Wells, Clyde | l'Encyclopédie Canadienne

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Wells, Clyde

En 1977, il représente Terre-Neuve à un comité sur la Constitution de l'Association du Barreau canadien et, en 1981, il défend le gouvernement provincial devant la Cour suprême de Terre-Neuve, contre le gouvernement fédéral qui veut rapatrier unilatéralement la constitution.
Wells, Clyde
L'opposition de Clyde Wells \u00e0 l'Accord du lac Meech a été déterminante dans son échec (photo de Jim Merrithew).

Wells, Clyde

Clyde Kirby Wells, avocat et premier ministre de Terre-Neuve (Buchans Junction, T.-N., 9 nov. 1937). Wells est diplômé de la Memorial University of Newfoundland (B.A., 1959) et de la Dalhousie Law School (LL.B., 1962). En 1964, il établit son propre cabinet d'avocat à Corner Brook. D'abord élu à la Newfoundland House of Assembly en 1966, il fait partie du Cabinet du premier ministre Joseph SMALLWOOD jusqu'en 1968, année où il démissionne pour une question de principe. Il abandonne complètement la politique en 1971.

En 1977, il représente Terre-Neuve à un comité sur la Constitution de l'Association du Barreau canadien et, en 1981, il défend le gouvernement provincial devant la Cour suprême de Terre-Neuve, contre le gouvernement fédéral qui veut rapatrier unilatéralement la constitution. (La cour lui donnera gain de cause.) En 1987, il est élu chef du Parti libéral provincial et, en 1989, il devient premier ministre, mettant ainsi fin aux 17 années consécutives de pouvoir du Parti conservateur.

Quelques mois plus tard, Wells attire l'attention du pays par ses critiques à l'endroit de l'ACCORD DU LAC MEECH (voir ACCORD DU LAC MEECH : DOCUMENT), que l'Assemblée législative de Terre-Neuve avait ratifié en 1988. Il croit que cet accord risque d'éroder le statut de la province de Terre-Neuve au Parlement fédéral et il rejette énergiquement le statut de « société distincte » que cet accord confère au Québec. En avril 1990, il annule la ratification de cet accord et mène une vigoureuse campagne contre celui-ci, avec toute l'attention des médias portée sur lui. Au cours de la mémorable conférence des premiers ministres de juin 1990, c'est à contre coeur qu'il entérine cet accord que tous les autres ministres avaient accepté, à la condition toutefois qu'il puisse soumettre la question à la population de Terre-Neuve, soit par voie référendaire, soit à l'Assemblée législative.

Finalement, Wells ne soumet pas l'accord au vote populaire, sous prétexte que les délais de procédure de l'Assemblée législative du Manitoba l'empêchaient de respecter l'échéancier. Wells, qui refuse tout compromis, est largement tenu responsable de l'échec de l'accord et de la colère qui s'ensuit au Québec, une opinion que Wells nie toutefois catégoriquement.

Défenseur indéfectible

Au cours de la deuxième ronde de négociations constitutionnelles, Wells met un bémol à son opposition au statut spécial pour le Québec. Il se fait le défenseur indéfectible d'un Sénat dit « des trois E », à l'instar de Don Getty et d'autres premiers ministres de l'Ouest; une position qui constitue un autre obstacle sérieux à un nouvel accord constitutionnel. Sa conception d'un fédéralisme où toutes les provinces sont sur un pied d'égalité est diamétralement opposée à celle du Québec qui insiste sur l'insertion d'une clause sur la « société distincte ». Wells accepte finalement une réforme du Sénat telle que proposée dans l'ACCORD DE CHARLOTTETOWN (voir ACCORD DE CHARLOTTETOWN : DOCUMENT), et Terre-Neuve est l'une des rares provinces à avoir appuyé l'accord, lors du référendum de 1992.

Budget austère

Dans la période qui suit ces querelles constitutionnelles, Wells se concentre sur l'économie terre-neuvienne qui va en se détériorant. Il dépose un budget austère au début de 1993 et il axe sa campagne sur la responsabilité financière. Son gouvernement libéral est reporté au pouvoir par une majorité un peu plus forte. Bien que n'ayant jamais produit d'excédent budgétaire, Wells réussit à contrôler les dépenses et à atténuer les effets dévastateurs des pertes dans le secteur des pêches. Il privatise la Société provinciale de l'électricité et fond deux systèmes d'éducation coûteux en un, mettant ainsi un terme à quelque 400 ans de mainmise du clergé sur le système scolaire.

Wells annonce son intention d'abandonner la politique en décembre 1995. Il quitte ses fonctions le 26 janvier 1996 et retourne à la pratique du droit.