Expatriés canadiens de l'industrie du spectacle | l'Encyclopédie Canadienne

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Expatriés canadiens de l'industrie du spectacle

Il n'est vraiment pas nécessaire de rappeler à quel point la culture populaire américaine a envahi les salles de cinéma, la télévision, les kiosques à journaux et, en vérité, l'imaginaire des Canadiens.

Expatriés canadiens de l'industrie du spectacle

Il n'est vraiment pas nécessaire de rappeler à quel point la culture populaire américaine a envahi les salles de cinéma, la télévision, les kiosques à journaux et, en vérité, l'imaginaire des Canadiens. En outre, l'image colorée et homogène que projettent les Américains à la télévision et dans les films hollywoodiens s'étant juxtaposée à celle, assez piètre et floue, que nous avons de nous-mêmes dans le monde du show business, nous avons été conduits à nous tailler indirectement une place dans l'univers américain, tout en nous sentant vaguement exclus de la scène.

La conscience que nous avons de l'indifférence des États-Unis pour ce qui vient du Canada, et plus particulièrement l'intérêt que nous portons à l'industrie américaine du spectacle et le rôle que nous y jouons, aggrave ce sentiment d'exclusion, qui fait naître en nous le désir de revendiquer une participation réelle, bien que marginale, à cette industrie. D'où l'enthousiasme avec lequel nous soulignons les origines canadiennes de beaucoup d' « Américains » célèbres dans le show business, surtout quand les Américains semblent considérer que tous les grands noms de l'industrie du spectacle non immédiatement assimilables à des étrangers sont automatiquement américains.

De ce point de vue, il nous intéressant de constater que deux des plus célèbres portraits que le cinéma nous ait donnés d'Abraham Lincoln, l'idole américaine par excellence, aient été incarnés par des acteurs nés au Canada (Walter Huston en 1930 et Raymond MASSEY en 1939), que la « petite fiancée de l'Amérique », Mary Pickford, ait été une jeune Torontoise et que le capitaine Kirk de Star Trek, l'incarnation mythique du libéralisme cent pour cent américain, soit interprété par le Canadien William Shatner.

Néanmoins, la vie des grands personnages de l'industrie du spectacle nés au Canada et devenus célèbres à l'étranger ne semble pas se dérouler selon le schéma traditionnel. Sur ces hommes et ces femmes qui ont grandi au Canada, ou du moins qui y ont vécu assez longtemps pour y nourrir des ambitions professionnelles, les États-Unis ont agi comme un aimant parce qu'ils leur offraient un public infiniment plus vaste, des cachets considérablement plus élevés, des débouchés beaucoup plus nombreux et une diffusion beaucoup plus grande. Il n'empêche qu'en grande partie, cette migration vers le Sud semble plus attribuable à la chance ou aux caprices du hasard qu'à un courant économique ou culturel irrésistible, et cette tendance n'est qu'une manifestation parmi d'autres des grands mouvements d'échange qui se sont toujours opérés de part et d'autre de la frontière entre le Canada et les États-Unis.

Beaucoup de grands noms ont quitté le Canada pendant leur enfance, avec leurs parents qui immigraient pour diverses raisons, et ce ne sont donc pas des Canadiens dans le vrai sens du terme. Bien entendu, nous persistons à voir en eux des compatriotes, et le pourcentage des Canadiens qui savent que Mary Pickford (ou même Deanna Durbin) est née au Canada dépasse probablement celui des autres pays dont les fils et les filles ont connu une réussite comparable. Quoi qu'il en soit, presque tous les Canadiens sont curieux de savoir quelles sont les célébrités nées au Canada. Ils trouveront dans le répertoire qui suit quelques statistiques démographiques et des biographies de personnalités les plus célèbres.

Beatty, Robert

Acteur (Hamilton, 1909 -- 1992). Après des études à l'U. de Toronto et une formation à la Royal Academy of Dramatic Arts, au Royaume-Uni, c'est en Grande-Bretagne qu'il fait ses premières apparitions au théâtre et au cinéma, en 1938. Au cours des années 40 et 50, il interprète des rôles de durs dans beaucoup de pièces de théâtre et le premier rôle dans différentes productions hollywoodiennes.

Blue, Ben

Comédien, acteur comique et danseur (né Benjamin Bernstein, Montréal, 1901 -- 1975). Comédien de vaudeville et acteur de cinéma et de télévision célèbre pour son visage triste et ses numéros de mime. Tête d'affiche des vaudevilles au cours des années 20 et 30, Blue tourne pour la MGM pendant les années 40. Par la suite, ses apparitions au cinéma sont sporadiques (il y a lieu de mentionner une dernière apparition éclair dans It's a Mad, Mad, Mad, Mad World en 1963). Il se produit fréquemment à la télévision au cours des années 50, dans des spectacles de variétés. Il vit sa première expérience de la scène à l'âge de 15 ans, comme choriste dans la comédie musicale de George M. Cohan, Irene.

Burr, Raymond

Acteur (New Westminster, C.-B., 1917 -- Sonoma, Ca. 1993). Après des études à Stanford et à Columbia, il travaille au théâtre et à la radio pendant plusieurs années avant d'interpréter un rôle dans un premier film en 1946; il y est enfermé dans le rôle du perfide mielleux. Il est le plus souvent confiné à de petits rôles (notamment celui de l'assassin dans Rear Window, en 1954), où sa forte carrure et sa douceur le rendent néanmoins très efficace. Il fait une réelle percée en 1957, quand il décroche le rôle titre de la populaire télésérie « Perry Mason » (1957-1966). C'est surtout pour ce rôle et pour celui de la série suivante, « Ironside » (1967-1975), dans laquelle il joue un détective en fauteuil roulant, qu'il est célèbre.

Cameron, Rod

Acteur (né Roderick Cox, Calgary, 1910 -- 1983). Héros de westerns dans les années 40 et 50, il débute comme cascadeur et obtient peu à peu des premiers rôles dans des westerns de série B et des feuilletons.

Carson, Jack

Acteur (né John Elmer Carson,Carmen, Man., 1910 -- Encino, Ca. 1963). Après ses études au Carleton College (Minnesota), il obtient des rôles au cinéma à partir de 1937 et se fait surtout connaître pour une grande variété de rôles de soutien dans des comédies, des comédies musicales et des drames. Sa carrure imposante et ses manières directes (souvent tapageuses) font de lui l'interprète idéal pour jouer les rustres joyeux dans les comédies et les brutes dans les oeuvres dramatiques, mais l'apparente naïveté de nombre de personnages qu'il interprète dissimule une grande intelligence faite de subtilité et rendue avec beaucoup de talent. Il fait plusieurs apparitions remarquées, notamment dans The Male Animal (1942), The Hard Way (1943), Hollywood Canteen (1944, où il incarne son propre personnage), Mildred Pierce (1945) et A Star is Born (1954).

Clark, Susan

Actrice (Sarnia, Ont., 1940). Après une formation à la Royal Academy of Dramatic Arts de Londres, elle obtient ses premiers rôles féminins au cinéma à partir de 1967, avant de faire des téléromans (Webster) dans les années 80. Son interprétation toujours impeccable est souvent teintée d'une pointe d'ironie, même si la plupart des spectateurs ne voient d'abord que sa chevelure flamboyante, son regard intense et son charme irrésistible. Elle fait des apparitions remarquées dans Coogan's Bluff (1968), Tell Them Willie Boy is Here (1969), Night Moves (1976) et Murder By Decree (1979). Elle remporte un Emmy pour son interprétation de Babe Zaharias dans le téléfilm Babe, en 1983.

DeCarlo, Yvonne

Actrice (née Peggy Yvonne Middleton, Vancouver, 1922 - Los Angeles, 8 janvier. 2007). Elle fait ses débuts au cinéma en 1942 et est rapidement confinée dans les rôles de séductrice exotique ou d'entraîneuse de bar dans les westerns. Elle mène une carrière prolifique comme actrice dans nombre de films médiocres pendant les années 50 et continue à faire des apparitions dans des rôles secondaires au cinéma et dans des téléséries (par exemple, « The Munsters ») au cours des années 90.

Dmytryk, Edward

Réalisateur (Grand Forks, C.-B., 1908). Fils d'immigrants ukrainiens, il débute dans le cinéma à l'âge de 15 ans comme garçon de courses chez Paramount. Au cours des années 30, il est monteur, et c'est à la fin de la décennie qu'il commence à consacrer tout son temps à la mise en scène. Il réalise quelques bons films noirs (Murder, My Sweet [v.f. Adieu ma belle,1944], Crossfire) avant d'être condamné, en 1949, pour activités communistes en même temps que neuf autres cinéastes de Hollywood par la Commission des activités antiaméricaines. Après un an de prison, il poursuit sa carrière en Angleterre, puis de nouveau aux États-Unis, où il supervise des films comme The Caine Mutiny (1954), Raintree Country (1957) et The Carpetbaggers (1964). Dmytryk commence à donner des cours de cinématographie à l'U. du Texas dans les années 70 avant d'aller s'établir à la University of Southern California en 1981.

Dressler, Marie

Actrice (née Leila von Koerber, Cobourg, Ont., 1869 -- Santa Barbara, Ca. 1934). Fille d'un professeur de musique émigré, elle quitte la maison familiale à l'âge de 14 ans pour jouer dans des troupes itinérante. Elle arrivera finalement à Broadway en 1892. Elle devient extrêmement populaire dans le vaudeville et par la suite au cinéma. À la fin de sa vie, elle aura été pendant quatre ans l'actrice de cinéma la plus populaire. Dotée d'une forte ossature et d'une mâchoire carrée, elle met adroitement à profit son manque de grâce dans la comédie en misant sur sa gaucherie, son enthousiasme, sa physionomie expressive et un magnifique sens de l'à-propos. Elle joue ses rôles les plus célèbres dans Min and Bill (1930, qui lui vaudra l'oscar de la meilleure actrice), Anna Christie (1930), Tugboat Annie (1933) et Dinner at Eight (1933).

Durbin, Deanna

Actrice et chanteuse (née Edna Mae Durbin, Winnipeg, 1921). Élevée en Californie depuis sa tendre enfance, elle devient chanteuse vedette chez Universal en 1936, quand elle n'est encore qu'une adolescente. Elle passe sans heurt de l'innocence juvénile et candide à une maturité séduisante en 12 ans d'une carrière qui feront d'elle l'actrice la mieux payée au moment de sa retraite prématurée, en 1948. Ses films dignes de mention incluent Three Smart Girls (1936), 100 Men and a Girl (1937), Mad About Music (1938).

Dwan, Allan

Réalisateur (Toronto, 1885 -- 1981). Fils d'un marchand de vêtements, il déménage aux États-Unis avant d'avoir atteint l'âge de 10 ans et il y fait ses études à Notre Dame. Même s'il n'est pas très connu, Dwan est un des grands pionniers du film muet, d'abord comme assistant technique, puis comme scénariste et monteur, et finalement (après 1911) comme réalisateur. Il dirige plusieurs films à grand déploiement, notamment Robin Hood (1922), et travaille beaucoup avec Douglas Fairbanks. Jusqu'en 1958, il réalise encore quelques films, mais à un niveau beaucoup plus modeste. Ses films ont été appréciés par les critiques et les cinéphiles pour diverses raisons. Il est mentionné dans le Livre de records Guinness comme le réalisateur ayant réalisé plus de 400 films.

Ford, Glenn

Acteur (né Gwyllyn Ford, Sainte-Christine, Qc, 1916; Beverly Hills, Ca 30 août 2006). Fils d'un administrateur des chemins de fer, il déménage en Californie à l'âge de 7 ans, quand son père y trouve du travail. Il fait du théâtre a l'école secondaire et avec différentes troupes de théâtre. Il signe un premier contrat avec la Columbia en 1939 et obtient des premiers rôles au cinéma ainsi qu'à Broadway. Après la Deuxième guerre mondiale, il parvient à une grande notoriété, surtout après avoir joué dans Gilda aux côtés de Rita Hayworth et dans A Stolen Life avec Bette Davis (les deux films datent de 1946). Interprète aux facettes multiples, il est particulièrement convaincant dans les rôles dramatiques puissants (par exemple The Big Heat, 1953, The Blackboard Jungle, 1955, 3:10 to Yuma, 1957), bien qu'il se débrouille aussi fort bien dans la comédie. En 1958, il est la vedette qui a le plus de succès au box-office.

Fox, Michael J.,

Acteur (Edmonton, 1961). Fils d'un répartiteur de l'armée, il déménage d'une ville à une autre jusqu'à ce que sa famille s'établisse à Burnaby, en Colombie-Britannique, au début des années 70. À 15 ans, il joue dans une comédie à la Société Radio-Canada, Leo and Me, puis il accepte des rôles occasionnels au théâtre et à la télévision. En 1979, il s'installe à Los Angeles pour y poursuivre sa carrière, qui prend son envol en 1982 lorsqu'il décroche le rôle d'Alex Keaton dans le populaire feuilleton télévisé Family Ties. Ce feuilleton durera quelques années. Il devient vraiment une vedette en 1985 grâce à deux films, Teen Wolf et surtout Back to the Future. Petit et débordant de charme et de gentillesse, il devient une des vedettes les plus populaires du grand et du petit écran aux États-Unis. Il se montre également à l'aise dans des rôles dramatiques comme dans The Light of Day (1986). À ce jour, il est toujours citoyen canadien.

Hall, Monty

Personnalité de la télévision (Winnipeg, 1923). Après avoir travaillé comme comédien à la radio dès 1940, il réside au Canada jusqu'en 1955, tout en faisant des incursions occasionnelles dans le circuit de la télévision américaine pour remplacer l'animateur Warren Hull dans le jeu télévisé Strike It Rich, de CBS. En 1958, CBS lui donne sa propre émission, Keep Talking, mais il faudra attendre 1964 pour qu'il devienne vraiment une grosse vedette de la télévision en animant Let's Make a Deal pour le réseau NBC (puis, de 1968 à 1976, pour le réseau ABC).

Henning, Doug

Illusionniste (Fort Garry, Man., 1947 - Los Angeles, Ca, 7 fév. 2000). Élevé à Oakville, en Ontario, il est diplômé en psychologie de l'U. McMaster. Il étudie la PRESTIDIGITATION auprès de l'artiste américain Dai Vernon, né à Ottawa, et, en 1973, participe au spectacle de magie et de rock « Spellbound ». Il se hisse au statut de vedette l'année suivante quand le Magic Show ouvre sur Broadway et y obtient un énorme succès. Son allure décontractée (cheveux longs et jean) lance une nouvelle mode dans la profession. Son spectacle a fait des tournées internationales.

Huston, Walter

Acteur (né Walter Houghston, Toronto, 1884 -- Hollywood, Ca. 1950). Fils d'un ébéniste dont la famille a quitté l'Irlande pour le Canada en 1840. À la fin de son adolescence, il prend la route avec des compagnies itinérantes interprétant des pièces du répertoire classique. En 1902, il s'établit définitivement aux États-Unis (démontre ses talents de joueur de hockey dans une équipe de Brooklyn, en 1902-1903), et devient une vedette du répertoire vaudevillesque et dramatique. En 1929, il part pour Hollywood et entreprend une carrière brillante au cinéma, ne retournant à Broadway qu'occasionnellement. Impressionnant à la fois par sa présence physique et son charisme, il donne à ses rôles un puissance dramatique inégalable. Au cinéma, il a joué ses plus grands rôles dans Abraham Lincoln (1930), American Madness (1932), Rain (1932), Dodsworth (1936), All That Money Can Buy (1941) et Treasure of the Sierra Madre (1948), sans doute le film le plus important de sa carrière, pour lequel il remporte un oscar sous la direction de son fils, John Huston.

Ireland, John

Acteur (Vancouver, 1914 -- 1992). Il arrive à New York encore enfant. Après quelques expériences de la scène, il commence une carrière au cinéma en 1946. Véhément et passionné, il est petit à petit relégué dans des rôles secondaires, surtout celui du dur, et à la fin des années 60, il apparaît essentiellement dans des films de série B. Il a cependant interprété dans sa carrière quelques rôles mémorables, notamment dans A Walk in the Sun (1946), Red River (1948) et All the King's Men (1949, gagnant d'un oscar).

Jory, Victor

Acteur (Dawson City, Yn. 1902 -- 1982). Après des études à l'U. de la Californie, il fait ses débuts de comédien au théâtre en 1929, passe au cinéma en 1932 et y interprète souvent des rôles de composition. Un regard brûlant et son allure sinistre le caractérisent. Ses rôles sont variés, allant de celui d'Oberon dans A Midsummer Night's Dream (1934; v.f. Le Songe d'une nuit d'été, 1934) à de plus petits rôles dans Gone With the Wind (v.f. Autant en emporte le vent, 1939), The Miracle Worker (1967), Papillon (1973) et dans son dernier film, The Mountain Men (1980).

Keeler, Ruby

Actrice, chanteuse et danseuse (Halifax, 1909 -- 1993). Sa famille s'installe à New York lorsqu'elle a trois ans. Elle débute comme danseuse de music hall en 1923. Mariée à Al Jolson en 1928, elle demeure célèbre en tant qu'héroïne douce et quelque peu fade de plusieurs comédies musicales des années 30 produites par la Warner Brothers, pour la plupart réalisées et chorégraphiées par le génial et excentrique Busby Berkeley. Ses films les plus connus sont 42nd Street, Gold Diggers, Footlight Parade (tous trois de 1933) et Dames (1934).

Knox, Alexander

Acteur (Strathroy, Ont., 1907). Après des études à l'U. de Western Ontario, il fait ses débuts sur scène à Boston, en 1929, et, après 1938, il mène une carrière remarquable au cinéma, partageant son temps entre Hollywood et le Royaume-Uni, surtout dans des rôles de composition. Il fait son apparition la plus célèbre dans le rôle titre du président dans Wilson (1944), qui lui vaut d'être mis en nomination pour un oscar.

Linkletter, Art

Personnalité de la télévision (né Arthur Brown, Moose Jaw, Sask., 1913). Fils adoptif de John et Mary Linkletter, il déménage au Massachusetts avec sa famille quand il est enfant. Il devient citoyen américain en 1942. Au cours de la Deuxième guerre mondiale, il anime deux émissions de radio, People Are Funny, puis House Party, qui est diffusée pendants plusieurs années. En 1950, il fait ses débuts dans les feuilletons télévisés. Sa facilité d'élocution et son style décontracté contribuent à son énorme succès comme intervieweur de « Monsieur Tout le monde » et des enfants pendant plus d'un quart de siècle. Il est également l'auteur d'un essai fort populaire (Kids Say the Darndest Things), qui lutte contre la consommation de drogues chez les jeunes.

Lockhart, Gene

Acteur (London, Ont., 1891 -- 1957). Il fait ses débuts professionnels à l'âge de 6 ans avec le Kilties Band of Canada et, à l'âge de 15 ans, se produit dans des sketches aux côtés de Beatrice Lillie. Ayant fait ses études au Canada et à la Brompton Oratory School, en Angleterre, il fait carrière dans le vaudeville et, après 1916, à New York, sur Broadway.

Sa carrière cinématographique débute en 1935, et pendant les deux décennies suivantes, il joue dans plus de 300 films, où il interprète habituellement des rôles de composition, comme dans His Girl Friday (1940), The House on 92nd Street (1945), Miracle on 34th Street (1947; v.f. Le Miracle de la 34e Rue, 1947), The Inspector General (1949) et Carousel (1956). À Broadway, il joue ses grands rôles dans Ah, Wilderness (1932) et (comme remplaçant de Lee J. Cobb dans le rôle de Willy Loman) dans Death of a Salesman (1949; Mort d'un commis-voyageur, 1949). Dans la dernière partie de sa vie, il fait de fréquents passages à la télévision. C'est aussi un écrivain, un chanteur et un compositeur de talent. Père de l'actrice June Lockhart, il prend la nationalité américaine en 1939.

MacKenzie, Gisèle

Chanteuse (née Gisèle La Flèche, Winnipeg, 1927; d Burbank, Ca. 5 Sept 2003). Elle étudie le violon au Royal College of Music, de 1941 à 1945, mais c'est en tant que chanteuse qu'elle se fait connaître, d'abord au Canada (lors de sa propre émission de radio, Meet Gisèle, de 1946 à 1949, à la SRC, et ensuite aux États-Unis. Jack Benny la présente aux auditeurs américains en 1953 et, la même année, le réseau NBC lui confie l'animation de l'émission Your Hit Parade, qui se poursuit jusqu'en 1957. En 1955, elle devient citoyenne américaine.

Mayer, Louis B.

Réalisateur de films (né Eliezer Mayer, Minsk, Russie, 1885 -- Los Angeles, Ca. 1957). Né dans une famille ouvrière qui émigre à New York pendant sa tendre enfance pour par la suite s'installer en 1890 à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, où son père devient brocanteur. Pendant sa jeunesse, il travaille dans l'entreprise familiale. Par la suite, il se plaît à rappeler les manifestations grossières d'antisémitisme dont il a été l'objet alors qu'il fouillait dans les poubelles canadiennes à la recherche de rebuts recyclables. En 1899, devenue rentable, l'entreprise s'oriente vers la récupération des navires et Mayer parcourt de nombreuses villes américaines pour y vendre de la ferraille. S'étant établi à Boston, il achète une petite salle de cinéma en 1907 et commence à y projeter des films. Il achète plus tard d'autres salles et, en 1915, réalise des profits énormes en obtenant les droits de distribution aux États-Unis de Birth of a Nation (v.f. Naissance d'une nation, 1914), de D.W. Griffith.

En 1917, il possède sa propre compagnie de production et en 1924 il fusionne avec Metro et Goldwyn pour former la MGM, dont il demeure le vice-président et le directeur général jusqu'en 1951. Au cours des années 30 et 40, pendant « l'âge d'or » de Hollywood, Mayer est l'un des hommes les plus puissants de l'industrie, du moins sur le plan de la production, et l'incarnation du nabab tyrannique du cinéma.

Nielsen, Leslie

Acteur (Regina, 1926). Fils d'un immigrant britannique devenu policier dans la GRC (et frère du politicien Erik NIELSEN), il passe son enfance à Fort Norman (aujourd'hui Tulita), au Territoires du Nord-Ouest, et, plus tard, dans les environs d'Edmonton. Après avoir servi dans l'armée de l'air au cours de la Deuxième guerre mondiale, il est annonceur à la radio pendant une courte période, après quoi il suit une formation à l'Academy of Radio Arts (Toronto), au Neighborhood Playhouse (New York) et à l'Actors Studio (New York). Après avoir travaillé un peu pour la radio et la télévision américaines, il s'installe à Hollywood, où il conclut un engagement avec MGM en 1954. C'est vers cette époque qu'il prend la nationalité américaine. Dès lors, il poursuit une carrière extrêmement prolifique au cinéma, à la télévision et occasionnellement au théâtre. Comédien d'une grande santé morale et physique il est indémodable et polyvalent, il se produit entre autres dans des films de série B (Forbidden Planet, 1956), des films catastrophe (The Poseidon Adventure, 1972; L'aventure du Poséidon, 1972), un grand nombre de téléséries (The New Breed, Peyton Place, Police Squad) et dans quelques productions canadiennes (par exemple, Riel, pour la télévision de la SRC), pour ne parler que de ceux-là. Depuis quelques années, il est surtout connu pour deux de ses incarnations, celle du médecin d'Airplane! (1980), si prompt à gifler les bonnes soeurs, et celui du maladroit lieutenant Frank Drebbin dans l'immense succès Naked Gun (v.f. L'agent fait la farce).

Pickford, Mary

Actrice (née Gladys Smith, Toronto 1893 -- Hollywood, Ca. 1979). À la mort de son père, en 1898, elle devient membre de la Cummings Stock Company de Toronto, alors qu'elle n'est encore âgée que de 5 ans, et par la même occasion, soutien de famille pour sa mère et deux enfants plus jeunes encore. Trois ans plus tard, la famille émigre aux États-Unis et Mary (ou « Baby Gladys », dans sa publicité) gravit les échelons jusqu'à Broadway, où elle joue dans une pièce de David Belasco à l'âge de 14 ans. En 1909, elle fait du charme à D.W. Griffith pour qu'il lui accorde un emploi et elle joue dans un grand nombre de ses films à deux bobines pour ensuite devenir l'une des premières stars du cinéma. En 1917, elle gagne 350 000 $ par film pour la First National et elle est devenue, tout comme Chaplin, l'actrice de cinéma la plus célèbre au monde. Pendant des années, elle est « la petite fiancée de l'Amérique », une jeune fille espiègle, aux boucles blondes, dont l'innocence réchauffe le coeur. En 1919, avec Griffith, Chaplin et Douglas Fairbanks, elle est membre fondatrice de la United Artists et, l'année suivante, épouse Fairbanks, le couple devenant célèbre sous le nom de « la famille royale de Hollywood ». Parmi ses innombrables films à succès, on peut citer Stella Maris (1916), Daddy Long Legs (1919) et Sparrows (1926). Son seul nom sur une affiche fait recette jusqu'à la fin des années 20, mais elle subit inévitablement le contrecoup du film parlant et ne peut échapper au fait qu'elle est devenue trop vieille pour les rôles dans lesquels le public aimait la voir.

Pidgeon, Walter

Acteur (East Saint John, N.-B., 1897 -- Santa Monica, Ca. 1984). Il fait ses études à l'U. du Nouveau-Brunswick et au New England Conservatory of Music (Boston). Il joue dans ses premiers films au moment où le cinéma muet tire à sa fin (1926) et se fait une notoriété durant les années 30 en tant qu'interprète solide et polyvalent (il interprète aussi bien des rôles de composition que des premiers rôles, allant même jusqu'à chanter dans des comédies musicales). Sa carrière atteint un sommet durant les années 40, particulièrement dans How Green Was My Valley (1941; Qu'elle était verte ma vallée, 1941), réalisé par John Ford et dans Mrs. Miniver (1942; Madame Miniver, 1942), un film de William Wyler, dans lequel il donne la réplique à Greer Garson, avec qui il a souvent travaillé. Homme d'une stature imposante, doté d'une voix profonde au débit lent, il dégage une grande assurance et beaucoup de sérieux. Au total, il a participé à plus de 100 films jusque dans les années 70, jouant également à Broadway à l'occasion.

Qualen, John

Acteur (né John Oleson, Vancouver, 1899 -- Los Angeles, 12 sept. 1987). Il est né dans une famille norvégienne. Après avoir obtenu son diplôme à la Northwestern University, il entre dans une société à capital-actions. En 1931, il débute sa carrière cinématographique, et pendant 40 ans il joue dans plus de 100 films, toujours des rôles de composition. Sa voix aiguë et son physique malingre en font le comédien idéal pour interpréter les faibles et les victimes. Il est impossible d'oublier son interprétation dans His Girl Friday (1940), The Grapes of Wrath (1940; Les raisins de la colère, 1940) et bien d'autres films. Ironiquement, peut-être, il joue le rôle du père des JUMELLES DIONNE dans les films où les quintuplées se produisent au cours des années 30.

Robson, Mark

Réalisateur (Montréal, Qc, 1913 -- 1978). Après ses études à l'U. de la Californie à Los Angeles, il réalise son premier travail important comme co-monteur de Citizen Kane (1941). Au milieu des années 40, il réalise des films d'horreur pour Val Lewton et vers la fin des années 50, il commence à produire ses propres films, dont plusieurs sont des adaptations ambitieuses de livres à succès tels Peyton Place (1957), From the Terrace (1960), Von Ryan's Express (1965) et Valley of the Dolls (1967), pour finir avec des films catastrophes (Earthquake, 1974, Avalanche Express, 1979).

Sahl, Mort

Acteur comique (Montréal, Qc, 1926). Élevé en Californie, il est surtout connu comme monologuiste acerbe et engagé. Sa célébrité des débuts, jamais égalée depuis, lui vient dans les années 50, alors qu'il présente des monologues humoristiques dans les boîtes de nuit, écorchant au passage la politique américaine dans une perspective qui n'est pas sans rappeler celle de la Beat Generation. Sur scène, à la télévision, sur disque ainsi qu'au cinéma, il ne cesse de s'en prendre à la politique, son style cynique et pince-sans-rire laissant deviner un idéalisme blessé.

Sarrazin, Michael

Acteur (Québec, vers 1940). Formé à l'Actors Studio de New York, il joue dans quelques documentaires produits par l'OFFICE NATIONAL DU FILM, puis va s'établir aux États-Unis pour travailler à la télévision. En 1967, avec le film They Shoot Horses, Don't They? (1969; On achève bien les chevaux, 1969), il fait figure d'étoile montante. Depuis, sa carrière stagne, mais il demeure un interprète tout à fait remarquable, en grande partie grâce à ses yeux d'un bleu profond et à sa grande sensibilité.

Sennett, Mack

Réalisateur, producteur et acteur (né Mikall Sinnott, Danville, Qc, 1880 -- Woodland Hills, Ca. 1960). Ses parents sont des immigrants irlandais de la classe ouvrière qui s'installent au Connecticut quand il a 17 ans. Il espère d'abord faire carrière comme chanteur d'opéra, mais alors qu'il travaille comme ouvrier agricole, il rencontre en 1902 Marie Dressler (également née au Canada), dont il obtient une lettre d'introduction destinée au metteur en scène David Belasco. Cette démarche ne le conduit nulle part, mais il reste à New York pour devenir comédien. En 1908, il commence à travailler pour les Biograph Studios et se produit dans beaucoup de films réalisés par D.W. Griffith, et il en arrive graduellement à faire lui-même de la réalisation.

En 1912, il est l'un des cofondateurs de la société cinématographique Keystone et, quelques années plus tard, y crée la comédie burlesque qui rend son nom synonyme de bouffonnerie délirante, dépourvue de toute inhibition. Parmi les vedettes de sa compagnie, on trouve des acteurs de talent tels Mabel Normand, « Fatty » Arbuckle, Chester Conklin et, pendant une année, Charlie Chaplin, qui fait ses débuts à l'écran sous la direction de Sennett. Le groupe échevelé de danseurs de music hall que forment les « Keystone Kops » (les policiers de la Keystone) est un autre trait caractéristique de ces films que Sennett a souvent montés lui-même avec un art consommé de la comédie.

Après 1917, Sennett fonde sa propre compagnie et continue de produire des comédies jusqu'à la fin du cinéma muet. Dans les années 30, sa carrière commence à décliner et, en 1935, il se retire pendant quatre ans au Canada, où il vit presque dans la misère. Il retourne en 1939 à Hollywood où il exerce différents emplois, peut-être parce qu'il y a été incité par l'oscar spécial qu'on lui décerne en 1937.

Shatner, William

 acteur (Montréal, 1931). Il fait ses études à l'U. McGill. Avant d'entreprendre une carrière américaine sur la scène et à l'écran, en 1958, il fait du théâtre de répertoire et se produit au FESTIVAL DE STRATFORD. Ses passages au cinéma et son travail à Broadway sont incontestablement éclipsés par sa carrière à la télévision, laquelle est surtout marquée par son interprétation du capitaine Kirk, dans la télésérie Star Trek. Avec son air d'idéaliste, sans originalité, mais solide, énergique et intègre, il incarne à la perfection le conformiste plein de bon sens égaré parmi une pléthore d'extra-terrestres et de personnages secondaires de différentes origines ethniques. Sans avoir jamais été un acteur extraordinaire, Shatner, en la personne du capitaine Kirk, est néanmoins devenu un de ces héros mythiques qu'adorent singer les monologuistes comiques et dont l'image se retrouve sur les affichettes que les automobilistes de tout le continent collent sur leurs pare-chocs. Plus récemment, Shatner a joué dans les films de Star Trek et dans une autre télésérie, T.J. Hooker. Il a également écrit plusieurs romans de science-fiction pour sa collection Tek, dont on a ensuite fait une télésérie.

Shearer, Norma

Actrice (Montréal 1900 -- Woodland Hills, Ca. 1983). Fille d'un riche homme d'affaires, elle se rend à New York avec sa mère pendant la Première Guerre mondiale, après la faillite de l'entreprise paternelle, espérant percer dans le show business. On peut la voir dès 1920 dans des films tournés à New York. En 1923, son futur mari, le génial directeur de production de la Metro Goldwyn Mayer, Irving Thalberg, la fait entrer chez MGM. En 1927, elle est devenue une vedette et, au début des années 30, MGM l'appelle « la Première dame de l'écran ». Elle est mise en nomination pour un oscar à cinq reprises et les studios lui donnent les rôles les plus savoureux, mais en 1936, à la mort de Thalberg, sa carrière commence à décliner pour se terminer en 1942. Actrice sensible et compétente sans être vraiment exceptionnelle, elle a joué ses meilleurs rôles dans The Divorcée (1930), The Barretts of Wimpole Street (1930), Romeo and Juliet (1936) et The Women (1939).

Smith, Alexis

Actrice (Penticton, C.-B., 1921 -- Los Angeles, Ca. 1993). Adolescente, elle se produit dans des théâtres d'été en Colombie-Britannique. Elle fréquente le Los Angeles City College quand elle est « découverte » par un dénicheur de vedettes au service de la Warner Brothers. Elle tourne son premier film en 1940 et joue bientôt des premiers ou des seconds rôles, ce qu'elle continue à faire pendant toutes les années 50. Sa froide intelligence et son charme la rendent toujours agréable à regarder. Elle prend sa retraite à la fin des années 50, mais effectue un retour à Broadway au début des années 70. Elle recommence à jouer au cinéma en 1975 et fait pendant un an partie de la distribution du feuilleton populaire Dallas.

Steinberg, David

Acteur comique (Saint-Boniface, Man., 1941). Fils d'un rabbin roumain, il se produit avec la Second City Revue après ses études à l'U. de Chicago. Il a du succès en tant que monologuiste à la scène et au petit écran et est souvent invité comme présentateur de comédies ou animateur de talk-shows. Steinberg est devenu l'un des premiers réalisateurs de comédies à Hollywood.

Wiseman, Joseph

Acteur (Montréal, 1918). Grand, mince et autoritaire, cet acteur incarne surtout les grands maîtres du crime (p. ex. Dr No, 1962, The Valachi Papers, 1972) ou les patriarches en tous genres. Sa carrière à la scène débute en 1936, et pendant les années 60, il se produit fréquemment avec la Lincoln Centre Repertory Company.

Wray, Fay

Actrice (Cardston, Alb., 1907 - Manhattan, NY., 8 août 2004). Élevée à Los Angeles. Son premier film vraiment important est The Wedding March (1928; La Symphonie nuptiale, 1929), réalisé par Erich von Stroheim. Jusqu'en 1958, on peut la voir dans un grand nombre d'oeuvres cinématographiques. On se souvient de cette frêle petite blonde aux grands yeux, fort talentueuse dans son rôle d'héroïne hurlante emportée par un gigantesque gorille amoureux dans la version originale de King Kong (1933).