Lisa LaFlamme | l'Encyclopédie Canadienne

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Lisa LaFlamme

Lisa LaFlamme, O.C., O. Ont, journaliste et personnalité de la télévision (née en 1964 à Kitchener, en Ontario). Lisa LaFlamme est bien connue pour sa longue et brillante carrière de journaliste vedette à la télévision. Elle a été la première femme à présenter l’émission CTV National News, fonction qu’elle a assumée, à titre de présentatrice en chef des nouvelles et de rédactrice en chef, pendant plus de dix ans. Elle a été nommée à cinq reprises meilleure présentatrice de nouvelles nationales aux prix Écrans canadiens. Son congédiement abrupt du réseau CTV, annoncé en août 2022, a suscité l’indignation généralisée du public. Lisa LaFlamme est membre de l’Ordre du Canada et de l’ Ordre de l’Ontario.

Jeunesse et éducation

Lisa LaFlamme grandit à Kitchener, en Ontario. C’est la troisième des quatre filles de David et Kathleen LaFlamme. David est un Franco-Ontarien de Kitchener qui travaille comme entrepreneur en bâtiment, tandis que Kathleen est une immigrée britannique. Après ses études secondaires à la St. Mary’s High School, Lisa travaille comme jeune fille au pair en France pendant deux ans, où elle perfectionne son français. Elle rentre ensuite au Canada, où elle s’inscrit à l’université.

Lisa LaFlamme décroche un baccalauréat ès arts spécialisé en communications de l’Université d’Ottawa en 1988. Elle accepte par la suite un emploi d’été comme remplaçante à la salle de presse commune de CKCO-TV, CKKW-AM et CFCA-FM, des stations de Kitchener. À ce poste, elle assume différentes tâches à la salle de rédaction, notamment la rédaction des journaux télévisés et la préparation et la présentation des bulletins de nouvelles à la radio.

Débuts professionnels

La vraie carrière de Lisa LaFlamme commence grâce à l’appui du directeur de l’information de CKCO, qui est impressionné par son éthique du travail. La jeune femme se voit offrir un poste permanent de journaliste à temps partiel à la télévision et à la radio. Elle obtient un poste à temps plein au service de l’information en 1991. Trois ans plus tard, elle devient coanimatrice des journaux télévisés du soir et de fin de soirée de CKCO.

Réalisations professionnelles

En 1997, Lisa LaFlamme envoie des extraits de son travail à CTV, qui lance cette année-là CTV Newsnet, un nouveau réseau d’information spécialisé diffusant du contenu 24 heures sur 24. Elle est choisie parmi plusieurs candidats au terme d’une procédure de longue haleine. Lisa LaFlamme ne tarde pas à se faire connaître, devenant la présentatrice principale de CTV Newsnet dès l’année suivante. En 2000, elle est promue au poste de journaliste parlementaire pour le réseau CTV. L’année suivante, elle est à nouveau promue, devenant cette fois coanimatrice de l’émission matinale phare du réseau, Canada AM. Deux ans plus tard, elle est nommée correspondante aux affaires nationales pour le bulletin d’information de CTV aux heures de grande écoute, CTV National News. Dans le cadre de ses fonctions, elle est appelée à voyager fréquemment pour couvrir les grands événements mondiaux, notamment le décès du pape Jean-Paul II, le tsunami de 2004 dans l’océan Indien, l’ouragan Katrina et le tremblement de terre de 2010 en Haïti.

En 2011, Lisa LaFlamme remplace Lloyd Robertson, présentateur de CTV News de longue date, comme présentatrice à temps plein de CTV News. Lisa LaFlamme devient ensuite chef d’antenne et rédactrice en chef du bulletin CTV National News. Pendant son mandat, Lisa LaFlamme continue de réaliser des reportages à l’étranger et de couvrir des événements majeurs, comme les attaques terroristes de Paris en 2015, le décès de Fidel Castro en 2016 et le centenaire de la bataille de la crête de Vimy en 2017. Elle couvre également le conclave qui débouche sur l’élection du pape François, le service commémoratif de Nelson Mandela, les Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi ainsi que la visite du pape au Canada en 2022. Enfin, Lisa LaFlamme assure une couverture approfondie de la participation du Canada à la guerre en Afghanistan et de nombreuses élections fédérales.


Le saviez-vous?
Lloyd Robertson s’exprime fortement en faveur du fait qu’une femme, et plus particulièrement Lisa LaFlamme, lui succède. Lorsqu’on révèle l’identité de sa successeure, il déclare : « Des types comme moi prennent place dans ce fauteuil depuis trop longtemps », ajoutant que « les mots me manquent pour exprimer à quel point je l’admire ».


Congédiement et controverse

Le 15 août 2022, Lisa LaFlamme annonce sur les médias sociaux qu’elle a été congédiée de son poste à CTV. Elle dit alors avoir été « prise au dépourvu » par cette décision. Au moment de son congédiement, CTV National News est solidement établi comme le journal télévisé national le plus populaire au Canada. On lui répond qu’il s’agit d’une « décision commerciale » de la société mère du réseau, Bell Média.

Le public ne tarde pas à exprimer son indignation. De nombreux observateurs notent que d’autres présentateurs de longue date de grands journaux télévisés, comme Lloyd Robertson et Peter Mansbridge, sont partis à la retraite (respectivement à l’âge de 77 et de 69 ans) de leur propre chef et en grande pompe. Lisa LaFlamme, âgée de 58 ans au moment de son congédiement, reçoit l’instruction de ne parler à personne de la situation pendant près de deux mois.

De l’avis de certains, le congédiement de Lisa LaFlamme s’expliquerait par une volonté de réduire les coûts dans le cadre d’une transition du réseau au numérique. Plus tard, certains diront que Michael Melling, vice-président de l’information chez Bell Média, aurait eu quelques accrochages avec Lisa LaFlamme, qui n’était pas toujours d’accord avec ses directives. On suggère également que l’âgisme et le sexisme sont à l’origine de la décision. À cet égard, le Globe and Mail révèle d’ailleurs que Michael Melling aurait remis en question la décision de Lisa LaFlamme de laisser ses cheveux grisonner pendant la pandémie de COVID-19. En réponse à cette allégation, Bell Canada Enterprises Inc. publie une déclaration selon laquelle Michael Melling était à ce moment-là en congé et que « l’âge, le sexe ou les cheveux gris de Lisa » n’avaient pas été pris en compte dans la décision de résilier son contrat.

En plus de la fureur que cet événement déclenche au Canada – citons notamment une publicité pleine page insérée dans le Globe and Mail par un groupe de personnalités canadiennes connues, déplorant le congédiement de Lisa LaFlamme –, son départ, de même que les circonstances qui l’auraient motivé, font l’objet d’une couverture internationale dans de nombreux grands médias, dont CNN et le Guardian.

Carrière après CTV

Environ un mois après l’annonce de son congédiement de CTV, Lisa LaFlamme est embauchée pour couvrir le décès et les funérailles de la reine Elizabeth II en tant qu’envoyée spéciale pour CityNews (propriété du rival de Bell, Rogers Communications). « C’est un véritable honneur pour moi que de pouvoir réfléchir ainsi à l’héritage laissé par cette femme remarquable, que j’ai admirée toute ma vie », déclare alors Lisa LaFlamme.

Bénévolat

Lisa LaFlamme soutient de nombreux organismes de bienfaisance tout au long de sa carrière. En 2013, elle accompagne Journalists for Human Rights (Journalistes pour les droits de la personne) en République démocratique du Congo, où elle participe à l’encadrement et à la formation d’autres journalistes. Lisa LaFlamme est ambassadrice de PLAN International, un organisme qui lutte contre la pauvreté chez les enfants dans le monde entier. Elle accomplit également du travail bénévole auprès de Canadian Women for Women en Afghanistan, qui cherche à améliorer la qualité de vie des femmes afghanes et de leur famille, principalement grâce à l’éducation.

Prix et distinctions

Lisa LaFlamme est reconnue comme une pionnière du journalisme féminin au Canada. En 2014, Maclean’s la nomme parmi les 50 personnes les plus importantes au Canada. Elle se voit décerner plusieurs diplômes honoraires, notamment de son alma mater, l’Université d’Ottawa. L’établissement lui décerne également le prix Meritas-Tabaret pour les réalisations des anciens élèves, ainsi que le prix de l’excellence canadienne. Lisa LaFlamme reçoit un doctorat honorifique en droit de l’Université Wilfrid Laurier, puis un autre en 2018 de l’Université de Windsor, où elle prononce cette année-là le discours de collation des grades.

Lisa LaFlamme remporte le prix Écrans canadiens du meilleur présentateur de nouvelles nationales à cinq reprises (2014, 2015, 2017, 2021 et 2022). Elle est également lauréate du prix Bert Canning du meilleur journal télévisé, remis par la Radio-Television News Directors Association, cinq années de suite (de 2012 à 2016).

En 2016, Lisa LaFlamme intègre l’Ordre de l’Ontario à la fois pour ses contributions en tant que journaliste et pour son travail de défense des droits et ses activités caritatives. Lisa LaFlamme est faite officière de l’Ordre du Canada en 2019, pour ses contributions au journalisme et son engagement en faveur des droits de la personne.