de la Compagnie de la Baie d’Hudson) et du Territoire du Nord-Ouest. À partir de 1864, des hommes politiques des colonies (qu’on appelle aujourd’hui les Pères de la Confédération) se sont réunis pour négocier les termes de la Confédération lors de conférences tenues à Charlottetown, à Québec et à Londres. Leurs travaux ont abouti à l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, qui a été adopté par le Parlement de Londres et qui est devenu la Constitution du Canada. À sa création en 1867, le Dominion du Canada comprenait quatre provinces: la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, le Québec et l’Ontario. Entre cette année‑là et 1999, six autres provinces et trois territoires se sont joints à la Confédération.

(Ce texte est l’article complet sur la Confédération. Si vous souhaitez en lire un résumé en termes simples, veuillez consulter : Confédération (résumé en langage simple).)

Délégués à la Conférence de Charlottetown

Contexte : les premiers projets de fédération

D’après l’historien P.B. Waite, « la Confédération s’installe au Canada par à‑coups ». L’union des colonies de l’Amérique du Nord britannique est une idée de lord Durham, qu’il présente en détail dans son Rapport sur les affaires de l’Amérique du Nord britannique, publié en 1839. Le Rapport Durham, tel qu’on le connaîtra plus tard, propose l’union du Haut et du Bas‑Canada, qui se réalise en 1841 suivant l’Acte d’Union. Le Haut et le Bas‑Canada sont rebaptisés Canada-Ouest et Canada-Est, respectivement. Ils sont gouvernés par une seule assemblée législative, celle de la Province du Canada.

En 1849, l’Association pour l’annexion, fondée à Montréal, propose que la Province du Canada se joigne aux États-Unis. La British American League, une association conservatrice, réagit en demandant une étude sur l’union éventuelle des colonies de l’Amérique du Nord britannique. Entre 1856 et 1859, il en est régulièrement question dans les journaux et à l’assemblée législative, qui y voient généralement la solution à une crise politique ou économique.

Le projet de fédération des colonies de l’Amérique du Nord britannique est lancé par Amor de Cosmos, un politicien et éditeur de presse de la Colombie-Britannique, dans le premier numéro du British Colonist, en 1858. La même année, des politiciens du Canada‑Est et du Canada-Ouest (Alexander Galt, George-Étienne Cartier et John Ross) présentent le projet au ministère des colonies, en Angleterre, qui l’accueille avec une « indifférence polie ».

Haut Canada et Bas Canada, 1791-1841

Motifs de la Confédération

Les négociations en vue de l’union de l’Amérique du Nord britannique prennent de l’ampleur dans les années 1860. À ce moment-là, la Confédération est une idée qui mijote depuis longtemps, inspirée en partie par la crainte de voir l’Amérique du Nord britannique se faire dominer et même annexer par les États-Unis. (Voir aussi Destinée manifeste.) Cette crainte grandit encore au lendemain de la guerre de Sécession (1861-1865).

La violence et le chaos de la guerre de Sécession choquent bien des gens dans les colonies, pour qui ce conflit s’explique en partie par la faiblesse du gouvernement central aux États-Unis. C’est ainsi qu’apparaît peu à peu la nécessité d’un gouvernement central fort en Amérique du Nord britannique (voir aussi Fédéralisme), où on soupçonne aussi que la Grande-Bretagne serait de plus en plus réticente à défendre ses colonies en cas d’agression américaine.

Après leur victoire, les États du Nord se retrouvent avec une grande et puissante armée. On parle dans les journaux américains d’envahir et d’annexer le Canada, afin de punir la Grande-Bretagne d’avoir collaboré avec les États du Sud durant la guerre. Plusieurs politiciens américains proposent aussi d’annexer la Terre de Rupert, l’immense région au nord-ouest qui représente un tiers du futur Canada. La crainte de l’expansionnisme américain ne fait que grandir après que les États-Unis achètent l’Alaska en 1867.

Carte du Haut-Canada et du Bas-Canada

Après la guerre de Sécession, les États-Unis, toujours mécontents du soutien britannique aux États du Sud, annulent le traité de réciprocité, qui facilitait le libre-échange de nombreux produits entre eux et l’Amérique du Nord britannique. Soudainement, la Confédération apparaît aux colonies comme une chance de créer un nouveau marché de libre-échange.

L’idée d’unir les colonies de l’Amérique du Nord britannique en un seul pays tient à plusieurs facteurs principaux : le protectionnisme de la politique commerciale américaine, la crainte d’une invasion et d’une expansion des États-Unis et la réticence croissante de la Grande-Bretagne à financer la défense de ses colonies. La Confédération lui offre un moyen honorable d’alléger son fardeau économique et militaire en Amérique du Nord, tout en donnant à ses colonies la force par l’union.

Le Dominion du Canada n’est pas né d’une révolution, ni même d’une flambée de nationalisme. Il est plutôt le produit d’une série de conférences et de négociations ordonnées, par lesquelles se sont élaborés les termes de la Confédération adoptés le 1er juillet 1867. L’union des colonies de l’Amérique du Nord britannique que sont le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et la Province du Canada (aujourd’hui l’Ontario et le Québec) est la première étape d’un lent, mais constant, processus d’édification nationale qui englobera d’autres provinces et territoires et finira par concrétiser le rêve d’un pays s’étendant « d’un océan à l’autre » (A mari usque ad mare, la devise du Canada).

(Voir aussi : Chronologie Confédération; Collections Confédération; Loi constitutionnelle de 1867; Éditorial : Confédération, 1867; Pères de la Confédération; Mères de la Confédération; Adversaires de la Confédération.)

Armoiries du Canada

Union des Maritimes

En 1864, l’idée de la Confédération est devenue un sujet sérieux dans la Province du Canada (auparavant le Haut et le Bas-Canada). Dans les colonies de l’Atlantique, par contre, il faudra exercer encore bien des pressions avant qu’elle ne s’impose.

C’est alors que se produit une série d’événements fortuits. La Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, qui ont été séparés en 1784, ont un certain intérêt à se réunir. Leur projet est favorisé à Londres par le ministère des Colonies, qui juge souhaitable une union politique des trois colonies maritimes, en comptant l’Île-du-Prince-Édouard, afin d’abolir trois assemblées législatives pour les remplacer par une seule.

Au printemps de 1864, les trois assemblées se disent ouvertes à la tenue d’une conférence sur le sujet, mais rien ne se fait. Dès que la Province du Canada se dit prête à assister à une telle rencontre, les gouvernements des Maritimes se mettent à l’œuvre. La conférence aura lieu à Charlottetown (sans quoi l’Île-du-Prince-Édouard n’y participera pas) et la date est fixée au 1er septembre 1864. (Voir aussi  Conférence de Charlottetown.)

Sir John A. Macdonald
Sir John Alexander Macdonald, avocat, homme d'affaires et le premier ministre du Canada.

Impasse politique dans la Province du Canada

En plein essor politique, social et industriel, la Province du Canada voit grandir sa prospérité et sa population, mais aussi ses rivalités internes. Il devient alors difficile de gouverner le Canada-Ouest (aujourd’hui l’Ontario) et le Canada-Est (aujourd’hui le Québec) à partir d’une seule assemblée législative. (Voir aussi  Acte d’Union.)

Après avoir obtenu le gouvernement responsable, les politiciens du Canada-Ouest veulent maintenant avoir une véritable représentation selon la population. Dans les années 1840, le Canada-Ouest était avantagé à l’assemblée parce que, malgré sa population moindre, il avait le même nombre de sièges que le Canada‑Est. Dans les années 1850, la situation s’est inversée : sa population dépasse maintenant celle de l’Est. Des réformistes militent donc pour la représentation proportionnelle, qui signifie plus de sièges pour l’Ouest.

Ce sujet de discorde, avec d’autres comme le financement public des écoles catholiques dans toute la colonie, rend les protestants anglais du Canada-Ouest méfiants à l’égard du pouvoir catholique français du Canada‑Est. En 1859, cela fait des années que le gouvernement est fragile et que l’impasse politique persiste à cause du fossé entre Anglais et Français. Lorsqu’il s’en creuse un autre entre conservateurs et réformistes au Canada-Ouest, il devient pratiquement impossible de résoudre les problèmes et les besoins de la colonie. Un changement radical s’impose pour mettre fin à la paralysie. La solution proposée est la Confédération, assortie de la séparation des deux Canada, dont chacun aurait désormais sa propre assemblée.

George Brown

Les réformistes de George Brown se décrivent eux-mêmes comme « honnêtes et transparents ».

Grande Coalition de 1864

Jusqu’en 1864, quatre gouvernements éphémères se sont accrochés tant bien que mal au pouvoir dans la Province du Canada. Au Canada-Ouest, les deux principaux groupes politiques ‒ les Conservateurs (menés par John A. Macdonald) et les Clear Grits (menés par George Brown) ‒ s’allient dans ce qu’on appelle la Grande Coalition, qui vise l’union avec les colonies de l’Atlantique. Avec l’appui de trois des quatre principaux groupes politiques de la Province du Canada, la coalition donne à la Confédération un élan qu’elle ne perdra plus. Porté par la région la plus populeuse de l’Amérique du Nord britannique, le grand projet peut aller de l’avant.

Au Canada‑Est, la Confédération se heurte à l’opposition du Parti rouge d’Antoine-Aimé Dorion, mais elle a l’appui du groupe politique dominant, qui réunit sous la bannière du Parti bleu les conservateurs menés par George-Étienne Cartier, Hector Langevin et Alexander Galt. En 1867, ils ont l’appui essentiel de l’Église catholique. Les Canadiens français, qui craignent la domination anglophone du gouvernement, se rendent aux arguments invoqués en faveur de la Confédération : ils retrouveront leur identité provinciale, Québec redeviendra leur capitale, ils auront leur propre assemblée législative et une forte représentation au Cabinet fédéral. De tous les changements proposés, la Confédération est pour eux le moins indésirable.

Sir George-Étienne Cartier

Conférence de Charlottetown

Le 29 août 1864, les « Canadiens » montent à bord du bateau à vapeur du gouvernement, le Queen Victoria, pour se rendre à la Conférence de Charlottetown. La conférence est déjà en cours, mais les discussions en vue d’une union des Maritimes n’avancent pas. On invite alors les Canadiens à présenter leur propre projet d’union des colonies britanniques d’Amérique du Nord. L’idée d’un pays uni l’emporte rapidement.

(Voir aussi : La conférence de Charlottetown de 1864 : le pouvoir de persuasion du champagne.)

Conférence de Québec

Un mois plus tard, les colonies convoquent une deuxième réunion pour discuter de la Confédération. À la Conférence de Québec, les délégués adoptent 72 résolutions qui précisent les décisions fondamentales prises à Charlottetown, y compris le cadre constitutionnel du nouveau pays. Le ton des résolutions est légaliste et contractuel, délibérément différent du ton révolutionnaire de la Constitution américaine rédigée un siècle plus tôt.

(Voir aussi : La conférence de Québec de 1864; Histoire constitutionnelle.)

Les résolutions canadiennes exposent le concept du fédéralisme, où les pouvoirs et les responsabilités sont répartis entre les provinces et le gouvernement fédéral. (Voir aussiPartage des pouvoirs.) George-Étienne Cartier insiste sur les pouvoirs et les droits des provinces, tandis que John A. Macdonald, soucieux d’éviter les erreurs qui ont mené à la guerre de Sécession aux États-Unis, est en faveur d’un gouvernement central fort. Entre ces deux idées, un semblant d’équilibre est trouvé.

Les résolutions esquissent aussi la forme d’un parlement national : il y aura une chambre des communes, élue suivant le principe de la représentation selon la population, et un sénat nommé, dont les sièges seront répartis également entre le Canada-Ouest, le Canada‑Est et les colonies de l’Atlantique, afin que chaque région y ait une voix égale.

Les résolutions prévoient en outre des engagements financiers précis, dont la construction par le nouveau gouvernement fédéral du chemin de fer Intercolonial entre le Québec et les Maritimes. Les colonies reconnaissent la nécessité de meilleures communications et d’une croissance économique. Des liens ferroviaires entre elles stimuleront le commerce et permettront de mieux défendre les frontières en acheminant rapidement des troupes et des armements. C’est important, car on a encore frais à la mémoire le souvenir de l’invasion de l’Amérique du Nord britannique par les États-Unis durant la guerre de 1812.

(Voir aussi Histoire du chemin de fer.)

Quelques délégués des Maritimes font de la construction de cette voie ferrée une condition préalable de l’entrée dans la Confédération. Grâce à cet engagement essentiel, on obtient l’adhésion du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse.

La Canada atlantique et la Confédération

Les colonies atlantiques de Terre-Neuve, de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick s’accommodent mieux du statu quo que le Canada-Ouest. Toutes à l’exception de Terre-Neuve ont une économie prospère et ne voient pas pourquoi elles changeraient. La majeure partie de la population, surtout en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard, ne voit aucune raison de modifier sa constitution parce que le Canada est devenu trop grand pour la sienne.

Même Terre-Neuve, pourtant en difficulté économique dans les années 1860, a reporté sa décision sur la Confédération en 1865. Lors des élections de 1869, elle refuse catégoriquement d’y adhérer.

(Voir aussi Terre-Neuve-et-Labrador et la Confédération.)

Plus prospère, l’Île-du-Prince-Édouard se montre réticente pratiquement dès le début. Un petit groupe de partisans convaincus fait quelques progrès jusqu’au début des années 1870. À ce moment-là, la colonie est lourdement endettée par la construction d’un chemin de fer. En 1873, elle adhère à la Confédération à la condition que le Canada prenne en charge les paiements de sa dette.

(Voir aussi L’Île-du-Prince-Édouard et la Confédération.)

La Nouvelle-Écosse est divisée. La Confédération est bien vue dans les régions continentales du Nord et à l’île du Cap-Breton, mais sur le littoral sud et dans la vallée d’Annapolis (où prospèrent la navigation, la construction navale, la culture des pommes de terre et des pommes), l’idée apparaît peu séduisante et même dangereuse.

Ambitieux, dynamique et confiant, le premier ministre Charles Tupper s’engage quand même dans la Confédération, convaincu qu’à long terme, c’est ce qu’il y a de mieux pour la Nouvelle-Écosse… et peut-être aussi pour lui-même (il sera brièvement premier ministre du Canada en 1896). Son gouvernement n’a pas besoin de se faire réélire avant que la Confédération soit chose faite. Il est alors trop tard pour les 65 % de Néo-Écossais qui s’opposent à l’idée.

(Voir aussi : La Nouvelle-Écosse et la Confédération; Mouvement sécessionniste.)

Le Nouveau-Brunswick est à peine plus enthousiaste. En 1865, le gouvernement anti-Confédération d’Albert James Smith est élu, mais il s’effondre dès l’année suivante. ( Voir Adversaires de la Confédération.)

Le nouveau gouvernement, qui est pour l’union de l’Amérique du Nord britannique, profite des raids des fenians, qui affaiblissent considérablement le camp adverse en révélant des failles dans la direction, la structure et la formation des milices canadiennes. Il s’ensuit un certain nombre de réformes et d’améliorations, mais surtout, la menace que l’armée irrégulière des fenians fait peser sur l’Amérique du Nord britannique pousse de plus en plus les décideurs britanniques et canadiens vers la Confédération. On peut sans doute en dire autant des inquiétudes que suscite la puissance militaire et économique des États-Unis.

(Voir aussi : Le Nouveau-Brunswick et la Confédération; Les raids des fenians; Thomas D’Arcy McGee.)

Sir Charles Tupper
Sir Charles Tupper a été délégataire à toutes les conférences de la Confédération. Il a assumé le plus court mandat de premier ministre de l'histoire du Canada.

Les peuples autochtones et la Confédération

Les peuples autochtones ne sont pas invités ni représentés aux conférences de Charlottetown et de Québec, même s’ils ont noué par voie de traité avec la Couronne ce qu’ils croient être des relations et des engagements bilatéraux (de nation à nation). (Voir aussi : Traités autochtones au Canada; Proclamation royale de 1763.) Les Pères de la Confédération, toutefois, ont une attitude paternaliste envers les Autochtones, qu’ils traitent de haut, si bien que les premiers habitants du Canada sont exclus des discussions formelles sur l’unification du pays.

La Confédération a pourtant de réelles répercussions sur leurs communautés. En 1867, le gouvernement fédéral assume la responsabilité des affaires autochtones des colonies. En achetant la Terre de Rupert en 1870, le Dominion du Canada étend son influence aux peuples autochtones qui y vivent. Or, le Dominion veut aménager, coloniser et revendiquer ces terres et celles qui les entourent.

De 1871 à 1921, le gouvernement fédéral signe une série de 11 traités (les « traités numérotés ») avec différents peuples autochtones, à qui il promet de l’argent, certains droits territoriaux et d’autres concessions. En échange, les Premières Nations, dans toutes les colonies sauf la Colombie-Britannique, cèdent leurs terres ancestrales.

La plupart des promesses faites dans ces traités ne sont pas tenues. On débattra longtemps des intentions exprimées par les traités, de la clarté avec laquelle ils ont été présentés aux Autochtones qui les ont signés et de la compréhension qu’ils en ont eue. Pendant des décennies après la Confédération, le gouvernement tentera de plus en plus d’assimiler les peuples autochtones à la société canadienne. (Voir aussi : Interdiction du potlatch; Pensionnats indiens; Rafle des années soixante.)

Le saviez-vous?
Contrairement au reste du pays, la Colombie-Britannique occupe presque entièrement des territoires non cédés. Au lieu de signer des traités avec les peuples autochtones, son gouverneur James Douglas a publié en 1859 une proclamation disant que toutes les terres et les ressources de la colonie étaient la propriété de la Couronne. En 2014, la Cour suprême du Canada a statué que les titres de propriété foncière non cédés officiellement par traité revenaient aux premiers occupants, soit les peuples autochtones.

(Voir aussi : Loi sur les Indiens; Réserves.)

Conférence de Londres

Le secrétaire britannique aux Colonies Edward Cardwell est un fervent partisan de la Confédération. Estimant trop coûteux de défendre les colonies d’Amérique du Nord contre une éventuelle attaque américaine, il incite vivement leurs gouverneurs à promouvoir l’idée, ce qu’ils font. La Confédération signifie que le Canada devra payer pour sa propre défense au lieu de compter sur l’aide de la Grande-Bretagne.

La Conférence de Londres (de décembre 1866 à février 1867) est la dernière étape à franchir pour transformer en loi les 72 résolutions de 1864. Cette loi est l’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867 (maintenant appelé Loi constitutionnelle de 1867). Elle est adoptée par le Parlement britannique et signée par la reine Victoria le 29 mars 1867, et entre en vigueur le 1er juillet 1867 (voir Fête du Canada).

Le Dominion s’agrandit

Les successeurs de Cardwell poursuivent la politique favorisant l’union de l’Amérique du Nord britannique. La Compagnie de la Baie d’Hudson vend la Terre de Rupert au Canada en 1870, et le jeune pays intègre le Manitoba et les Territoires du Nord-Ouest la même année. La Colombie-Britannique entre dans la Confédération en 1871, suivie de l’Île-du-Prince-Édouard en 1873.

Le territoire du Yukon est créé en 1898, puis les provinces de l’Alberta et de la Saskatchewan en 1905. Après avoir rejeté la Confédération en 1869, Terre-Neuve-et-Labrador y adhère enfin en 1949. En 1999, le Nunavut, qui signifie « notre terre » en inuktitut, est détaché des Territoires du Nord-Ouest; il s’agit du plus important règlement de revendications territoriales autochtones de l’histoire du Canada.

(Voir aussi : Projet de loi de Terre-Neuve; Terre-Neuve se joint au Canada; Terre-Neuve-et-Labrador et la Confédération; Le Nunavut et la Confédération; Revendications territoriales globales : traités modernes.)

Joey Smallwood
Smallwood signant l'entente qui fait entrer Terre-Neuve au sein du Canada, 11 décembre 1948.

Pères de la Confédération

La Confédération est le produit de trois conférences auxquelles ont assisté les délégués de cinq colonies. Trente-six hommes sont généralement considérés comme les Pères de la Confédération. Ils représentaient les colonies à l’une ou à plusieurs des conférences qui lui ont donné naissance.

Plusieurs d’entre eux ont joué un rôle particulièrement important. Le projet n’aurait sans doute pas démarré sans la persévérance obstinée de George Brown. Sir George-Étienne Cartier a défendu farouchement certains droits essentiels des provinces. Sir John A. Macdonald a orchestré les manœuvres politiques nécessaires pour obtenir la signature de toutes les parties. La contribution d’Alexander Galt est aussi appréciable.

La question de savoir qui inclure au nombre des Pères de la Confédération a donné lieu à certains débats. Il y aurait lieu d’ajouter les noms de ceux qui ont joué un rôle déterminant dans l’adhésion du Manitoba (Louis Riel), de la Colombie-Britannique (Amor de Cosmos), de Terre-Neuve-et-Labrador (Joey Smallwood) et du Nunavut (Tagak Curley).

(Voir aussi : Tableau des Pères de la Confédération; George Brown : discours prononcé en 1865 en faveur de la Confédération.)

Délégués à la Conférence de Charlottetown
Conférence de Charlottetown (Î.-P.-É.) Les délégués des assemblées législatives du Canada, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard se sont reunis pour examiner la possibilité d'une union des colonies de l'Amérique du Nord britannique. 11 septembre 1864, Charlottetown, Î.-P.-É.

Mères de la Confédération

On a aussi appelé Mères de la Confédération les épouses et les filles des 36 hommes qui sont à l’origine du grand projet, en raison du rôle qu’elles ont joué lors des rencontres sociales tenues en marge des conférences de Charlottetown, de Québec et de Londres. Les archives officielles des conférences de Charlottetown et de Québec sont rares. Les historiens sont tout de même parvenus à reconstituer la dynamique sociale et politique en jeu grâce à la correspondance et aux journaux d’ Anne Brown, épouse de George Brown, de Mercy Coles, fille du premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard George Coles, et d’Agnes Macdonald, épouse de sir John A. Macdonald. Ces documents donnent un aperçu de la vie des femmes privilégiées de l’époque et mettent en lumière leurs contributions à l’histoire et à la politique de leur temps.

Le journal personnel de Mercy Coles, Reminiscences of Canada in 1864, offre l’une des chroniques les plus riches des événements qui ont précédé la Confédération. L’ouvrage contient une description des Pères de la Confédération et de leur personnalité, et lève le voile sur la politique sociale du Canada du milieu du 19e siècle.

Lady Agnes Macdonald

« Lady Macdonald, depuis la galerie, telle une Reine du jour, frappe du pied et exclame : “Mais quelles basses tactiques! Du jamais vu!” » c. 1878.

Un pays, 13 entités


Province ou territoire Entrée dans la Confédération
Alberta 1905
Colombie-Britannique 1871
Manitoba 1870
Nouveau-Brunswick 1867
Terre-Neuve 1949
Territoires du Nord-Ouest 1870
Nouvelle-Écosse 1867
Nunavut 1999
Ontario 1867
Île-du-Prince-Édouard 1873
Québec 1867
Saskatchewan 1905
Yukon 1898

En savoir plus // Confédération

Lecture supplémentaire

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