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Musique ancienne

Avant les années 60, la musique ancienne (Moyen Âge et Renaissance) avait peu de place dans les concerts et les activités de groupes de musiciens canadiens.

Avant les années 60, la musique ancienne (Moyen Âge et Renaissance) avait peu de place dans les concerts et les activités de groupes de musiciens canadiens. Seules quelques chansons de la Renaissance au répertoire des chorales et quelques pièces de clavecin des maîtres anglais du XVIIe siècle composaient le menu "ancien" des concerts. Le regain d'intérêt pour cette musique s'est fait par le biais des instruments de musique que l'on a commencé à reproduire: familles de flûtes à bec, violes de gambe et, autres instruments moins usités, cromornes, cornets, saqueboutes, vièles.

Les débuts
Le renouveau de la musique ancienne a commencé en Europe et s'est propagé ensuite en Amérique. Dans l'ouest du Canada, le Toronto Consort, le Manitoba University Consort et le Early Music Society de Vancouver ont tous été fondés au cours d'une même décennie, dans les années 60, autour d'une collection d'instruments anciens.

Au Québec, c'est l'Ensemble Claude-Gervaise qui a fait oeuvre de pionnier dans ce domaine. Fondé en 1967 par Gilles Plante et Jean Gagné, il a rapidement monté une imposante collection d'instruments. Après quelques années de concerts-démonstration centrés sur les instruments, les musiciens du groupe en sont venus à présenter plutôt des concerts thématiques, soit autour d'un personnage historique (Josquin Des Prés, Orlando di Lasso, Guillaume de Machaut, Jacques Cartier) ou sur des activités sociales (fêtes médiévales, journée de noces), concentrant leur travail sur la musique française de la Renaissance et s'efforçant de rattacher cette musique à des éléments de la culture québécoise. Fait à noter: quatre des six musiciens qui forment le groupe sont là depuis plus de 30 ans. Il s'agit de Diane Plante, Marcel Benoit, Philippe Gélinas et Gilles Plante.

La deuxième génération

La voie était ouverte pour les groupes de la seconde génération qui se sont orientés plutôt vers le Moyen Âge et ont ajouté à leurs représentations un élément théâtral important. C'est le cas de l'ensemble Anonymus qui a fait une entrée remarquée avec son Jeu de Robin et Marion. Fondé en 1978 et dirigé par Claude Bernatchez, Anonymus a exploité avec bonheur la veine des jongleurs et des goliards (Rue des Jugleors) et a fait de nombreuses incursions du côté de la musique religieuse (Tempus festorum, Adventus, Saint Nicolas...Messe Notre-Dame). La musique vocale occupe une grande place dans leur répertoire, bien appuyée par quelques instruments à vent et des percussions.

L'élément théâtral a été aussi très important dans la démarche créatrice de La Nef, avec Musiques pour Jeanne La Folle et Le Jardin des délices. Fondé en 1991 par Sylvain Bergeron, Claire Gignac et Viviane Leblanc, ce groupe interprète la musique de la Renaissance et du Moyen Âge avec, pour cette dernière, une touche d'influence arabe particulièrement évidente dans Montségur: La tragédie Cathare. Cet ensemble est l'exemple d'un bon équilibre entre la musique vocale et instrumentale et la mise en scène, toujours soignée et originale, qui contribue à l'émotion de l'interprétation.

La relève

Le succès des Médiévales à Québec est à l'origine d'un regain d'intérêt pour le Moyen Âge et la musique ancienne. Beaucoup de nouveaux et jeunes groupes se font et se défont au gré du temps. De nos jours, la situation économique rend toutefois difficile l'acquisition d'instruments bien qu'un certain nombre de luthiers et de facteurs d'instruments québécois soient en mesure de fournir des pièces de qualité. On retrouve la plupart de ces groupes dans les animations plutôt que dans les concerts. S'ils veulent se démarquer, il leur reste à acquérir une profondeur historique que l'enthousiasme ne suffit pas à donner. Mais l'avènement des ces formations renouvelle le public et prépare un bel avenir à la musique ancienne.

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