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Paul Rose

Paul Rose, leader indépendantiste, terroriste et syndicaliste québécois (né le 16 octobre 1943 à Montréal, au Québec; décédé le 14 mars 2013 à Montréal). Membre de la cellule de financement Chénier du Front de libération du Québec (FLQ), il est un des principaux acteurs de la Crise d’octobre. Il est condamné le 13 mars 1971 pour l’enlèvement et le meurtre de Pierre Laporte, un ministre du gouvernement du Québec.

Photo de Paul Rose

Paul Rose autographie un livre de Claire Culhane, auteure et défenseure des droits des prisonniers, lors d’un lancement de livre à Montréal le 14 décembre 1982.

Jeunesse et activisme

Dans son enfance, Paul Rose habite Ville Jacques-Cartier. Cette municipalité extrêmement pauvre se situe sur la Rive-Sud de Montréal (dans ce qui est maintenant Longueuil). Paul Rose étudie au Collège Sainte-Marie à Montréal.

Dans les années 1960, il travaille comme enseignant et participe à de nombreuses manifestations pour des causes nationalistes et linguistiques. Il est parmi ceux qui dénoncent le premier ministre Pierre Elliott Trudeau lors d’un défilé de la Saint-Jean-Baptiste à la veille des élections fédérales en 1968. C’est dans un fourgon de la police que Paul Rose fait, ce jour-là, la connaissance de Jacques Lanctôt. (Ce dernier dirigera la cellule Libération du FLQ.) Les deux militants publieront ensemble Le Lundi de la matraque, un ouvrage collectif portant sur la répression policière ayant sévi lors de cette manifestation. En 1969, Paul Rose prend part aux émeutes de Saint-Léonard et à l’opération McGill français. Ces deux manifestations réclament l’emploi plus strict du français comme langue d’enseignement dans les établissements scolaires. (Voir aussi  Contestation politique.)

À l’été 1969, Paul Rose met sur pied à Gaspé avec, entre autres, Francis Simard et Bernard Lortie, une sorte d’auberge de jeunesse, appelée La Maison du pêcheur. Elle avait notamment pour mission de faire connaître le sort défavorisé des habitants de la Gaspésie. Considérée comme un repaire de « hippies », la Maison du pêcheur est en bute à plusieurs tentatives d’éviction. Paul Rose est de plus en plus convaincu que les voies démocratiques sont bouchées. C’est après cet été-là qu’il se joint au FLQ.


Crise d’octobre

En 1970, des membres du FLQ planifient des enlèvements politiques. Ils veulent ainsi faire pression sur le pouvoir et sensibiliser la population à la cause socialiste et indépendantiste. En tête de leurs objectifs vient l’obtention de la libération de 13 « prisonniers politiques » felquistes.

Le 5 octobre 1970, la cellule Libération enlève le délégué commercial britannique James Richard Cross. Le 10 octobre, Paul Rose et les autres membres de la cellule Chénier (son frère Jacques Rose, Francis Simard et Bernard Lortie) enlèvent le ministre provincial du Travail et de la Main-d’œuvre et ministre de l’Immigration, Pierre Laporte. Les gouvernements provincial et fédéral ayant passé outre à leur ultimatum, les ravisseurs de Laporte mettent leur menace à exécution. Leur otage est retrouvé mort le 17 octobre, assassiné par strangulation.

Le saviez-vous?
La cellule de financement Chénier porte le nom du Patriote Jean-Olivier Chénier. Ce dernier a organisé un camp de rebelles à St-Eustache lors des Rébellions de 1837-1838 (voir aussi Bataille de St-Eustache). Quant au mot financement, il s’agit d’une allusion à la volonté de la cellule Chénier de trouver (en particulier par des vols) l’argent nécessaire au développement d’une plus solide infrastructure organisationnelle.

Emprisonnement et carrière ultérieure

Paul Rose est arrêté le 28 décembre 1970. Le 13 mars suivant, il est condamné à deux peines concurrentes d’emprisonnement à vie pour l’enlèvement et le meurtre de Pierre Laporte. Le rapport Duchaîne (1980) conclut toutefois qu’il n’était pas sur les lieux lors de la mort de celui-ci.

En prison, il revendique de meilleures conditions de détention pour l’ensemble des prisonniers québécois.

Il obtient la liberté conditionnelle le 20 décembre 1982.

À sa sortie de prison, il complète une maîtrise en développement régional à l’Université du Québec à Rimouski. Il est chargé de cours à la même université. Il travaille par la suite comme conseiller syndical et négociateur à la Confédération des syndicats nationaux.

De 1996 à 2002, il dirige le Parti de la démocratie socialiste (PDS), qui prend la place du Nouveau Parti démocratique (NPD-Québec). Le PDS formule un programme socialiste, indépendantiste, féministe et écologiste qui anticipe celui de Québec solidaire.

Paul Rose meurt le 14 mars 2013.