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John de Chastelain

A.J.G.D. (John) de Chastelain. Chef d'état-major de la Défense (nommé deux fois), ambassadeur du Canada aux États-Unis, chef de la Commission internationale indépendante sur la démilitarisation de l'Irlande du Nord (30 juillet 1937, Bucarest, Roum.).

A.J.G.D. (John) de Chastelain. Chef d'état-major de la Défense (nommé deux fois), ambassadeur du Canada aux États-Unis, chef de la Commission internationale indépendante sur la démilitarisation de l'Irlande du Nord (30 juillet 1937, Bucarest, Roum.). John de Chastelain est le fils de Marion de Chastelain (née Walsh), d'origine américaine, et d'Alfred Gardyne de Chastelain (Chas), d'origine anglaise. John de Chastelain naît dans un milieu privilégié. Son père est cadre d'une société pétrolière en Roumanie dans l'Europe indûment optimiste d'après la Première Guerre mondiale. Ses parents sont des citoyens du monde, pleins d'entrain, qui mènent grande vie et qui côtoient les gens riches et puissants de Bucarest, le « Paris des Balkans ».

Alors que les nazis projettent d'occuper la Pologne et la Roumanie, la famille de Chastelain prend conscience du danger. Le gouvernement britannique recrute Chas pour diriger une équipe de sabotage ayant pour mission de détruire des installations pétrolières roumaines afin de ne pas les laisser aux mains des Allemands. Marion s'enfuit en Angleterre avec John et sa sœur aînée Jacquie. Elle emmènera plus tard les enfants vivre avec ses parents à New York. Elle est recrutée par William Stephenson, le maître espion canadien chargé du contre-espionnage pour le compte des Britanniques et des Américains. Ils restent à New York jusqu'à ce que Marion se voit confier une mission en Angleterre où elle déménage avec les enfants. Londres étant encore sous les bombardements, Marion les envoie dans un pensionnat du nord de l'Angleterre. Chas est tenu sous garde préventive par les Roumains dans le but de le protéger des Allemands.

À la fin de la guerre, la famille est réunifiée, mais la Roumanie étant aux mains des communistes, ils se retrouvent pour ainsi dire sans foyer. Ils vivent à Kensington, en Angleterre, un certain temps pendant que Chas tente de lancer diverses entreprises, sans guère de succès. Il revient à l'industrie pétrolière et, en 1954, la famille de Chastelain, à l'exclusion de John, déménage à Calgary, en Alberta. John choisit d'étudier en vue d'une carrière militaire à Édimbourg, en Écosse. Mais son père voulant que la famille demeure unie, John s'installe au Canada en 1955. Il se joint à la milice comme simple soldat dans les Calgary Highlanders. En 1956, il est muté dans l'armée et admis au COLLÈGE MILITAIRE ROYAL DU CANADA où il obtient un baccalauréat ès arts en histoire en 1960.

Durant sa carrière militaire, de Chastelain a servi avec l'Infanterie légère canadienne de la princesse Patricia (PPCLI), au Canada et à l'étranger. Parmi ses nominations à des postes de cadre supérieur, mentionnons celles de commandant du CMR, commandant adjoint de la Force mobile, sous-ministre adjoint (Personnel) et vice-chef d'état-major de la Défense. En septembre 1989, il est promu général et nommé chef d'état-major de la Défense (CEMD) par le premier ministre Brian MULRONEY.

Comme CEMD, de Chastelain dirige les FORCES ARMÉES à la fin de la GUERRE FROIDE, pendant la crise d'Oka et la guerre du Golfe. Durant la crise d'Oka de 1990, de Chastelain joue, par ses négociations, un rôle déterminant dans la résolution du conflit. Sa façon de gérer la crise a aussi contribué à rehausser le degré de responsabilité des militaires devant la population. De Chastelain tient des conférences de presse quotidiennes pour faire le point sur la situation et répondre aux questions des médias. En faisant rapport directement à l'ensemble des citoyens, il augmente la mesure dans laquelle l'action militaire est soumise à l'examen du public.

Muté aux RÉSERVES en 1993, de Chastelain est nommé 17e ambassadeur du Canada aux États-Unis. Il est rappelé au service actif en 1994 par le premier ministre Jean CHRÉTIEN pour occuper de nouveau le poste de CEMD, devenant ainsi la seule personne à avoir été nommée deux fois à ce poste. Au cours de son deuxième mandat comme CEMD, il est tenu responsable de l'affaire de la Somalie. Le rapport final de l'enquête sur l'affaire de la Somalie conclut que Chastelain « ne s'est pas acquitté de son devoir de commandant ». Il présente sa démission mais le premier ministre ne l'accepte pas.

En 1995, de Chastelain prend sa retraite des Forces canadiennes. Il est fait, entre autres, commandeur de l'Ordre du mérite militaire, officier de l'ORDRE DU CANADA et commandeur de l'Ordre de Saint-Jean.

Il est nommé au Comité international chargé d'encadrer le désarmement en Irlande du Nord. En 1997, on lui demande présider la Commission internationale indépendante sur le désarmement qui supervise le désarmement des forces paramilitaires dans cette zone troublée. Les négociations avec les combattants sont difficiles. Bien que l'IRA clame son « engagement à rechercher une paix juste et durable », le groupe a rompu par deux fois le contact avec la commission en février 2000 et en octobre 2002. Il reste à voir si la persévérance réputée du général à la retraite saura mettre fin à ce qui a été appelé « The Troubles ».

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