
Faits saillants à propos des Alouettes de Montréal |
Dates de création : 1946, 1996 |
Stade : stade Mémorial Percival‑Molson |
Couleurs de l’équipe : rouge, bleu, argent et blanc |
Victoires en Coupe Grey : 7 |
Débuts du football à Montréal
Bien que les Alouettes aient été fondées en 1946, le football montréalais au plus haut niveau a une riche histoire remontant à 1872, lorsque le Montreal Foot Ball Club devient la première équipe de football organisé au Canada. L’équipe fusionne ensuite avec l’Association des athlètes amateurs de Montréal (MAAA) pour donner naissance aux MAAA Winged Wheelers. Le nouveau club joue dans le cadre du « Big Four », surnom de l’Union interprovinciale de rugby‑football (IRFU) jusqu’en 1935 et, en 1931, bat les Roughriders de Regina sur la marque de 22 à 0 pour mettre la main sur la Coupe Grey.
À l’issue de la saison 1935, les Montreal Indians sont créés à partir du club de la MAAA après que les Wheeled Winged ont encaissé neuf défaites en autant de matchs. La nouvelle équipe, détenue, durant cette période, par différents propriétaires, est active de 1936 à 1941, puis à nouveau en 1945. Au fil des ans, elle sera également connue sous différents surnoms : Indians, de 1936 à 1937; Cubs, en 1938; Royals, en 1939; Bulldogs, de 1940 à 1944; et Hornets, en 1945.
Alouettes de Montréal : 1946 à 1959
En 1946, trois fondateurs, Eric Cradock, Léo Dandurand et Lew Hayman, créent les Alouettes de Montréal. Lew Hayman est celui qui détient, dans ce trio, le savoir‑faire en matière de football, acquis en entraînant les Argonauts de Toronto; Léo Dandurand apporte ses relations avec la communauté francophone locale, indispensables à la réussite de l’équipe; quant à Eric Cradock, qui prétend avoir été millionnaire à 22 ans et qui en a 34 lors de la création des Alouettes, il est le pourvoyeur des capitaux essentiels au succès de l’entreprise. Ce partenariat se prolonge jusqu’en 1951, date à laquelle Eric Cradock vend ses actions et repart à Toronto, sa ville natale. Trois ans plus tard, l’équipe est achetée par Ted Workman.
Les Alouettes, ou « Als » comme on les appelle fréquemment, remportent leur première Coupe Grey en 1949, en prenant le meilleur sur les Stampeders de Calgary sur la marque de 28 à 15. Cette victoire marque le début d’une riche décennie pour la jeune franchise. Conduite par le légendaire quart‑arrière Sam Etcheverry, les receveurs Harold « Prince Hal » Patterson et John « Red » O’Quinn et le demi offensif Pat Abbruzzi, les Als alignent sur le terrain une attaque considérée comme la plus dangereuse de la ligue. Entre 1954 et 1956, Montréal rend des fiches en saison régulière de respectivement 11‑3, 9‑3 et 10‑4, atteignant, à chaque fois la finale de la Coupe Grey. Toutefois, les Moineaux, comme on les surnomme également, ne dispose pas d’une ligne défensive à la hauteur de leur attaque et perdent ces trois matchs face aux Eskimos d’Edmonton.
De 1946 à 1953, les Alouettes jouent au stade Delorimier, avant de déménager, en 1954, au stade Mémorial Percival‑Molson, que l’on appelle simplement, le plus souvent, le stade Molson.
Alouettes de Montréal : 1960 à 1969
À l’issue de la saison 1960, la direction prend la décision calamiteuse d’échanger Sam Etcheverry et Hal Patterson aux Tiger‑Cats de Hamilton pour le quart‑arrière Bernie Faloney et le joueur de ligne offensive ou défensive Don Paquette, une décision qui va avoir de lourdes conséquences sur les résultats de l’équipe. Cette transaction, peut‑être la pire de l’histoire de la franchise, est conclue par le propriétaire de l’équipe, Ted Workman, sans avoir consulté le directeur général Perry Moss.
Ce qu’ignore l’actionnaire des Alouettes, c’est que Sam Etcheverry vient de signer un contrat comprenant une clause de non‑échange, peu fréquente à l’époque, qui en fait un joueur autonome. Les équipes se voient contraintes de retravailler la transaction et Montréal doit échanger Hal Patterson pour Don Paquette. Pendant ce temps, Sam Etcheverry part jouer en National Football League (NFL) pour St. Louis et San Francisco, tandis que Bernie Faloney reste à Hamilton où, avec Hal Patterson, il va former l’une des paires de receveurs de passes les plus puissantes de la LCF.
Pendant toute cette décennie, les Als ne réussissent jamais à gagner plus de matchs qu’ils n’en perdent au cours de la saison régulière, leur meilleur résultat étant acquis en 1966 avec une fiche de 7‑7. Durant cette période, l’équipe se montre incapable de recruter un quart‑arrière de talent et n’atteint les matchs éliminatoires qu’en cinq occasions, dont aucune après 1966. Ces trois dernières saisons de la décennie sont en effet catastrophiques et sur les 42 matchs disputés par les Alouettes, Montréal fait 4 nuls et ne remporte que 7 rencontres sous la houlette de l’entraîneur‑chef O. Kay Dalton.
En 1968, les Als passent du stade Molson à l’Autostade, un stade temporaire construit pour l’Expo 67. Toutefois, cette nouvelle demeure des Moineaux est située dans un endroit peu attractif, au pied du pont Victoria, et le nombre de spectateurs s’en ressent fortement (pour certains matchs, ils sont même moins de 10 000), mettant à mal les finances du club. En 1969, la saison régulière se termine sur une fiche de 2‑10‑2 et Ted Workman vend l’équipe à l’homme d’affaires Samuel Berger, ancien codétenteur des Rough Riders d’Ottawa.
Alouettes de Montréal : 1970 à 1979
Sam Berger, le nouveau propriétaire, effectue des changements immédiats et remanie profondément l’équipe de Montréal. Le retour de Sam Etcheverry, cette fois en tant qu’entraîneur‑chef, sera l’une de ses premières décisions. En dépit d’une modeste fiche de 7‑6‑1 sous la houlette de leur nouvel entraîneur en 1970, les Alouettes terminent troisièmes de leur division, avant de se débarrasser de Toronto en demi‑finale, puis de vaincre Hamilton lors d’une finale de l’Est disputée sur deux matchs au total des points. Lors de la finale de la Coupe Grey qui se dispute à Toronto, la franchise montréalaise prend le meilleur sur Calgary sur la marque de 23 à 10, remportant son premier championnat depuis 1949.
Toutefois, Sam Etcheverry, qui va entraîner l’équipe deux saisons supplémentaires, se montre incapable de reproduire ce succès et est remplacé par Marv Levy en 1973. L’arrivée de ce dernier marque un net renversement de tendance pour l’équipe. Entre 1974 et 1979, les Als disputent cinq des six finales de la Coupe Grey, en remportant deux, en 1974 et en 1977. Durant cette période, ce sont à nouveau les Eskimos qui vont se dresser sur le chemin de Montréal dans le rôle du « pire ennemi », la franchise d’Edmonton battant les Moineaux pour le titre de champion à trois reprises, dont une défaite au goût particulièrement amer pour le club de la métropole québécoise en 1975.
Ces bons résultats sont à l’origine d’une augmentation notable de la fréquentation au cours des années 1970. En septembre 1976, les Als quittent l’Autostade et s’installent au Stade olympique, à l’est de la ville, attirant, cette année‑là, une moyenne de 61 130 spectateurs pour leurs quatre derniers matchs de la saison régulière à domicile. Toutefois, avec une fiche de 7‑8‑1, ils ne terminent que troisièmes de la division Est.
En 1977, rendant une fiche de 11‑5 en saison régulière, avec une moyenne de 59 525 spectateurs (un record de la ligue qui tient toujours aujourd’hui), les Moineaux terminent en tête de la division Est. Lors de la finale de la Coupe Grey au Stade olympique, Montréal détruit littéralement Edmonton, marquant 41 points et n’en encaissant que 6 devant une foule de 68 205 spectateurs, un chiffre remarquable, constituant toujours un record de la Coupe Grey, lorsque l’on sait que ce jour‑là les transports en commun étaient en grève et qu’une tempête de neige était tombée dans les heures ayant précédé le match.
Difficultés, nouveau nom et mort des Alouettes : 1980 à 1987
En 1981, le propriétaire Sam Berger prend sa retraite et vend l’équipe à Nelson Skalbania, un homme d’affaires de Vancouver. Ce dernier, un personnage flamboyant, décide de frapper un grand coup en recrutant plusieurs vedettes de la NFL sans regarder à la dépense, notamment le quart‑arrière Vince Ferragamo, les receveurs James Scott et Billy « White Shoes » Johnson, le demi offensif David Overstreet et le joueur de ligne défensive Keith Gary. Toutefois, en dépit de ces investissements, l’équipe ne remporte que 3 de ses 16 matchs et la moyenne des spectateurs chute à 28 482. Devant ces chiffres, Nelson Skalbania décide de se désengager et cherche un repreneur pour sa franchise devenue insolvable.
Au début, certains bruits annoncent que l’homme Pat Bowlen, un homme d’affaires canadien magnat du pétrole en Alberta, va racheter les Alouettes; toutefois, s’il finira bien par racheter une équipe, ce seront les Broncos de Denver qui jouent en NFL. Puis, George Allen, un ancien entraîneur de la NFL, obtient une option pour l’acquisition de 51 % du club. Il est cependant pris par surprise lorsque Nelson Skalbania organise la vente de cette même participation majoritaire à Harry Ornest, un entrepreneur sportif originaire d’Edmonton qui deviendra, plus tard, propriétaire des Argonauts de Toronto et des Blues de St. Louis, une franchise de la Ligue nationale de hockey. Toutefois, compte tenu de l’endettement qui étouffe les Alouettes, Harry Ornest se montre réticent à s’engager et George Allen quitte finalement le club.
Tandis que les Als ne sont plus très loin de la catastrophe financière, Sam Berger réapparaît et tente, sans succès, de forcer la main de Nelson Skalbania afin qu’il accepte de résorber la dette phénoménale du club. Toutefois, ce dernier déclare les Alouettes en faillite et la LCF reprend le contrôle du club en mai 1982.
Un jour plus tard, la ligue vend la franchise à l’homme d’affaires montréalais Charles Bronfman qui avait fondé les Expos de Montréal, une franchise de la Ligue majeure de baseball, en 1969. Le nouveau propriétaire rebaptise l’équipe les Concordes, ce qui n’empêche pas le club de continuer à perdre des millions de dollars et à se montrer toujours aussi peu performant sur le terrain. Au cours des quatre saisons régulières suivantes, une fiche de 8‑8 représente la meilleure performance de l’équipe qui, par deux fois, n’atteindra même pas les matchs éliminatoires.
En 1986, bien que redevenue les Alouettes, l’équipe de Montréal ne remporte que 4 de ses 18 matchs, ne réussissant pas, une nouvelle fois, à se qualifier pour les matchs éliminatoires et n’attirant au Stade olympique qu’une moyenne dérisoire de 10 127 spectateurs; de fait, pour chacun de ses trois derniers matchs à domicile l’équipe joue devant moins de 10 000 spectateurs. Alors qu’il continue à perdre des millions de dollars chaque année, le club touche alors le fond aussi bien sur le plan financier que sur le plan sportif.
L’espoir semble renaître lorsque l’équipe est confiée à Norm Kimball, ancien directeur général des Eskimos qui a joué un rôle prépondérant dans l’édification de la solide et redoutable franchise d’Edmonton. Initialement embauché en tant que chef des opérations des Alouettes, il en sera brièvement président et même propriétaire. Toutefois, il va s’avérer qu’il a été jeté dans la mêlée uniquement pour « faire le sale boulot », dans un scénario écrit d’avance : ironiquement, c’est le 24 juin 1987, le jour de la Saint‑Jean‑Baptiste, férié au Québec, que la franchise montréalaise est dissoute pour une deuxième fois, 24 heures avant la date prévue de son match d’ouverture de la saison régulière à Toronto, après que l’équipe a conduit une période d’entraînement et joué deux matchs pré‑saison. Cette journée restera comme l’une des plus sombres dans l’histoire de la franchise. Les joueurs de Montréal sont mis à la disposition de toutes les autres équipes de la LCF dans le cadre d’un repêchage de dispersion. Durant les neuf années suivantes, la ligue fonctionnera sans aucune équipe à l’est de Toronto.
Une équipe ressuscitée : 1996‑1997
Sans Larry Smith, un Montréalais de naissance ayant joué pour les Moineaux et devenu commissaire de la LCF en 1992, l’histoire du football professionnel à Montréal aurait pu s’arrêter là.
L’année suivante, dans un contexte où la LCF se retrouve dans une situation financière périlleuse, il lance, avec l’accord du conseil des gouverneurs, l’expansion de la ligue dans des villes au sud de la frontière, à Sacramento en 1993, puis à Las Vegas, Baltimore et Shreveport en 1994, pour finalement créer, en 1995, une division Sud composée de cinq clubs des États‑Unis.
Bien qu’elle ait finalement échoué, cette expérience rapporte à la LCF de l’argent frais dont elle a cruellement besoin. Les cinq équipes américaines sont dissoutes avant le début de la saison 1996, mais les Stallions de Baltimore, celle d’entre elles qui a connu le plus de succès et qui a été, l’année précédente, la seule franchise des États‑Unis dans l’histoire de la ligue à remporter une Coupe Grey, décide de déménager à Montréal. C’est Larry Smith qui convainc Jim Speros, l’un des propriétaires de la franchise de Baltimore, d’envisager cette possibilité.
Le dirigeant des Stallions demande la permission officielle de transfert à Montréal lors d’une réunion des gouverneurs le 2 février 1996. La demande est acceptée et, pour la troisième fois, les Alouettes renaissent de leurs cendres, mais, à cette occasion, les joueurs champions en titre de la Coupe Grey font partie de l’équipe, un outil marketing que le club peut immédiatement utiliser à son avantage.
En effet, alors que tous les joueurs de Baltimore ont été libérés de leur contrat pour devenir joueurs autonomes, Jim Popp, directeur général des Stallions, suit l’équipe au Canada et convainc plusieurs d’entre eux de signer un nouveau contrat. En outre, la ligue organise un repêchage d’expansion qui fournit à Montréal l’occasion de choisir un certain nombre de joueurs canadiens.
Malgré la perte de leurs trois premiers matchs, les Alouettes rebondissent et terminent leur première saison avec une fiche de 12‑6. Toutefois, malgré ce relatif succès sur le plan sportif, l’équipe ne réussit toujours pas attirer suffisamment de spectateurs. En effet, même si, pour leur retour en LCF, les Als attirent une moyenne de 20 887 spectateurs, ils sont, en fait, nombreux à avoir reçu des billets gratuits. En outre, Jim Speros se révèle comme un charlatan, laissant dans son sillage de nombreuses factures impayées et une liste de créanciers.
En 1997, l’investisseur new‑yorkais Robert Wetenhall devient propriétaire des Alouettes. Sans que cela soit nécessairement une coïncidence, cette même année, Larry Smith démissionne de son poste de commissaire de la LCF et devient président et chef de la direction de l’équipe.
Cependant, en dépit de leurs succès sur le terrain qui se poursuivent, les Alouettes ne réussissent toujours pas à mettre la main sur la Coupe Grey. En 1996 et 1997, Montréal perd la finale de division face à Toronto. En 1998, à Hamilton, c’est un botté de placement marqué à la dernière seconde qui scelle la défaite des Moineaux, tandis qu’en 1999, bien que Montréal joue la finale de division à domicile, ce sont les Tiger‑Cats qui l’emportent d’un petit point et, cette fois, c’est un « jeu piégé » qui anéantit les espoirs des Als.
Durant cette période, tandis que les Alouettes alignent sur le terrain des équipes compétitives, il semble que personne ne s’en rende compte à Montréal. Ou, si certains s’en rendent effectivement compte, peu d’entre eux décident de s’aventurer jusqu’au Stade olympique. En 1997, en dépit de sa seconde place en saison régulière avec une fiche de 13‑5, l’équipe n’attire que 86 266 spectateurs lors de ses neuf matchs à domicile, soit une moyenne de 9 585 par rencontre.
Retour au stade Molson
Dans un contexte, où l’on recommence à avoir des doutes sur l’avenir de la franchise, c’est finalement totalement par hasard, sur un caprice du destin, que l’équipe va connaître un moment déterminant de son processus de renaissance. En effet, les Alouettes doivent accueillir les Lions de la Colombie‑Britannique lors d’un match éliminatoire de demi‑finale le 2 novembre 1997. Cependant, le Stade olympique est déjà réservé ce jour‑là pour un concert du groupe U2, et la franchise de Montréal n’a d’autre choix que de retourner au stade Molson où elle a joué à domicile de 1954 à 1967.
Même s’il est encore utilisé par les Redmen de l’Université McGill et par d’autres équipes intercollégiales de football, cette enceinte est dans un état déplorable. De nombreux bancs de bois commencent à pourrir et un arbre a poussé dans l’une des sections nord‑est.
Compte tenu du délai, le club doit se contenter d’une « cure de rajeunissement » rapide et improvisée. Dans un contexte où la journée s’avère incroyablement douce pour la saison à Montréal et où la rencontre se joue en extérieur dans une enceinte située juste au nord du cœur du centre‑ville, ce match va susciter un fort intérêt et les 16 257 billets vont être vendus.
Sur le terrain, les Alouettes battent les Lions et, en dépit d’un échec une semaine plus tard dans sa tentative d’atteindre la finale de la Coupe Grey, le club vient de franchir un cap décisif dans sa tentative de ranimer la flamme de ses partisans. La direction décide de déménager définitivement la saison suivante au stade Molson, une enceinte plus petite et plus chaleureuse au caractère plus marqué. De 1999 à 2010, les Als vont connaître une série incroyable de 105 matchs consécutifs à domicile joués à guichets fermés ne prenant fin qu’avec le match d’ouverture de la saison 2011, et ce, en dépit des travaux d’accroissement de la capacité du stade qui passe de 19 461 spectateurs en 1999 à 25 012 en 2010.
Durant cette période, le club aligne, la plupart du temps, de fortes équipes, Jim Popp ayant bien préparé le remplacement de ses vedettes vieillissantes. En 1998, alors que le quart‑arrière Tracy Ham approche de la fin de sa carrière, il fait signer Anthony Calvillo qui est devenu joueur autonome après sa libération par Hamilton. Cette année‑là, Montréal choisit également le receveur Ben Cahoon au premier tour du repêchage de la LCF, alors que Mike Pringle, qui prendra sa retraite quelques années plus tard en trônant au classement du plus grand nombre de verges au sol cumulées en carrière avec 16 425 verges, est toujours membre du champ‑arrière de l’équipe.
Alouettes de Montréal : 2000 à nos jours
Entre 2000 et 2010, les Alouettes réalisent une performance incroyable en atteignant huit fois la finale de la Coupe Grey, décrochant trois titres. En 2000, les Moineaux disputent la rencontre ultime du championnat de la LCF qu’ils vont perdre face aux Lions de la Colombie‑Britannique, et ce, en dépit d’une fiche de 12‑6 en saison régulière, tandis que leurs adversaires n’ont gagné que 8 matchs sur les 18 qu’ils ont joués. Les Britanno‑Colombiens s’imposent sur la marque de 28 à 26 dans une partie qui suscitera pas mal de controverses. En effet, alors que l’on approche de l’issue de la partie, le joueur des Als, Thomas Haskins, rate sa tentative de transformation à deux points; toutefois, il semble qu’il ait été perturbé dans la zone de but.
En dépit de cet échec, la décennie va s’avérer particulièrement prolifique pour Montréal. Les Alouettes recrutent le légendaire Don Matthews pour entraîner l’équipe en 2002 et ce choix va immédiatement porter ses fruits. Cette année‑là, le club termine premier de sa division avec une fiche de 13‑5 et réussit à se qualifier pour la finale de la Coupe Grey qu’il remporte face aux Eskimos à Edmonton au Commonwealth Stadium. Le fait que les Esks, les rivaux historiques des Als, aient licencié Don Matthews un an plus tôt constitue la cerise sur le gâteau de cette victoire.
Cependant, l’année suivante, l’équipe d’Edmonton prend sa revanche sur la marque de 34 à 22. En 2004, Montréal termine en tête de sa division avec une fiche de 14‑4 et il ne reste plus à l’équipe qu’à vaincre Toronto — qui, pour sa part, a rendu une fiche de 10‑7‑1 — à domicile, pour atteindre sa troisième finale successive de la Coupe Grey. Toutefois, Anthony Calvillo se blesse durant la rencontre et est remplacé par l’inexpérimenté Ted White, les Argonauts remportant finalement le match sur la marque de 26 à 18. En 2005, les Moineaux perdent, contre Edmonton, une finale haletante de la Coupe Grey, à l’issue de deux prolongations, sur la marque de 38 à 35.
Alors que la saison 2006 tire à sa fin, Don Matthews est contraint de démissionner pour des raisons de santé; il est remplacé à son poste par le directeur général Jim Popp. Cette année‑là, les Als atteignent une nouvelle fois la finale de la Coupe Grey, mais s’inclinent toutefois face aux Lions de la Colombie‑Britannique.
En 2007, Jim Popp poursuit sa mission comme entraîneur‑chef, avec moins de succès toutefois, puisque les Alouettes rendent une fiche de 8‑10 en saison régulière, réalisant ainsi leur première saison perdante depuis le retour de Montréal en LCF en 1996. Anthony Calvillo quitte l’équipe alors que la saison est en passe de se terminer pour rester avec sa femme qui vit des moments difficiles et se bat contre un cancer.
Il revient cependant la saison suivante qui marque le début d’un mandat de cinq ans de Marc Trestman en tant qu’entraîneur‑chef. Entraîneur adjoint en NFL pendant des années, ce dernier n’a aucune expérience ni du football professionnel canadien, ni du poste d’entraîneur‑chef, ce qui ne l’empêche pas de conduire l’équipe à la finale de la Coupe Grey 2008 au Stade olympique, un match que les Alouettes perdent contre Calgary. En 2009 et en 2010, Montréal met la main sur deux championnats successifs, devenant la première équipe de LCF depuis Toronto, en 1996 et 1997, à pouvoir se prévaloir d’une telle consécration.
À l’issue de la saison 2012, Marc Trestman quitte Montréal pour occuper le poste d’entraîneur‑chef des Bears de Chicago en NFL. Son départ auquel s’ajoute la retraite du quart‑arrière Anthony Calvillo qui n’a jamais pu revenir sur les terrains après avoir souffert d’une commotion cérébrale lors d’un match à Regina en août 2013, contribue à un renversement de tendance pour les Alouettes. Lorsqu’il part à la retraite, Anthony Calvillo détient, avec 79 816 verges, le record de gains par la passe, pour l’ensemble du football professionnel. Son intronisation au Temple de la renommée du football canadien est annoncée le 23 mars 2017.
Pour remplacer Marc Trestman, les Alouettes embauchent l’un de ses collègues américains, Dan Hawkins, pour s’en séparer après seulement cinq matchs disputés, avec, à la clé, deux victoires et trois défaites. Jim Popp, qui occupe toujours les fonctions de directeur général, va effectuer un nouvel intérim au poste d’entraîneur‑chef. Les Als terminent la saison régulière avec une fiche perdante de 8‑10, qui s’avère toutefois suffisante pour leur permettre d’atteindre les matchs éliminatoires pour la 18e année consécutive.
En 2014, la franchise montréalaise embauche Tom Higgins au poste d’entraîneur‑chef. Après huit matchs et une série de six défaites consécutives, les Moineaux présentent une fiche de 1‑7; toutefois, ils vont rebondir en remportant huit victoires au cours de leurs dix derniers matchs pour finalement perdre la finale de division face à Hamilton. Cependant, ce match va marquer un coup d’arrêt et la fin d’une série de 19 années consécutives au cours desquelles Montréal a atteint les matchs éliminatoires.
La saison suivante, Tom Higgins est licencié alors que les Alouettes cumulent, après huit matchs, une fiche de 3‑5. Une nouvelle fois, c’est le directeur général Jim Popp qui assure l’intérim; mais, cette fois Montréal va terminer dernier de la division Est avec une fiche de 6‑12. En 2016, malgré cet échec, le directeur général et entraîneur‑chef intérimaire est confirmé dans ses fonctions afin, selon le président Mark Weightman, de garantir « la stabilité et l’harmonie » au sein de l’équipe. Malheureusement, la réalité va s’avérer totalement différente et, en septembre, Jim Popp est remplacé en tant qu’entraîneur‑chef, sur une base intérimaire, par Jacques Chapdelaine; alors que les Als comptent trois victoires et neuf défaites, Jacques Chapdelaine devient le premier entraîneur‑chef francophone dans l’histoire de la franchise. Toutefois, en dépit d’un redressement sensible de la situation sous sa conduite, puisque les Alouettes gagnent quatre matchs et en perdent deux lors de leurs six dernières rencontres de fin de saison régulière, l’équipe ne réussit pas, une nouvelle fois, à se qualifier pour les matchs éliminatoires.
Peu après l’issue de la saison 2016, le président des Alouettes annonce le départ de son directeur général, Jim Popp, qui occupait ce poste depuis 1996 lorsque l’équipe était revenue en LCF. Un mois plus tard, la franchise annonce la nomination de Kavis Reed, précédemment coordonnateur des unités spéciales, au poste de directeur général, tandis que le président Weightman, lui‑même, est remplacé par Patrick Boivin. Jacques Chapdelaine conserve, lui, sa place d’entraîneur‑chef.
Résultats des Alouettes de Montréal en Coupe Grey
Année | Vainqueur | Vaincu | Ville hôte |
1949 | Alouettes de Montréal – 28 | Stampeders de Calgary – 15 | Toronto |
1954 | Eskimos d’Edmonton – 26 | Alouettes de Montréal – 25 | Toronto |
1955 | Eskimos d’Edmonton – 34 | Alouettes de Montréal – 19 | Vancouver |
1956 | Eskimos d’Edmonton – 50 | Alouettes de Montréal – 27 | Toronto |
1970 | Alouettes de Montréal – 23 | Stampeders de Calgary – 10 | Toronto |
1974 | Alouettes de Montréal – 20 | Eskimos d’Edmonton – 7 | Vancouver |
1975 | Eskimos d’Edmonton – 9 | Alouettes de Montréal – 8 | Calgary |
1977 | Alouettes de Montréal – 41 | Eskimos d’Edmonton – 6 | Montréal |
1978 | Eskimos d’Edmonton – 20 | Alouettes de Montréal – 13 | Toronto |
1979 | Eskimos d’Edmonton – 17 | Alouettes de Montréal – 9 | Montréal |
2000 | Lions de la Colombie‑Britannique – 28 | Alouettes de Montréal – 26 | Calgary |
2002 | Alouettes de Montréal – 25 | Eskimos d’Edmonton – 16 | Edmonton |
2003 | Eskimos d’Edmonton – 34 | Alouettes de Montréal – 22 | Regina |
2005 | Eskimos d’Edmonton – 38 | Alouettes de Montréal – 35 | Vancouver |
2006 | Lions de la Colombie‑Britannique – 25 | Alouettes de Montréal – 14 | Winnipeg |
2008 | Stampeders de Calgary – 22 | Alouettes de Montréal – 14 | Montréal |
2009 | Alouettes de Montréal – 28 | Roughriders de la Saskatchewan – 27 | Calgary |
2010 | Alouettes de Montréal – 21 | Roughriders de la Saskatchewan – 18 | Edmonton |
Membres des Alouettes de Montréal intronisés au Temple de la renommée du football canadien
Nom | Poste | Année d’intronisation |
Samuel Berger | Propriétaire/président | 1993 |
Wally Buono | Secondeur (intronisé comme Bâtisseur) | 2014 |
Ben Cahoon | Receveur | 2014 |
Anthony Calvillo | Quart‑arrière | 2017 |
Bruce Coulter | Bâtisseur | 1997 |
George Dixon | Demi offensif | 1974 |
Sam Etcheverry | Quart‑arrière | 1969 |
Terry Evanshen | Receveur éloigné | 1984 |
Gene Gaines | Demi défensif | 1994 |
Ed George | Joueur de ligne offensive | 2005 |
Miles Gorrell | Joueur de ligne offensive | 2013 |
Tracy Ham | Quart‑arrière | 2010 |
Dickie Harris | Demi défensif | 1999 |
Lew Hayman | Entraîneur / directeur général | 1975 |
Marv Luster | Demi défensif / ailier offensif | 1990 |
Don Matthews | Entraîneur | 2011 |
Cal Murphy | Entraîneur adjoint | 2004 |
Uzooma Okeke | Plaqueur offensif | 2014 |
John « Red » O’Quinn | Ailier | 1981 |
Tony Pajaczkowski | Garde / ailier défensif | 1988 |
Harold « Prince Hal » Patterson | Ailier offensif / demi défensif | 1971 |
Elfrid Payton | Ailier défensif | 2010 |
Mike Pringle | Demi offensif | 2008 |
Peter Dalla Riva | Demi inséré / receveur | 1993 |
Herb Trawick | Joueur de ligne offensive / garde | 1975 |
Pierre Vercheval | Joueur de ligne offensive | 2007 |
Virgil Wagner | Demi offensif | 1980 |
Glen Weir | Plaqueur défensif | 2009 |
Bob Wetenhall | Propriétaire | 2015 |
Dan Yochum | Joueur de ligne offensive | 2004 |
Junior Ah You | Ailier défensif | 1993 |