Haisla (Kitamaat) | l'Encyclopédie Canadienne

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Haisla (Kitamaat)

La nation Haisla contemporaine est un amalgame de deux groupes : les Kitamaats du chenal marin en amont de Douglas et celui de Devastation, ainsi que les Kitlopes du chenal de Princess Royal et du canal Gardner, en Colombie-Britannique. Les Kitamaats se nomment eux-mêmes Haislas (habitants en aval de la rivière) et les Kitlopes se nomment Henaaksiala (qui meurent lentement), une référence à leur longévité traditionnelle. Les appellations officielles Kitamaat (peuple de la neige) et Kitlope (peuple des rochers) ont été adoptées à partir des noms utilisés par les Tsimshians pour désigner leurs voisins Haislas.  

Territoire traditionnel

Le territoire des Haislas est situé sur la côte nord-ouest de la Colombie-Britannique. De nos jours, le village Kitamaat à l’entrée du chenal marin de Douglas est le foyer de la communauté Haisla. (Voir aussi Territoires autochtones et Peuples autochtones de la côte nord-ouest au Canada.)

Le territoire traditionnel des Haislas.
(avec la permission de Native Land Digital / Native-Land.ca)

Population

Il n’existe pas de statistiques officielles sur cette population avant le contact européen, mais la tradition orale des Haislas affirme que les Kitamaats et les Kitlopes comptaient chacun environ 1000 personnes à l’époque. Les épidémies et les maladies apportées par les Européens réduisent la population, et après l’épidémie d’influenza de 1918, ils sont moins de 300 survivants. Le déclin ralenti vers 1930 et en 1986, la population des bandes combinées totalise 1100 habitants. En 1996, la population des Kitamaats est de 1364 (on ignore celle des Kitlopes). Les estimations concernant la population sont également difficiles en raison des personnes supplémentaires de la descendance des Haislas qui ont perdu leur statut d’Indien (Voir aussi Loi sur les Indiens et Statut d’Indien). En 2021, le gouvernement du Canada compte 1990 membres inscrits de la nation Haisla.

Langue

La langue des Haislas est la langue la plus septentrionale de la division nord de Wakashan parmi la famille linguistique wakashane, et elle est l’une des six langues des familles des langues autochtones de la côte du Nord-Ouest qui s’apparente étroitement à la langue des Kwakwaka’wakw et des Heiltsuks. (Voir aussi Langues autochtones au Canada.)

Système de clan

Contrairement aux autres nations qui parlent le wakashan, le système social des Kitamaats et des Kitlopes est basé sur le clan matrilinéaire. Ce principe est également suivi par les bandes des Tsimshians, avec qui les Haislas entretiennent d’étroites relations économiques et sociales.

À l’origine, il existe huit clans (Aigle, Castor, Corbeau, Corneille, Épaulard, Saumon, Loup et Grenouille), composés chacun de familles ou de lignées, vivant dans une ou plusieurs habitations communales pouvant loger jusqu’à 30 personnes. Avec le déclin de la population après la pandémie de grippe de 1918, les clans Loup et Grenouille disparaissent complètement.

Les membres les plus haut placés de chaque maison ou lignée forment un conseil de nobles auprès du chef de clan, qui agit lui-même comme conseiller auprès du chef de la nation. Chaque clan contrôle ses propres sites de ressources sur le territoire traditionnel général, et chacun occupe un village d’hiver indépendant. Le système de clan demeure une partie importante de la société et de la culture des Haislas.

Histoire

Avec le déclin de la population suite au contact avec les Européens, les survivants des clans Haislas s’unissent pour occuper un village d’hiver commun (le village des Kitamaats) et coopèrent économiquement et socialement, notamment pour la planification et l’accumulation de biens en vue du potlatch. Éventuellement, la nation entière commence à occuper le même village, bien que les distinctions et les liens entre les clans demeurent.

Les missionnaires et les agents du gouvernement croient que certains aspects de la culture traditionnelle autochtone empêchent l’assimilation des peuples autochtones à la culture eurocanadienne et doivent donc être interdits. Ils utilisent leur influence afin de forcer l’abandon des fêtes et des danses. En outre, les maisons communales traditionnelles sont démolies (voir aussi La maison de planches) et on interdit aux enfants de parler la langue Haisla. En 1884, la Loi sur les Indiens bannit les potlatchs ; ils ne seront rétablis qu’en 1951. Durant cette même période, le déclin de la population anéantit les clans et les lignées, et perturbe la transmission des successions et des titres selon l’ordre social traditionnel.

L’éloignement de certains villages, situés loin au nord, force l’isolement des Kitamaats et des Kitlopes jusqu’aux années 1890, lorsqu’une mission et un pensionnat indien sont établis à Kitamaat. Après plusieurs décennies de tensions et de bouleversements, il émerge une culture qui combine les éléments à la fois de leur héritage traditionnel et de la culture eurocanadienne.

Culture

L’institut à but non lucratif Na Na Kila est fondé afin de soutenir la conservation, l’intendance et le développement des terres ancestrales et de la culture de la nation Haisla.

En 2006, l’institut Na Na Kila aide à rapatrier au Canada un totem Haisla. Il s’agit du premier totem à être rapatrié d’outre-mer (voir aussi Rapatriement d’artefacts). Il est envoyé au Musée d’anthropologie de l’Université de la Colombie-Britannique à Vancouver par le Musée d’ethnographie de Stockholm, en Suède. En 1876, le chef G'psgolox érige le totem pour commémorer le peuple des Kitlopes, décimé par l’épidémie de variole. En 1929, le totem mortuaire traditionnel du chef G'psgolox est enlevé d’un village Haisla à Mis'kusa et disparaît pendant plus de 60 ans ; cependant, sa mémoire est conservée par les traditions orales Haislas. En 1991, le totem est découvert en Suède et, après plusieurs années de négociation et 77 années passées dans un musée étranger, le totem retourne à Kitamaat, en Colombie-Britannique, le 1er juillet 2006. Un second totem est érigé à Misk'usa, à l’endroit où le totem d’origine était situé. Conformément à l’accord de rapatriement, les Haislas sculptent une réplique du totem pour le musée suédois.

La perte du totem, sa découverte et son rapatriement sont documentés dans le film de Gil Cardinal Totem : the return of the G'psgolox Pole de l'Office national du film.

Vie contemporaine

Après un examen minutieux, la nation Haisla s’implique dans les projets de GNL (gaz naturel liquéfié). Ces projets génèrent des emplois et des revenus pour la communauté Haisla. L’usine de GNL Canada est située et opère sur le territoire des Haislas.


Guide pédagogique perspectives autochtones

Collection des peuples autochtones

Lecture supplémentaire

Liens externes

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