Le Canada et la Guerre froide | l'Encyclopédie Canadienne

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Le Canada et la Guerre froide

La Guerre froide est une période, entre la Deuxième Guerre mondiale et l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. À cette époque, le monde a été profondément divisé entre deux camps idéologiques, l’« Ouest » capitaliste dirigé par les États-Unis et l’« Est » communiste dominé par l’Union soviétique. Le Canada s’est aligné sur l’Ouest. Sa structure de gouvernement, sa vie politique et sociale, ses perspectives populaires étaient comparables à celles des États-Unis, de l’Angleterre et des autres pays démocratiques. La lutte mondiale entre les États-Unis et l’Union soviétique a pris différentes formes et touché de nombreux domaines. Cela étant dit, il n’y a jamais eu de confrontation militaire directe entre les deux principaux adversaires.

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Origine

La Guerre froide débute avec l’effritement de l’alliance américaine-britannique-soviétique qui a vaincu l’Allemagne et le Japon pendant la Deuxième Guerre mondiale. Les Alliés sont déjà divisés par l’opposition idéologique et la méfiance à l’égard de leurs visées mondiales respectives. Ainsi, les relations diplomatiques entre les États-Unis et la Grande-Bretagne d’une part et l’Union soviétique de Joseph Staline d’autre part se détériorent sérieusement après la guerre. Plusieurs différends sont en cause : en particulier, les Soviétiques ont mis en place et maintenu au pouvoir des partis communistes locaux fantoches dans plusieurs pays autrefois indépendants d’Europe de l’Est, sans processus démocratique. Cette situation conduit l’ancien premier ministre britannique sir Winston Churchill à déclarer le 5mars1946 qu’un « rideau de fer » a été descendu sur le continent européen.

Affaire Gouzenko

En février 1946, le gouvernement du Canada révèle avoir accordé l’asile politique à Igor Gouzenko, un commis au chiffre soviétique en poste à l’ambassade de la Russie à Ottawa. À peine quelques semaines après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Igor Gouzenko quitte l’ambassade avec des documents qui prouvent que son pays a espionné ses alliés durant la guerre : le Canada, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Selon les documents, l’ambassade soviétique abritait plusieurs espions en relation avec des agents à Montréal, aux États-Unis et au Royaume-Uni, qui auraient fourni à Moscou des renseignements protégés.

Le saviez-vous ?
L’écrivain anglais George Orwell a utilisé pour la première fois le terme « guerre froide » dans un essai intitulé « You and the Atomic Bomb » (Vous et la bombe atomique) publié le 19 octobre 1945 dans un magazine britannique. Il y décrivait ce qu’il prédisait être une impasse nucléaire entre deux ou trois superpuissances, chacune possédant des armes capables d’anéantir des millions de personnes en quelques secondes.

Le 16 avril 1947, le financier et conseiller présidentiel Bernard Baruch a été le premier à utiliser l’expression « guerre froide » pour décrire la relation entre les États-Unis et l’Union soviétique dans un discours écrit pour lui par le journaliste britannique Herbert Bayard Swope. « Ne nous y trompons pas », déclarait-il, « nous sommes aujourd’hui au milieu d’une guerre froide. Nos ennemis sont aussi bien outremer que chez nous. N’oublions jamais cela : nos troubles intérieurs sont au cœur de leurs succès. »

Igor Gouzenko

Ces révélations déclenchent une crise internationale potentiellement dangereuse. Les Canadiens ciblés par l’espionnage soviétique travaillaient dans des postes stratégiques. Ils étaient également au courant de secrets diplomatiques, scientifiques et militaires, incluant des renseignements protégés de haut niveau concernant les recherches sur le radar, le décryptage et la bombe atomique. Plusieurs historiens et critiques considèrent que la révélation de l’existence d’un réseau d’espions à l’Ouest par Igor Gouzenko marque le début de la Guerre froide. Elle est largement considérée comme ayant jeté les fondements de la « peur rouge » des années 1950.

Ce qu’on appellera désormais l’affaire Gouzenko conduit à des enquêtes poussées au Canada, aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Au Canada, 39 suspects sont arrêtés, et 18 sont condamnés. Plusieurs de ceux-ci sont des personnalités canadiennes en vue, comme le député Fred Rose, Sam Carr du Parti ouvrier progressiste (voir Parti communiste du Canada) et le capitaine Gordon Lunan de l’Armée canadienne.


Le « gel profond » de la Guerre froide

La période de 1947 à 1953 est la plus grande période de tensions de la Guerre froide, les négociations Est-Ouest sur l’avenir de l’Europe étant complètement rompues. Le climat international se détériore en raison de plusieurs événements extrêmement importants. Les Canadiens sont touchés par plusieurs d’entre eux, comme la fondation de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), un pacte de sécurité visant à défendre l’Europe de l’Ouest contre une invasion soviétique, et la guerre de Corée (1950-1953), où les Forces canadiennes combattent avec les Nations Unies contre les forces communistes de la Corée du Nord et de la Chine, soutenues par les Soviétiques.

OTAN

À la fin des années 1940, Ottawa et les autres capitales de l’Ouest regardent avec inquiétude l’Union soviétique créer une zone tampon, le « rideau de fer », entre elle et l’Ouest. L’Union soviétique impose sa volonté sur l’Allemagne de l’Est, la Pologne et sur d’autres nations d’Europe centrale et du Sud-Est. L’URSS poursuit une politique d’expansion militaire agressive chez elle et de subversion à l’étranger. On craint aussi sérieusement que la France, l’Italie et d’autres nations ne deviennent communistes et finissent par s’allier aux Soviétiques.

Les Alliés réagissent en fondant l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en 1949. L’élément central du traité est une disposition de sécurité. Il affirme qu’« une agression armée contre l’un ou plusieurs d’entre eux en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une agression contre tous ». L’OTAN est la première alliance militaire du Canada en temps de paix. Le traité est signé le 4 avril 1949, et inclut 11 autres nations : les États-Unis, l’Islande, la Grande-Bretagne, la France, la Norvège, le Danemark, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Portugal et l’Italie. D’autres pays européens y adhèrent plus tard au cours de la guerre froide : la Grèce et la Turquie en 1952, l’Allemagne de l’Ouest en 1955 et l’Espagne en 1982.

Dans la foulée de la formation de l’OTAN et immédiatement après l’adhésion de l’Allemagne de l’Ouest à celle-ci, l’Union soviétique crée le Pacte de Varsovie, le 14 mai 1955. Le Pacte de Varsovie est un traité de défense collective regroupant l’Union soviétique et sept de ses États satellites d’Europe centrale et orientale : l’Albanie (retrait en 1968), la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, l’Allemagne de l’Est, la Hongrie, la Pologne et la Roumanie.

Le mouvement des non-alignés

L’année 1955 marque également les débuts de ce qui sera connu sous le nom de Mouvement des non-alignés (MNA). Cette année-là, lors de la conférence de Bandung réunissant des pays d’Asie et d’Afrique, les participants appellent à « s’abstenir d’utiliser les accords de défense collective pour servir les intérêts particuliers des grandes puissances ». Ils estiment notamment que, dans le contexte de la guerre froide, les pays en développement doivent s’abstenir de s’allier à l’une ou l’autre des deux superpuissances et s’unir plutôt pour soutenir l’autodétermination nationale.

Le MNA est fondé en 1961, sous la direction initiale de l’Inde, de l’Indonésie, du Ghana, de l’Égypte et de la Yougoslavie. Comme condition d’adhésion, les États du MNA ne peuvent pas faire partie d’une alliance militaire multinationale (comme l’OTAN ou le Pacte de Varsovie) ou avoir un accord militaire bilatéral avec l’une des grandes puissances s’il est « délibérément conclu dans le contexte de conflits entre grandes puissances ».

Guerre de Corée

L’OTAN demeure une alliance sur papier jusqu’à la Guerre de Corée, le premier conflit majeur de la Guerre froide. Il conduit les États membres de l’OTAN, dont plusieurs combattent en Corée sous la bannière des Nations unies, à accroître leurs forces militaires. Pour le Canada, cela mène à une énorme augmentation des budgets de défense, et plus tard, au retour de troupes en Europe. Vers la fin des années 1950, près de 10 000 soldats canadiens sont déployés en France et en Allemagne de l’Ouest.

Plus de 26 000 Canadiens combattent en Corée, durant la phase de combat, puis pour le maintien de la paix. Le dernier soldat canadien quitte la Corée en 1957. Après les deux guerres mondiales, la guerre de Corée demeure le conflit outremer le plus sanglant pour le Canada, avec 516 morts et plus de 1 000 blessés.

En Corée 1951

Souveraineté sur l’Arctique

Craignant une agression des Soviétiques, les États-Unis accroissent leurs capacités militaires dans l’Arctique, ce qui représente une menace pour les revendications canadiennes sur le Nord. (Voir Souveraineté du Canada dans l’Arctique.) Le ministère des Ressources et du Développement, à l’époque responsable des affaires inuites, décide d’installer une population d’Inuits dans les îles d’Ellesmere et de Cornwallis, jusque-là inhabitées. En 1953 et 1955, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) déplace approximativement 92 Inuits d’Inukjuak (auparavant Port Harrison), dans le nord du Québec, et de Mittimatalik (Pond Inlet), dans l’actuel Nunavut, pour les installer dans deux sites dans les îles du Haut-Arctique. Des enjeux commerciaux et économiques jouent un rôle dans ces actions. (Voir Délocalisation d’Inuits dans l’Extrême-Arctique au Canada.)

Le saviez-vous ?
Les tensions de la Guerre froide confèrent au Nord canadien une importance sans précédent. L’organisation actuelle des Rangers canadiens est en effet mise sur pied en 1947 pour travailler dans les régions éloignées, isolées et côtières du Canada. Leur mission consiste à soutenir les opérations de sécurité nationale et de sécurité publique des Forces armées canadiennes. Durant les décennies suivantes, ils deviennent un élément de la Force de réserve du Canada.

Délocalisation des Inuits

Préoccupations internes

Comme le montre l’affaire Gouzenko, la Guerre froide se manifeste autant au pays qu’à l’étranger. Des « chasses aux sorcières » anticommunistes ont lieu dans le gouvernement et la société canadiens. Si elles sont effectuées d’une manière plus discrète qu’aux É.-U., elles ont néanmoins des conséquences bien réelles. Les communistes sont identifiés et chassés des syndicats. Les membres de la communauté LGBTQ, considérés comme susceptibles de faire l’objet de chantage et de coercition, sont éliminés de la fonction publique fédérale et des forces armées. (Voir Purges dans le service public canadien pendant la guerre froide : le cas des personnes LGBTQ et Purges dans les Forces armées canadiennes pendant la guerre froide : le cas des personnes LGBTQ.)

Les diplomates canadiens dont la loyauté peut être mise en doute deviennent suspects. Les conséquences sont parfois tragiques : le diplomate du Canada en Égypte, E. Herbert Norman se suicide au Caire en 1957. La tragédie a lieu après une dizaine d’années d’accusations et d’enquête des services secrets américains sur ses rapports allégués avec les communistes dans les années 1930. Bien qu’il ait eu ces associations, le gouvernement canadien affirme sa confiance en lui.


Le Canada et la Guerre froide

Des échanges diplomatiques sérieux reprennent après la mort de Staline en 1953. Les tensions internationales, toutefois, demeurent élevées durant les décennies suivantes. À l’échelle mondiale, le Canada fournit des forces armées pour les opérations de maintien de la paix dans le monde, incluant dans des zones divisées entre factions communistes et anticommunistes. Les chefs politiques et militaires canadiens critiquent parfois les actions américaines contre le communisme au Moyen-Orient, en Amérique latine et en Asie, mais ils se préparent tout de même à une guerre possible contre les Soviétiques en Europe.

Le saviez-vous ?
Dans les années 1950, on s’inquiète de plus en plus que des bombardiers soviétiques puissent attaquer le Canada en passant par l’Arctique canadien. En fait, les services de renseignements de l’OTAN affirment qu’une telle attaque pourrait se produire dès 1954. En réponse, en 1953-1954, l’Aviation royale canadienne commande à Avro la construction du Arrow. Ce chasseur d’interception nucléaire tout temps est en effet conçu pour voler plus haut et plus rapidement qu’aucun autre avion de sa classe. (Voir Avro Arrow.)

Forces canadiennes en Europe

L’engagement du Canada avec l’OTAN en Europe inclut un groupe brigade en Allemagne de l’Ouest et des chasseurs de l’armée de l’air pouvant être équipés d’engins nucléaires en France et en Allemagne de l’Ouest. C’est la première fois en temps de paix que le Canada stationne des forces armées à l’étranger. Les contributions du Canada comprennent le 4e Groupe-brigade mécanisé canadien, qui est stationné en Allemagne pendant la guerre froide. Il engage également des groupes de bataillons d’infanterie dans la Force mobile (de terre) du Commandement allié en Europe. Ces unités sont stationnées au Canada, mais peuvent être déployées rapidement en Europe si nécessaire. Le Canada fournit également une puissance aérienne à l’OTAN. Il forme la 1re Division aérienne (1 DA) en 1951 comme contribution aérienne du pays à l’OTAN en Europe. Cette division devient finalement le 1er Groupe aérien du Canada.

Sous le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau, le Canada réduit la taille de ses forces terrestres et aériennes stationnées en Europe. En réponse aux critiques des alliés, le gouvernement canadien crée le Groupe-brigade canadien transportable par air et par mer (CTAM) en 1968. Cette nouvelle formation est stationnée au Canada, mais peut se déployer en Norvège en période de tension sur préavis de 30 jours du gouvernement norvégien.

Le saviez-vous ?
Avant 1970, année où les règlements sont modifiés, les militaires canadiens et les personnes à leur charge qui meurent dans le cadre de leur service en Allemagne et en France sont enterrés dans les cimetières civils locaux. Près de 1400 Canadiens sont enterrés dans les deux pays, dont 474 à Werl seulement.

Pour le gouvernement et le peuple du Canada, la crainte d’une guerre nucléaire demeure présente tout au long des années 1950, 1960, 1970 et 1980. Les Canadiens agissent sur plusieurs plans pour tenter de prévenir une telle catastrophe.

« MAD »

Pendant la majeure partie de la guerre froide, les États-Unis et l’Union soviétique se livrent à une impasse nucléaire connue sous l’acronyme MAD (mutual assured destruction, ou destruction mutuelle assurée). La théorie sous-jacente à la MAD – qui n’a heureusement jamais été mise à l’épreuve – est que, même après une attaque nucléaire initiale surprise par l’une des parties, l’autre conserverait une capacité de seconde frappe suffisante pour riposter de la même manière. On pense qu’une telle capacité aurait un effet dissuasif sur les deux parties. Si elle avait été utilisée, le résultat net de la destruction mutuelle assurée aurait probablement été la fin de la civilisation.

Avro Arrow

NORAD

Au début des années 1950, les accords de défense entre le Canada et les États-Unis sont axés sur la construction de réseaux de radars d’alerte rapide à travers le Canada pour détecter les bombardiers soviétiques habités transportant des armes nucléaires. Cela donne lieu à trois lignes de stations radars : la ligne Pine Tree, la ligne Mid-Canada et le réseau d’alerte avancé (DEW). Cette coopération donne lieu à des discussions sur une éventuelle intégration des dispositifs de défense aérienne.

Le 1er août 1957, les gouvernements du Canada et des États-Unis annoncent l’intégration de leurs forces de défense aérienne sous un commandement conjoint appelé NORAD (North American Aerospace Defense Command). Durant cette période de la Guerre froide, le Canada et les États-Unis craignent tous deux une attaque soviétique de longue portée. L’Aviation royale canadienne et l’USAirForce (USAF) travaillent en collaboration pour assurer une protection.

Le saviez-vous ?
Le « Diefenbunker » est un abri souterrain conçu pour résister à l’impact d’une explosion nucléaire. Il a été construit entre 1959 et 1961 à Carp, en Ontario, dans une période de grandes tensions de la Guerre froide, et a reçu le nom de John Diefenbaker, alors premier ministre. Il abrite aujourd’hui le Musée canadien de la guerre froide du Canada. (Voir Diefenbunker, Musée canadien de la guerre froide.) D’autres abris souterrains sont également construits à l’échelle provinciale.

Salle bleue du SAGE au complexe souterrain du NORAD, Base des Forces canadiennes de North Bay (Ontario), le 8 décembre 1972.

Crise des missiles Bomarc

À la fin de 1958, le gouvernement conservateur du premier ministre John Diefenbaker annonce une entente avec les États-Unis pour que des missiles antiaériens américains « Bomarc » soient déployés au Canada. Cette décision de défense controversée est une des nombreuses suites du traité NORAD de 1957.

Certains affirment que les missiles remplaceront avantageusement l’avion Avro Arrow, dont le gouvernement Diefenbaker a sabordé le développement au début de 1959. Les missiles peuvent théoriquement intercepter toute attaque soviétique sur l’Amérique du Nord avant qu’elle ne puisse atteindre le cœur industriel du Canada. (Voir Protection civile.)

Cependant, le gouvernement ne précise pas si les missiles seront équipés de têtes nucléaires. Lorsque la chose est révélée en 1960, cela soulève une polémique à savoir si le Canada devrait adopter ou non des armes nucléaires. Finalement, le gouvernement libéral du premier ministre Lester B. Pearson décide d’accepter les têtes nucléaires en 1963. (Voir Crise des missiles Bomarc.)

En 1958, le gouvernement conservateur annonça que le Canada déploierait deux escadrons de missiles américains Bomarc.

Crise des missiles de Cuba

Le 15 octobre 1962, un avion d’espionnage américain découvre que des missiles soviétiques sont en cours d’installation à Cuba. Ils sont considérés comme une menace directe pour les États-Unis et le Canada. Les Forces canadiennes sont mises en état d’alerte durant la crise qui s’ensuit, mais la réponse hésitante du premier ministre John Diefenbaker irrite le président américain John F.Kennedy. Elle contribue aussi à détériorer les relations déjà difficiles entre le Canada et les États-Unis au cours des années 1960. La crise amène le monde au bord de l’affrontement nucléaire, mais se termine le 28 octobre 1962, lorsque le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev accepte de démanteler les missiles contre la promesse de Kennedy de ne pas envahir Cuba. (Voir Crise des missiles cubains.)

Guerre froide en mer

Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, la Marine royale canadienne (MRC) devient une experte reconnue de la guerre anti-sous-marine (GAS). Elle continue à jouer ce rôle principal pendant la guerre froide. En collaboration avec les marines de l’OTAN, la MRC patrouille et surveille les océans Atlantique Nord et Pacifique à la recherche de sous-marins soviétiques. Le Canada conçoit et construit 20 escortes de destroyers de classe mondiale spécialement conçues pour la lutte anti-sous-marine, coopère avec les États-Unis à la surveillance d’un système de capteurs sous-marins pour détecter l’activité des sous-marins, est le premier à utiliser des hélicoptères de lutte anti-sous-marine embarqués et remplace sa flotte d’avions de lutte anti-sous-marine. (Voir Tracker et Argus.)

En janvier 1968, l’OTAN crée la Force navale permanente de l’Atlantique (ou STANAVFORLANT, abrégée en SNFL et prononcée « sniffle » par les marins anglophones) en tant que force maritime permanente de réaction rapide. La SNFL est conçue pour répondre rapidement à une crise et établir la présence et la détermination de l’OTAN. La force est composée de six à dix destroyers, frégates et pétroliers attachés pour une durée maximale de six mois. Le Canada est l’un des cinq contributeurs permanents. Pendant la guerre froide, la SNFL est normalement positionnée au large de la côte nord-ouest de l’Europe et chargée de défendre l’Atlantique Nord. Les commodores et les contre-amiraux de la MRC commandent la SNFL selon un système de rotation. (Voir aussi Le Canada et la lutte anti-sous-marine pendant la guerre froide.)


Effondrement de l’Union soviétique

La Guerre froide commence à perdre de son intensité à la fin des années 1980, marquées par de nouveaux efforts d’ouverture du pouvoir soviétique et une poussée de mouvements de libération au sein des États communistes européens. Entre les étés 1989 et 1990, des gouvernements démocratiquement élus remplacent tous les anciens régimes communistes en Pologne, en Hongrie, en Allemagne de l’Est, en Tchécoslovaquie, en Roumanie et en Bulgarie. Parmi les signes les plus visibles de l’effondrement du communisme, citons la chute du mur de Berlin (qui séparait l’Allemagne de l’Est de l’Allemagne de l’Ouest depuis 1961) en novembre 1989, et la chute de l’Union soviétique en décembre 1991.

Voir aussi Protection civile; Moyenne puissance; Guerre du Viêt Nam; Camp X; Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).

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