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Hutterites

Les hutterites, partisans du pasteur Jacob Hutter, furent à l'origine des anabaptistes d'Autriche et du sud de l'Allemagne qui s'installèrent en Moravie en 1529 pour y mener une vie communautaire.

Hutterites

Hutterites. Les hutterites, partisans du pasteur Jacob Hutter, furent à l'origine des anabaptistes d'Autriche et du sud de l'Allemagne qui s'installèrent en Moravie en 1529 pour y mener une vie communautaire. Après de multiples persécutions, ils émigrèrent en Russie en 1770 et, subséquemment, aux États-Unis vers 1870. Après 1918, quelque 50 familles émigrèrent au Canada, s'établissant d'abord en Alberta et au Manitoba, puis en Saskatchewan. Au cours des années 1970, le nombre de hutterites canadiens s'élevait à 15 000 environ. En 1983, le quart de tous les hutterites d'Amérique du Nord vivaient au Manitoba.

Les hutterites ont conservé leur dialecte tyrolien. Au cours de leurs services religieux dominicaux et quotidiens, ils utilisent un hymnaire intitulé Die Lieder der Hutterischen Brüder (Chants des frères hutterites). La plupart des hymnes, écrites par des anabaptistes et des hutterites du XVIe siècle, ont un contenu à la fois religieux et historique. Les mélodies sont surtout celles de chansons sacrées et profanes du folklore allemand du XVIe siècle, mais certaines sont aussi dérivées d'oeuvres de musique savante, de chansons des Meistersinger, de chants grégoriens et d'hymnes de la Réforme, dont l'une est peut-être l'oeuvre d'un hutterite. Ces mélodies sont apprises d'oreille. Les jeunes copient les textes et apprennent à les chanter de mémoire les samedis et dimanches. En plus du contenu de l'hymnaire, les familles entonnent des chants évangéliques et d'autres hymnes à la maison, le soir. Tout le chant s'effectue à l'unisson et à l'octave, sauf dans un petit nombre de colonies où l'on chante à la quarte parallèle. Le chant est souvent dirigé par des femmes.

Les hutterites vivent dans des communautés fermées qu'ils ne quittent que pour affaires, pour être hospitalisés ou pour rendre visite à d'autres hutterites. Il leur est défendu de posséder des instruments de musique, postes de radio, téléviseurs, tourne-disques et magnétophones et de fréquenter des lieux d'amusement publics. Ils n'ont donc presque aucun contact avec une musique autre que leur propre chant. Leur théologie de la musique, qui est de chanter pour la gloire de Dieu et non pour le « plaisir charnel », repose sur le Nouveau Testament et les écrits de Peter Riedemann, un hutterite du XVIe siècle. Les hutterites n'ont aucun chant profane. Voir aussi Mennonites.

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