Contre toute espérance | l'Encyclopédie Canadienne

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Contre toute espérance

Bernard Émond nous présente, avec le film Contre toute espérance, le deuxième volet de sa trilogie aux vertus théologales, soit la foi (La neuvaine) et maintenant l'espérance.

Contre toute espérance

Bernard Émond nous présente, avec le film Contre toute espérance, le deuxième volet de sa trilogie aux vertus théologales, soit la foi (La neuvaine) et maintenant l'espérance. Renouant avec la comédienne Guylaine TREMBLAY (20h17 rue Darling) Bernard Émond nous entraîne une fois de plus dans la déchéance, non pas d'une personne, mais d'un couple.

Le film débute par un personnage féminin, en l'occurrence Réjeanne, couverte de sang devant une résidence cossue. Elle vient de tirer plusieurs coups de fusil sur la façade et semble souffrir d'un choc psychologique traumatisant qui se traduit par un mutisme sans faille. Les policiers découvriront plus tard, le corps de son mari. Le film nous entraîne dans le passé de Réjeanne, jours heureux où, avec son mari, elle vit dans la petite maison de leur rêve, au bord d'une rivière. Et puis, tout bascule.

Téléphoniste pour une grande compagnie elle devient, du jour au lendemain, victime d'une mise à pied de masse. Elle apprend plus tard, que le président a tiré sa révérence, empochant plus de treize millions. Le couple a bien espoir de passer au travers de cette crise économique mais le mari tombe, victime d'un accident cardio-vasculaire. Aphasique, dépendant des soins de Réjeanne, le couple devra vendre sa maison et partir s'installer à Montréal dans un quartier défavorisé. Survenant grâce à de nombreux petits emplois sous-payés, Réjeanne tentera de survivre jusqu'au jour fatidique.

Se déroulant sur un parallèle, la crise de ces deux êtres, jadis heureux, nous fait voir les conséquences désastreuses et d'un système économique malade, et d'une maladie irréversible. Jeanne cependant, est une battante qui refuse de baisser les bras jusqu'à l'irrémédiable, tout en comprenant que même Dieu ne sera pour elle d'aucun recours.

Guylaine Tremblay porte le personnage de Réjeanne avec justesse et détermination. Bouleversante, elle se retrouve bien appuyée dans son jeu par l'excellence performance de Guy Jodoin, complètement emmuré en lui-même. L'énergie et le bonheur que Réjeanne, dégage au début du film contraste parfaitement bien avec le personnage qu'elle deviendra à la fin. Plus direct, plus tranchant que La neuvaine, le film Contre toute espérance est un film sombre qui dénonce clairement ce qu'il soutient : l'injustice de la vie.

Le PRIX JUTRA 2008 de la meilleure comédienne a été décerné à Guylaine Tremblay pour son rôle dans Contre toute espérance.