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Irrigation

L'irrigation est nécessaire dans les endroits où le CLIMAT est essentiellement aride ou semi-aride et où les précipitations sont faibles et imprévisibles (voir PLUIE).

L'irrigation est nécessaire dans les endroits où le climat est essentiellement aride ou semi-aride et où les précipitations sont faibles et imprévisibles (voir Pluie). Dans certaines régions, comme le Sud des Prairies, le Sud de la Colombie-Britannique et le Sud-Ouest de l'Ontario, on a recours à l'irrigation pour compenser les faibles précipitations et obtenir les récoltes souhaitables. Au Canada, l'irrigation est un phénomène relativement récent. Avant les années 1890, tous les travaux d'irrigation étaient effectués par les particuliers. De 1898 à 1915, la majorité des mesures incitatives proviennent d'investissements de compagnies et de sociétés privées telles le Canadien Pacifique. Depuis 1915, les gouvernements provinciaux aident les localités à mettre sur pied des réseaux d'irrigation, ce qui amène une croissance rapide des zones irriguées. En 1935, le gouvernement fédéral, par l'entremise de l'Administration du rétablissement agricole des Prairies (ARAP), lance un programme d'aide technique et financière pour l'aménagement d'installations d'entreposage de l'eau dans les fermes des particuliers, les fermes communautaires et les exploitations à grande échelle de toute la région des plaines. De 1950 à 1960, l'ARAP élabore les plans et construit deux importantes structures d'irrigation, en collaboration avec les gouvernements de l'Alberta et de la Saskatchewan. Les barrages de St. Mary et de Waterton et plusieurs réservoirs internes mènent à l'aménagement du district d'irrigation de la rivière St. Mary dans le Sud de l'Alberta, le plus grand au Canada, qui couvrait 132 600 ha en 1986. Dans le centre Sud de la Saskatchewan, le barrage Gardiner, une infrastructure à fonctions multiples établit aussi un périmètre d'irrigation de quelque 21 000 ha, le plus grand de la Saskatchewan. De plus petits travaux d'aménagement sont entrepris par l'ARAP de même que par toutes les provinces de l'Ouest dans les années 70 et 80, y compris la rénovation de vieilles installations et des travaux d'irrigation importants.

Environ 747 625 ha des terres agricoles canadiennes étaient irrigués en 1986. Statistique Canada indique les superficies totales par région comme suit : provinces de l'Atlantique, 2038 ha; Québec, 15 284 ha; Ontario, 52 535 ha; provinces des Prairies, 559 954 ha (dont 466 291 ha en Alberta); Colombie-Britannique, 117 811 ha. Les plus grands travaux sont effectués dans le Sud de l'Alberta. En 1970, le gouvernement de l'Alberta, en collaboration avec13 districts d'irrigation, lance un important programme de travaux de rénovation et d'irrigation à frais partagés. Entre 1970 et 1986, la province investit 525 millions de dollars pour la réfection des installations et, de leur côté, les districts injectent 97 millions de dollars, en incluant leur contribution pour l'exploitation et l'entretien. La rénovation des installations se poursuit toujours selon la formule 86 :14, déterminée par des études économiques comme le ratio entre les bénéfices sociaux acquis et les avantages directs des agriculteurs ayant des terres irriguées.

D'autres provinces établissent des politiques différentes et concluent des ententes de partage des coûts différentes avec le gouvernement fédéral pour de nouvelles installations, notamment la Saskatchewan, qui annonce une entente pour des travaux d'irrigation de 100 millions de dollars en 1986. Le manque de pluie est le facteur qui limite le plus la production et la diversification des cultures dans le Sud des Prairies. Dans cette région, les sols et la saison de croissance dépendent de l'irrigation sur 2 à 3 millions ha. Toutefois, les projets d'expansion de l'irrigation sont grandement restreints par l'accessibilité limitée aux cours d'eau principaux et par leur emplacement; par le coût élevé de l'aménagement des travaux d'immobilisations, c'est-à-dire les barrages réservoirs, les réseaux de distribution et de dérivation; et par la compétition internationale dans le marché des produits agricoles.

En Alberta, par exemple, bien que seulement 4 p. 100 des terres arables soient irriguées, la production de cette superficie représente environ 18 p. 100 de la production agricole brute annuelle de la province (environ 850 millions de dollars). L'irrigation assure la subsistance de quelque 5800 fermes dans une région qui autrement pourrait soutenir moins de 1000 exploitations de bovins en pâturage et de blé en terre sèche. Les travaux d'irrigation, de même que les services qui s'y rattachent et l'industrie de la transformation, fournissent quelque 35 000 emplois en Alberta et assurent la subsistance d'une des régions agricoles les plus productives et les plus diversifiées du Canada.

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