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Disco

Disco. Au début des années 1960, le mot « discothèque », signifiant « bibliothèque de disques » prit le sens de « boîte de nuit » car l'on venait y danser au son d'une musique enregistrée sur disque et non au son d'interprètes en direct.

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Disco. Au début des années 1960, le mot « discothèque », signifiant « bibliothèque de disques » prit le sens de « boîte de nuit » car l'on venait y danser au son d'une musique enregistrée sur disque et non au son d'interprètes en direct. La décennie suivante vit apparaître l'abréviation « disco », désignant à la fois ce type de salle et le nouveau genre musical qu'on pouvait y entendre. La musique « disco » connut son apogée entre le début des années 1970 et le commencement des années 1980. C'était un mélange de soul américain, de rythmes latins et de rock européen à base de synthétiseurs, caractérisé par la prépondérance des figures rythmiques sur le chant et la mélodie, par le recours à une instrumentation classique (cordes, cuivres et bois, entre autres), de préférence à la guitare électrique des rockeurs, et enfin par des chansons pop plus longues que d'ordinaire. Pour l'industrie canadienne de la musique pop du milieu à la fin des années 1970, le disco constitua une dynamique économique et culturelle non négligeable. De petites compagnies d'enregistrement, comme Inter-Global et Disques Parapluies à Montréal, Direction et Rio Records à Toronto, permirent aux amateurs du genre d'apprécier, dans le monde entier, des chanteurs et des musiciens de studio canadiens - qu'ils fussent Blancs ou Noirs. Citons THP [Three Hats Productions] Orchestra (« Theme from S.W.A.T. »), Black Light Orchestra (« Once Upon a Time »), Gino Soccio (« Dancer »), Cherrill et Robbie Rae (« A Little Lovin' »), Claudja Barry (« Boogie Woogie Dancin' Shoes »), Freddy James (« Everybody Get up and Boogie »), Laurie Marshall (« Disco Spaceship »), Denice McCann (« Tattooed Man ») et Wayne Saint John (« Something's Up »).

Pendant les années 1970, le circuit des discothèques des villes canadiennes devint un important réseau de promotion des enregistrements de musique de danse et leurs disc-jockeys devinrent en quelque sorte des conseillers de choix pour l'industrie canadienne de l'enregistrement concernant les goûts du public. La première association de disc-jockeys, le Canadian Record Pool, apparut en 1976. Elle organisait des remises de trophées (les Canadian Disco Awards), publiait un bulletin et coordonnait l'envoi à ses membres d'enregistrements promotionnels. Vers 1980, neuf groupements de ce genre existaient au Canada. En 1979, le magazine commercial américain Billboard situa Montréal au deuxième rang des marchés nord-américains de musique disco. La ville possédait 50 clubs de danse (Kébek Elektric, Limelight, Régine, etc.) et entretenait des liens étroits avec la scène new-yorkaise. La même année, on estima à 90 le nombre de stations canadiennes diffusant de la musique disco, notamment CHIC-AM de Toronto qui diffusait 24 heures sur 24.Durant les année 1980, le terme « disco » s'effaça peu à peu devant l'expression de « musique de danse » ayant pour adeptes les Canadiens Candi and the Backbeat, Jane Child, Céline Dion, Eria Fachin, John James, Kan Kon, Mitsou, Simply Majestic, Spunkadelic, sans oublier les nombreux artistes du rap. Les boîtes, les compagnies de disques et même les carrières des chanteurs furent souvent plus éphémères qu'il n'est de coutume dans le monde de la musique pop, mais au début des années 1990, la musique de danse - au sens large - restait populaire au Canada. C'est grâce à l'infrastructure que constituent les revues spécialisées (Streetsound, établie et lancée à Toronto en 1987, Upfront, à Montréal, etc.), les associations de disc-jockeys (comme le Quebec Record Pool de Montréal, le CHEER Pool de Toronto et l'Assn of Professional Disc-Jockeys de Calgary) et les compagnies de disques (comme Somersault et Blast à Toronto, Sizzle à Montréal) que la musique de danse peut être produite et distribuée dans ce pays.

Voir aussi Rap, Rhythm and blues.

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