Côte du Nord-Ouest | l'Encyclopédie Canadienne

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Côte du Nord-Ouest

La côte du Nord-Ouest est la côte ouest du Canada et des États-Unis le long de l’océan Pacifique. Son nom provient des navigateurs et des marchands européens du 18e siècle qui ont désigné ainsi le grand arc de la côte du Pacifique et des îles au large, qui s’étendent du nord l’actuelle Californie jusqu’à un point mal défini le long de la côte de l’Alaska, à Prince William Sound ou même à Cook Inlet. Cette région est reconnue pour sa beauté naturelle et sa riche histoire d’art autochtone (voir Art autochtone de la côte du Nord-Ouest).

Description

La côte du Nord-Ouest est réchauffée par le courant du Pacifique Nord et est inondée sur la majeure partie de sa longueur par de fortes précipitations annuelles. Des forêts denses de conifères et une végétation abondante poussent dans la majeure partie de cette région. Les rivières Nass, Skeena et le fleuve Fraser en Colombie-Britannique traversent le paysage. La région est connue pour ses larges plages, ses bras de mer, ses profonds fjords, ses archipels, ses parois rocheuses abruptes et ses montagnes côtières aux sommets enneigés.

Peuples autochtones

La région culturelle de la côte du Nord-Ouest est l’une des six régions culturelles autochtones dans ce qui est aujourd’hui le Canada. Cette région abrite de nombreuses nations autochtones.

Les Tlingits occupent des territoires allant de la pointe nord-ouest de la Colombie-Britannique et du sud-ouest du Yukon jusqu’au sud de la côte de l’Alaska. Les Haïdas vivent sur l’archipel Haida Gwaii, un groupe d’îles au large de la côte nord de la Colombie-Britannique.

Le long des rivières Nass et Skeena vivent des peuples de langue tsimshian, incluant les Nisga’a et les Gitksans (Gitxsan). Le long de la côte, du territoire des Ts’msyen (Tsimshians) jusqu’au nord-est de l’île de Vancouver, vivent les Haisla, les Heiltsuks, les Oweekeno et les Kwakwaka’wakw. Sur la côte ouest de l’île de Vancouver vivent les Nuu-chah-nulth.

Les autres peuples comprennent les Salish de la côte, un large groupe de nations autochtones qui inclut les Salish de la côte centrale et les Salish de la côte nord.

Voir aussi Peuples autochtones de la côte du Nord-Ouest au Canada.

Exploration européenne

La côte du Nord-Ouest est l’une des dernières frontières océaniques tempérées à être explorée par les Européens. Malgré l’attrait du Pacifique Nord en tant qu’extrémité occidentale d’un éventuel passage du Nord-Ouest, la région demeure isolée. La distance, les limites de la technologie de construction navale et le contrôle exercé par l’Espagne sur la majeure partie du littoral nord-américain et sud-américain empêchent toute exploration.

Les premiers voyages européens dans la région, comme ceux de Lorenzo Ferrer Maldonado (1588), de Juan de Fuca (1592) et de Bartholomew de Fonte (1640) laissent les cartographes dans la confusion et sans cartes précises.

En 1579, Francis Drake atteint possiblement le 48e parallèle nord avant de retourner vers le sud à la latitude approximative de l’actuelle ville de San Francisco, et de traverser ensuite le Pacifique, mais sa position exacte la plus au nord demeure inconnue.

Au cours du 18e siècle, l’intérêt pour le Pacifique Nord s’accroît. L’expansion des Russes en Sibérie donne lieu à des expéditions par Vitus Bering dans le détroit de Béring en 1728. En 1741, Vitus Bering et Aleksei Chirikov voyagent possiblement le long de la côte du Nord-Ouest jusqu’aux environs du 55e parallèle nord. Des rumeurs de ces activités incitent la Couronne espagnole à ordonner des voyages vers le nord à partir du Mexique. En 1774, Juan Pérez Hernandez atteint le 55e parallèle nord. Il atteint Haida Gwaii et la baie de Nootka.

En 1775, une nouvelle expédition dirigée par Bruno de Hezeta et Juan Francisco de la Bodega Y Quadra navigue vers le nord pour enquêter sur la présence de navires russes. Juan Francisco de la Bodega y Quadra atteint le 58° parallèle nord aux environs de la baie de Bucareli. L’Espagne envoie une autre expédition importante en 1779 le long de la côte du Nord-Ouest.

Entre 1777 et 1778, une expédition britannique dirigée par James Cook traverse le Pacifique en passant par Hawaï et se rend à la côte du Nord-Ouest. James Cook doit chercher le passage du Nord-Ouest et explorer la côte. Il passe près d’un mois dans la baie de Nootka avant de continuer vers le nord, en direction de l’Alaska et des îles Aléoutiennes. Plus tard, les hommes de James Cook découvrent un marché potentiellement lucratif pour les peaux de loutres marines qu’ils obtiennent sur la côte du Nord-Ouest.

Après 1785, des expéditions commerciales en provenance de Londres, de Bombay, de Calcutta, de Macao et de ports américains comme Boston ouvrent la voie à la traite des fourrures par voie maritime. En 1792, au moins 21 navires marchands se trouvent sur la côte. Les capitaines de ces navires incluent George Dixon, John Meares et Charles William Barkley. La traite des peaux de loutres de mer commence en 1786; elle atteint son apogée dans les années 1790 avant de décliner après 1812.

John Meares

L’Espagne ne participe pas de manière significative à cette traite de fourrures avant 1788, lorsque le pays reprend ses voyages pour contrer l’empiètement des Russes au sud de l’Alaska. Esteban José Martinez découvre six postes russes en Alaska et, après avoir appris des commerçants que des bateaux russes occuperaient bientôt la baie de Nootka, il convainc le vice-roi du Mexique d’autoriser une expédition pour occuper la baie au nom de l’Espagne. En 1789. Esteban José Martinez arrive à la baie et y trouve des navires britanniques et américains. Sa capture des navires britanniques déclenche la controverse de la baie de Nootka, un affrontement d’intérêts impériaux qui est près de provoquer un conflit en Europe. Toutefois, une série d’accords prévoit un partage pacifique des ports et des ressources du nord entre les nations européennes. L’Espagne se retire en 1795, abandonnant la traite des fourrures aux Anglais et aux Américains.

Pendant ce temps, les expéditions scientifiques du comte de La Pérouse (France, 1786), dirigées par George Vancouver (Grande-Bretagne, 1792-1794), par Alejandro Malaspina (Espagne, 1791) et par Sutil et Mexicana (Espagne, 1792) explorent les ressources de la côte du Nord-Ouest.

Vancouver, George

En juillet 1793, Alexander Mackenzie de la Compagnie du Nord-Ouest arrive par voie terrestre le long de la rivière Bella Coola au Pacifique. En 1808, Simon Fraser descend ce qui est maintenant connu comme le fleuve Fraser et, en 1811, David Thompson atteint l’embouchure du fleuve Columbia. À cet endroit, il découvre que des marchands américains de la Pacific Fur Company de John Jacob Astor sont arrivés par la mer pour construire Astoria.

Avec la fusion de la côte du Nord-Ouest et de la Compagnie de la Baie d’Hudson en 1821, la présence européenne cesse d’être transitoire. En 1821, La Russie revendique les parties nord de la côte comme son territoire, mais les protestations des Britanniques et des Américains mènent à la délimitation de la frontière de l’Alaska en 1825. La Compagnie de la Baie d’Hudson construit une série de forts permanents pour faire concurrence aux marchands maritimes de la traite des fourrures. Après la négociation du Traité de l’Oregon en 1846, les intérêts de la Compagnie de la Baie d’Hudson dans l’extrême ouest se concentrent sur l’île de Vancouver, qui devient une colonie en 1849. Bien qu’il y ait par la suite une concurrence entre les marchands de fourrures et les colons, ces derniers l’emportent. Avec l’émergence des colonies et des accords frontaliers séparant les sphères russes, britanniques, américaines et espagnoles (plus tard mexicaines), la côte du Nord-Ouest en tant que concept politique cesse d’exister, sauf comme souvenir historique.

Voir aussi Explorations espagnoles.

Impact de la traite des fourrures

La traite des fourrures de loutres de mer et la présence européenne reliée sur la côte du Nord-Ouest ont des répercussions considérables sur les peuples autochtones de la région. Les marchands de fourrures et les colons européens apportent des maladies dans la région, notamment la variole. On estime qu’une importante épidémie de variole en 1862 aurait tué jusqu’à 20 000 personnes.

De plus, au début du 19e siècle, certains observateurs notent déjà une diminution du nombre de loutres de mer dans la région. Ils prédisent le déclin éventuel de ce commerce des fourrures.

Loutre de mer

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