Gordon, Jeanne | l'Encyclopédie Canadienne

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Gordon, Jeanne

Jeanne (née Ruby) Gordon. Contralto (Wallaceburg, près Windsor, Ont., 26 janvier 1885 - Macon, Mo., 22 février 1952). A.T.C.M. [La date de naissance corrigée est le résultat des recherches de J.B. McPherson.

Gordon, Jeanne

Jeanne (née Ruby) Gordon. Contralto (Wallaceburg, près Windsor, Ont., 26 janvier 1885 - Macon, Mo., 22 février 1952). A.T.C.M. [La date de naissance corrigée est le résultat des recherches de J.B. McPherson.] Son seul professeur fut Albert Ham avec qui elle étudia alors qu'elle fréquentait le Havergal College à Toronto. Son père, John Gordon, était membre du Parlement, et, durant sa jeunesse, elle chanta fréquemment devant sir Wilfrid Laurier. À la suite d'un mariage malheureux avec Ralph K. Trix de Detroit (1908), elle suivit cependant son mari aux É.-U. mais le quitta en 1917 et commença une carrière de chanteuse professionelle à New York. Elle y fut engagée au théâtre Rialto pour chanter des airs d'opéra aux « intermèdes » d'un spectacle de variétés. Cet engagement lui valut un contrat avec le Creatore Grand Opera avec lequel elle fit ses débuts à Brooklyn, le 11 décembre 1918, dans le rôle d'Amneris dans Aïda. Le printemps suivant, elle effectua une tournée avec le Scotti Grand Opera et, le 22 novembre 1919, fit des débuts remarquables au Metropolitan Opera dans le rôle d'Azucena dans Il Trovatore. Elle demeura premier contralto de la compagnie durant neuf saisons consécutives, interprétant quelque 25 rôles en français, italien, allemand et anglais, parmi lesquels Carmen, Dalila, Eboli de Don Carlo, Marina de Boris Godounov, Brangaene de Tristan und Isolde en plus de nouveautés. Elle chanta aussi lors des créations de L'Oiseau bleu d'Albert Wolff et de Cleopatra's Night de Henry Hadley. Wilfrid Pelletier fut son répétiteur pour la grande majorité de ses rôles. Également active au concert, elle participa à Montréal à un programme d'artistes canadiens aux côtés d'Edmund Burke, Florence Easton et Edward Johnson, sous la direction de Pelletier (11 mars 1926), et chanta à Toronto avec le National Chorus dirigé par Albert Ham (27 janvier 1927). Après avoir chanté comme invitée avec l'Opéra de Monte-Carlo (1928) et ailleurs en Europe, puis avec le TSO sous la direction de Luigi von Kunits (saison 1929-30) et le Toronto Promenade Orchestra et Reginald Stewart (1930, sa dernière apparition en public), sa santé mentale déclina. Elle fut admise dans un sanatorium au Missouri où elle fut confinée jusqu'à sa mort d'une crise cardiaque.

Femme grande et attrayante, à la personnalité magnétique et douée d'une véritable voix de contralto, d'une étendue et d'une richesse exceptionnelles, Jeanne Gordon n'a jamais tout à fait réalisé les promesses que suggéraient des critiques comme celle du Musical America à la suite de son interprétation de Brangaene au Metropolitan en 1921 : « L'apport individuel le plus satisfaisant à tous les points de vue fut celui de Jeanne Gordon dont l'admirable contralto et le sens aigu des valeurs dramatiques et visuelles s'exprimèrent de façon prenante... » Elle a enregistré neuf 78t. d'une face chez Columbia (1920-22) et deux chez Victor (1925). La nomenclature en paraît dans En remontant les années. En 1927, elle figura dans quelques courts métrages de Warner Brothers-Vitaphone, chantant des extraits d'opéra avec Martinelli, Gigli et d'autres. Avec Edward Johnson et Louise Edvina, elle partage un micr. d'airs d'opéra (Rococo 5254).

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