Maude Charron | l'Encyclopédie Canadienne

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Maude Charron

Maude Garon Charron, haltérophile (née le 28 avril 1993, à Rimouski au Québec). Maude Charron s’est lancée dans l’haltérophilie après une formation de gymnaste et d’artiste de cirque. Lors des Jeux olympiques d’été de 2020 à Tokyo, elle est devenue la deuxième Canadienne seulement à remporter une médaille d’or olympique en haltérophilie (après Christine Girard en 2012). Elle a également remporté la médaille d’or aux World University Weightlifting Championships de 2018, aux Jeux du Commonwealth de 2018 et de 2022, ainsi qu’une médaille d’argent aux Jeux panaméricains de 2023. Maude Charron détient des records des Jeux du Commonwealth et de nombreux records canadiens. Il a été annoncé qu’elle et le sprinteur Andre De Grasse étaient porte-drapeaux du Canada lors des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques d’été de 2024 à Paris.

Enfance

Maude Charron est l’enfant du milieu de ses parents Claire et Jean. Elle a un frère aîné, Dominic, et une sœur cadette, Sarah. Elle commence à pratiquer la gymnastique dès l’âge de quatre ans et commence à participer à des compétitions vers sept ou huit ans. À sept ans, elle manifeste pour la première fois un intérêt pour l’haltérophilie après avoir vu quelqu’un soulever des poids dans un film. Cependant, lorsqu’elle dit à ses parents qu’elle souhaite s’essayer à ce sport, ils lui répondent qu’elle n’est pas assez grande (adulte, elle n’atteint que 5’1’’ et 140 livres) et ils l’encouragent à continuer la gymnastique.

Alors qu’elle fréquente l’école secondaire Paul‑Hubert à Rimouski, Maude Charron continue de pratiquer la gymnastique et joue du hautbois dans l’orchestre de l’école secondaire. Sa professeure de musique, Marie‑Anick Arsenault, déclare plus tard à Radio‑Canada : « Elle avait choisi le hautbois, que je considère comme le plus difficile parmi les instruments à vent. Pour elle, ce qui est difficile semble être simplement un défi à relever. Il suffit d’y travailler, d’y mettre l’effort et on réussit. Que ce soit avec un hautbois ou une barre d’haltérophilie dans les mains, elle va de l’avant. »

À la fin de son adolescence, Maude Charron fréquente l’École de cirque de Québec et rêve de se joindre au Cirque du Soleil. Cependant, ses aspirations sont freinées par une litanie de blessures. À 19 ans, elle abandonne son entrainement d’artiste de cirque et commence à étudier en gestion des affaires l’Université du Québec à Rimouski.

Passage à l’haltérophilie

À 19 ans, une amie initie Maude Charron au CrossFit, un programme d’entrainement qui comprend des sauts pliométriques, des mouvements corporels explosifs, des kettlebells et de l’haltérophilie. Maude Charron découvre qu’elle excelle dans ce dernier domaine. Benjamin Jean, propriétaire du gymnase de CrossFit où Maude Charron s’entraine, lui propose de devenir son entraineur.

Maude Charron obtient d’excellents résultats lors des Reebok CrossFit Games Open de 2015 et son premier entraineur d’haltérophilie, Serge Chrétien, l’encourage à poursuivre une carrière d’haltérophilie en compétition. Maude Charron dit en entrevue : « Je n’aimais pas l’haltérophilie tant que ça quand j’ai commencé, sérieusement. En gymnastique, au cirque ou en CrossFit, il y a une variété de mouvements, mais avec l’haltérophilie, ce ne sont essentiellement que deux mouvements et l’entrainement pour ce sport est ennuyeux. Mais mon entraineur [Serge Chrétien] m’a fortement suggéré que je pouvais aller très loin en haltérophilie. Alors, j’ai mis mon orgueil de côté et j’ai opté pour le sport qui m’avait choisie. »

Le saviez‑vous?
Les compétitions d’haltérophilie comprennent deux épreuves : « l’arraché » (soulever la barre du sol directement au‑dessus de la tête et se tenir debout, les bras et les jambes tendus) et « l’épaulé‑jeté » (soulever la barre jusqu’aux épaules, en se redressant, et la soulever complètement, au‑dessus de la tête, dans un mouvement séparé). Les haltérophiles doivent maintenir leur position finale jusqu’à ce qu’au moins deux des trois juges indiquent : « Bon lever ». Chaque concurrent peut effectuer trois essais dans chaque épreuve et a droit à une minute pour chaque essai. Les meilleures notes obtenues par le compétiteur dans chaque épreuve sont combinées. Les athlètes sont ensuite classés en fonction de leur score final. Lors de certaines compétitions internationales, comme les Championnats du monde, des titres sont également décernés aux haltérophiles ayant obtenu le meilleur résultat à l’arraché et à l’épaulé‑jeté, dans chaque catégorie de poids (huit pour les hommes et sept pour les femmes).


Maude Charron commence la compétition en haltérophilie en 2015. Aux Championnats canadiens seniors d’haltérophilie 2016, à Richmond en Colombie‑Britannique, elle remporte l’or dans la catégorie des 63 kg, avec un total de 204 kg. Elle défend ensuite son titre aux Championnats de La Prairie au Québec, où elle remporte une médaille d’or avec 209 kg.

Compétition internationale 2017-2019

Aux Championnats panaméricains d’haltérophilie 2017 à Miami, Maude Charron remporte la médaille de bronze dans la catégorie des 63 kg, avec un total de 215 kg. Aux Championnats du monde 2017 à Anaheim aux États‑Unis, elle termine deuxième à l’arraché, avec un essai à 102 kg, décrochant le cinquième rang au classement général.

En 2018, Maude Charron connait une année record. Elle remporte l’or aux Jeux du Commonwealth à Gold Coast en Australie, ainsi qu’aux Championnats du monde universitaires d’haltérophilie à Biała Podlaska en Pologne. En Australie, elle soulève 220 kg au total, les 122 kg réalisés à l’épaulé‑jeté constituant un nouveau record des Jeux du Commonwealth, tandis qu’en Pologne, elle réalise un total de 226 kg. Elle remporte également un troisième titre canadien consécutif avec 215 kg. En décembre 2018, Jean-Patrick Millette, l’entraineur du club d’haltérophilie des Géants de Montréal, remplace Serge Chrétien comme entraineur de Maude Charron.

La saison d’haltérophilie 2019 voit Maude Charron se classer quatrième aux Championnats panaméricains au Guatemala, quatrième aux Jeux panaméricains à Lima au Pérou, et sixième aux Championnats du monde à Pattaya en Thaïlande. Cette année‑là, Maude Charron remporte également l’or aux Championnats nationaux à La Prairie au Québec, ainsi qu’à des événements internationaux au Pérou, à Las Vegas et en Colombie.

Intégré de Getty Images

Jeux Olympiques d’été de 2020

Maude Charron se qualifie pour les Jeux olympiques d’été de 2020 à Tokyo grâce à sa médaille d’argent obtenue avec un total de 235 kg dans la catégorie des 64 kg, à la Coupe du monde d’haltérophilie à Rome en Italie, en janvier 2020. Cependant, à partir de mars 2020, la pandémie de COVID-19 s’avère un défi majeur pour les athlètes canadiens qui s’entraînent pour les Jeux olympiques en raison des confinements et des restrictions publiques. La salle où s’entraîne Maude Charron est fermée durant cette période, alors elle se construit un mini gymnase dans le garage de son père. Elle s’entraîne régulièrement dans cet espace non chauffé et poussiéreux en compagnie de son chien Murph, et elle décore la pièce d’une multitude de symboles japonais visant à lui rappeler ce qu’elle veut accomplir.

Lorsque les compétitions reprennent, Maude Charron est au meilleur de sa forme. Aux Championnats panaméricains d’haltérophilie de 2020 en République dominicaine, elle établit des records panaméricains à l’arraché (107 kg), à l’épaulé‑jeté (133 kg) et au combiné (240 kg). Cependant, elle ne remporte toujours pas de médaille dans une compétition complète aux Championnats du monde d’haltérophilie ou aux Jeux panaméricains.

Aux Jeux olympiques, Maude Charron réalise son meilleur essai à l’arraché avec 105 kg et à l’épaulé‑jeté avec 131 kg, pour un total de 236 kg qui lui vaut la médaille d’or. L’Italienne Giorgia Bordignon obtient l’argent avec 232 kg, et la Chinoise de Taipei, Wen‑Huei Chen, obtient le bronze avec 230 kg.


Compétition internationale 2021-2024

Aux Jeux du Commonwealth de 2022 à Birmingham en Angleterre, Maude Charron défend son titre avec succès. Elle remporte la médaille d’or dans la catégorie des 64 kg chez les femmes, établissant des records des Jeux du Commonwealth dans sa catégorie de poids pour l’arraché (101 kg), l’épaulé-jeté (130 kg) et le total (231 kg). En prévision des Jeux olympiques d’été de 2024 à Paris, où la catégorie de poids des 64 kg est éliminée, Maude Charron commence déjà à réduire son poids corporel pour être dans la catégorie des 59 kg. Son poids aux Jeux du Commonwealth était de 2 kg inférieur à celui des Jeux olympiques de Tokyo.

Maude Charron participe dans la catégorie des 59 kg pour la première fois aux Championnats du monde IWF 2022 à Bogota en Colombie. Elle établit des records canadiens dans la catégorie de poids pour l’arraché (103 kg), l’épaulé-jeté (128 kg) et le total (231 kg) avant de remporter la médaille de bronze, sa première médaille à un championnat du monde. Elle remporte ensuite la médaille d’or dans la catégorie des 59 kg aux Championnats panaméricains de 2023.

Maude Charron rate une grande partie de la saison 2023 en raison d’une blessure au genou. Elle revient à la compétition en octobre, remportant l’argent aux Jeux panaméricains de Santiago au Chili. Au Grand Prix II de l’IWF 2023 à Doha au Qatar, Maude Charron remporte la médaille de bronze et elle établit de nouveaux records canadiens dans la catégorie des 59 kg. Elle bat à nouveau ces records avec une médaille de bronze à la Coupe du monde de l’IWF en mars 2024, soulevant 106 kg à l’arraché et 130 kg à l’épaulé-jeté pour un total de 236 kg, le même total qu’elle a soulevé aux Jeux olympiques de Tokyo lorsqu’elle pesait 4,36 kg de moins.

Voir aussi Gagnants canadiens de la médaille d’or aux Jeux olympiques d’été.

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