Harriss, Charles A.E. | l'Encyclopédie Canadienne

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Harriss, Charles A.E.

Charles A.E. (Albert Edwin) Harriss. Compositeur, impresario, éducateur, organiste, maître de chapelle, chef d'orchestre (Londres, à minuit, 16-17 décembre 1862 - Ottawa, 31 juillet 1929). B.Mus (Toronto) 1900, F.R.A.M. h.c. 1905, D.Mus. h.c. (Cantuar) 1905.

Harriss, Charles A.E.

Charles A.E. (Albert Edwin) Harriss. Compositeur, impresario, éducateur, organiste, maître de chapelle, chef d'orchestre (Londres, à minuit, 16-17 décembre 1862 - Ottawa, 31 juillet 1929). B.Mus (Toronto) 1900, F.R.A.M. h.c. 1905, D.Mus. h.c. (Cantuar) 1905. Fils d'Edwin Harriss, musicien anglais qui oeuvra à Montréal comme o. m. c. à l'église Saint James the Apostle (1883-86), Charles fut éduqué selon la tradition des cathédrales anglaises par sir Frederick Ouseley au Saint Michael's College, Tenbury (1873-75), et, par la suite, occupa des postes d'organiste et chef de choeur à Reading et à Welshpool. Sur la recommandation d'Ouseley, il fut nommé organiste à l'église Saint Alban the Martyr à Ottawa, en 1882. Il ne demeura pas longtemps à Ottawa cependant et se fixa à Montréal en 1883 à titre d'o. m. c. à la cathédrale Christ Church. Il succéda à son père comme o. m. c. à Saint James the Apostle (1886-94). Tous deux donnèrent des récitals conjoints à Montréal dans les années 1880, fondèrent une société chorale et de madrigaux et enseignèrent à titre privé. En 1891, C.A.E. Harriss fit une tournée sur la côte ouest des É.-U. puis se produisit comme organiste à Victoria, C.-B. Son mariage avec une femme très riche (1897) lui permit de donner libre cours à ses talents d'organisateur de manifestations et de festivals grandioses, comme de satisfaire son goût pour les lointains voyages et son ambition de voir ses compositions publiées. En 1900, Mme Harriss fit l'acquisition d'Earnscliffe, résidence à Ottawa de sir John A. Macdonald, laquelle devint le foyer permanent des Harriss et le lieu de somptueuses réceptions. Nommé dir. honoraire des examens de l'Associated Board of the Royal Schools of Music en 1903, il fut également premier dir. (1904-07) du McGill Cons. (Université McGill), poste sans rémunération aucune.

Musicien ambitieux et infatigable, dont la vie entière fut consacrée à la promotion d'une réciprocité musicale au sein de l'Empire britannique (Percy A. Scholes le décrit comme « un véritable Napoléon musical - toujours engagé dans une campagne musicale quelque part »), Harriss organisa des concerts dans plusieurs localités canadiennes où la musique était alors un luxe. Il organisa la tournée pancanadienne d'Emma Albani en 1896, fit venir la Dan Godfrey's Band d'Angleterre pour une tournée au Canada (80 concerts) et aux États-Unis en 1899, et amena en Amérique du Nord plusieurs artistes britanniques. Il mit sur pied et planifia durant deux ans le Cycle des festivals de musique du Dominion du Canada de 1903. Il forma un choeur à Montréal, la Philharmonic Union, qui fut actif en 1906 et 1907 et exécuta son « idylle chorale »Pan avec l'Orchestre de Pittsburgh. Harriss fut aussi l'organisateur du British Canadian Music Festival de 1906 à Londres qui présenta une exécution de Pan avec Pauline Donalda, de la tournée canadienne de sir Frederick Bridge, de concert avec le Festival of English Cathedral Music en mai 1908, de la tournée du Sheffield Choir dirigé par Henry Coward plus tard cette même année, et de la tournée de His Majesty's Scots Guard Band en 1922. À Londres, il suscita la mise sur pied des Empire Day Concerts en 1907. En 1909, il fonda l'Imperial Choir de 4500 voix, constitué de plusieurs grands choeurs londoniens, qui forma le noyau du choeur de 10 000 voix entendu à ces concerts en 1911 et de nouveau à l'occasion des célébrations de la Paix en 1919. Il amena aussi 2000 membres de l'Imperial Choir à l'Exposition de Gand en 1913. Harriss voyagea sans relâche en Australie et en Afrique du Sud en 1909-10, donnant des conférences, dirigeant et organisant le Musical Festival of the Empire, tournée mondiale de musique incluant l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud, le Canada et les États-Unis, lequel eut lieu en 1911. Le Sheffield Choir et Henry Coward jouèrent un rôle de premier plan lors de cet événement et se produisirent au Canada. (Edward Elgar effectua une tournée avec le choeur aux États-Unis et à Toronto. Il dirigea The Dream of Gerontius au Massey Hall le 4 avril 1911.) La dernière apparition importante de Harriss eut lieu en 1924 à l'occasion de sa nomination comme dir. mus. de la British Empire Exhibition à Wembley (Londres).

Harriss connut le rare privilège de voir ses compositions exécutées non seulement dans son pays d'adoption mais aussi, de son vivant, à travers tout l'Empire britannique. Sa première oeuvre d'envergure, la cantate Daniel Before the King (1884), fut exécutée le 18 avril 1890 au Canada et publiée la même année chez G. Schirmer. D'autres oeuvres, qui démontrent une solide formation anglaise soumise à des influences continentales traditionnelles et contemporaines, incluent l'opéra Torquil (1894), Festival Mass (Boosey 1901), Coronation Mass for Edward VII (ibid. 1903), Pan (Novello 1904), la ballade The Sands of Dee (ibid. 1906) et l'ode The Crowning of the King (ibid. 1911). Son opéra-comique The Admiral fut chanté en 1902, et sa Canadian Fantasie pour orchestre en 1904. Plus de 50 mélodies, anthems et oeuvres pour clavier ont aussi été publiées. Plusieurs de se oeuvres ont été réimprimées dans le PMC : la chanson « A Brigand Bold » (vol. III), une pièce d'orgue Allegro pomposo (vol. IV), une pièce pour piano « Happy Moments » Gavotte (vol. VI) et deux anthems, « Lead, Kindly Light » et « Shepherds in the Field Abiding » (vol. IX). Quelques manuscrits sont conservés aux archives de l'Université McGill. D'autres documents se trouvent à la Bibliothèque nationale du Canada et aux ANC.