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Les Violons du Roy

Les Violons du Roy. Orchestre de chambre situé à Québec, composé de 15 instrumentistes fondé en 1984 par le chef d'orchestre principal Bernard Labadie. Son nom provient de celui de l'orchestre de la cour des rois Bourbon de France aux 17e et 18e siècles.

Les Violons du Roy

Les Violons du Roy. Orchestre de chambre situé à Québec, composé de 15 instrumentistes fondé en 1984 par le chef d'orchestre principal Bernard Labadie. Son nom provient de celui de l'orchestre de la cour des rois Bourbon de France aux 17e et 18e siècles. L'ensemble se consacre principalement au répertoire baroque et classique (bien qu'il joue de plus en plus des œuvres romantiques et, à l'occasion, des œuvres du 20<sup>e</sup> siècle), privilégiant l'approche stylistique la plus authentique. La quasi-totalité du personnel de l'orchestre vient de Montréal et de Québec, ce qui donne à l'ensemble un aspect bien de chez-nous qui joue clairement en sa faveur.

Histoire
En 1983 et 1984, pendant qu'il est à l'Université Laval, Labadie monte avec succès des représentations de deux opéras baroques, Didon et Énée de Purcell et Le Couronnement de Poppée de Monteverdi. Puis Labadie décide, avec les musiciens, de former un orchestre de chambre professionnel. En 1985, il y ajoute le chœur de chambre professionnel l'Ensemble vocal Bernard Labadie (appelé plus tard La Chapelle de Québec ) en 1985, ce qui permet à l'ensemble de s'attaquer à des œuvres combinées telles que des messes et des cantates.

Les Violons du Roy se fait d'abord connaître par son interprétation du Requiem de Mozart (qui devient une œuvre essentielle de son répertoire) lors des funérailles de René Lévesque en 1987. La réputation de l'ensemble grandit rapidement. Il commence à faire des tournées internationales en 1988 avec un engagement en Belgique, et joue souvent en Europe, dans des villes d'Espagne, de Belgique, d'Allemagne, de France, d'Angleterre, d'Autriche, du Danemark et de Hollande. Il effectue également des tournées au Maroc, en Équateur, au Mexique et aux États-Unis et partout au Canada. En 1992, année marquante, le cœur de l'orchestre, composé de 15 membres devenus permanents, et Labadie signent un contrat d'enregistrement avec l'étiquette américaine, Dorian. Leur premier album sous cette étiquette est Simphonies des noëls [sic] en 1993; depuis, ils enregistrent plus de douze autres albums.

Si la fin des années 1980 voit Les Violons du Roy se faire un nom, la fin des années 1990 voit sa position se consolider. En 1997, l'ensemble effectue son premier engagement au Lincoln Center de New York et commence une série de représentations du Messie à Montréal, à Ottawa et à Toronto et est acclamé; la représentation de 1999 est diffusée par la télévision de Radio-Canada. En 1998, il produit pour la première fois un opéra et joue Les noces de Figaro avec l'Opéra de Montréal et l'Opéra de Québec. L'année suivante marque le lancement d'une série régulière de concerts à Montréal. Pour commémorer le 250<sup>e</sup> anniversaire du décès de Bach en 2000, Les Violons du Roy enregistre l'arrangement réalisé par Labadie de L'Art de la fugue, et, de concert avec La Chapelle de Québec, joue la Passion selon Saint Matthieu et est unanimement applaudi à Québec, à Montréal et à Toronto.

L'ensemble se produit encore une fois au Lincoln Center le 18 septembre 2001, malgré les attaques terroristes survenues une semaine auparavant. Le programme est approprié : la Messe Lord Nelson de Haydn et le Requiem de Mozart. L'enregistrement du Requiem effectué à Troy (N.-Y.) le 20 septembre 2001 est lancé une année plus tard et permet aux Violons du Roy de remporter trois prix Juno (l'ensemble avait remporté un prix l'année précédente avec Handel : Apollo e Dafne et en 2007, un prix pour Piazzolla). L'orchestre conserve un emploi du temps chargé. En 2004, il produit la Passion selon Saint-Jean de Bach, fait des tournées en Europe et présente Cosi fan tutte au Lincoln Centre. Toujours en 2004, commence la rénovation du Palais Montcalm pour qu'il devienne la résidence permanente des Violons du Roy.

Parmi ses nombreux prix, l'ensemble remporte plusieurs Prix Opus dans la catégorie Concert de l'année depuis 2000, et un Prix d'excellence de la ville de Québec en 1994. De plus, il est plusieurs fois en nomination aux Juno, notamment en 2010 pour son album Bartok (ATMA ACD 22576, 2008). Il joue avec de nombreux solistes canadiens et internationaux de renom, dont le violoniste James Ehnes, l'altiste Roberto Diaz, les sopranos Karina Gauvin et Sandrine Piau, la mezzo-soprano Anita Kraus, le ténor Benjamin Butterfiled et le baryton Russell Braun.

Style

Selon Labadie, « les termes tels que précision, tension, énergie et participation sont souvent utilisés en ce qui concerne Les Violons du Roy » (La Scena Musicale, 1er mai 1999). Le chef d'orchestre et l'ensemble prennent bien soin d'être fidèles au style de l'époque à laquelle appartient l'œuvre qu'ils interprètent. Bien que les musiciens ne jouent pas sur des instruments d'époque, ils utilisent des archets anciens. Il en résulte un coup en arc qui a une intensité variable, grandissant fortement près du milieu de l'archet. L'utilisation d'instruments modernes, et par conséquent, de cordes en acier, permet une projection et une brillance plus grandes du son. Les Violons du Roy compte parmi les ensembles peu nombreux dans le monde à utiliser une telle combinaison d'instruments traditionnels et modernes. La réaction face à leur son est généralement positive, même si quelques critiques sont moins qu'enthousiastes et pensent que les musiciens doivent travailler trop fort pour obtenir le son qu'ils souhaitent.

Labadie est un chef d'orchestre méticuleux qui est reconnu pour laisser les sièges permanents inoccupés jusqu'à ce qu'il trouve exactement le bon musicien pour occuper le siège. L'attention qu'il porte au détail se traduit dans la musique et lui mérite une excellente réputation, ainsi qu'à l'orchestre Les Violons du Roy pour la qualité de leurs interprétations. Le Devoir décrit l'ensemble comme « impeccablement raffiné et précis. Leur chimie devient invisible, inaudible...afin que seul son résultat soit apparent, aussi formidable qu'inattendu. »

Discographie

Mozart Flute Concertos : Marc Grauwels flûte, Labadie chef d'orchestre; 1989; Hyperion/Melodic CAD 66393.

Simphonies des noëls : Labadie chef d'orchestre; 1993; Dorian DOR-90180.

Cantates profanes de J.S. Bach, Vol. 1 : Labadie chef d'orchestre; 1994; Dorian DOR-90199.

Pergolesi : Stabat Mater / Vivaldi : Stabat Mater, Motet in furore glustissimae irae : Labadie chef d'orchestre; 1994; Dorian DOR-90196.

Cantates profanes de J.S. Bach, Vol. 2 : Labadie chef d'orchestre; 1995; Dorian DOR-90207.

Music of Bach's Sons : Labadie chef d'orchestre; 1996; Dorian DOR-90239.

Encore! : Labadie chef d'orchestre; 1998; Dorian DOR-90012.

Vivaldi Concerti for Srings : Labadie chef d'orchestre; 1999; Dorian xCD-90255.

Handel : Apollo e Dafne : Karina Gauvin soprano, Russell Braun baryton, Labadie chef d'orchestre; 2000; Dorian xCD-90288.

Bach : Goldberg Variations : Labadie chef d'orchestre, arrangeur; 2000; Dorian xCD-90281.

J.S. Bach : Art of the Fugue : Labadie chef d'orchestre, arrangeur; 2001; Dorian xCD-90297.

Requiem de Mozart : Labadie chef d'orchestre; 2002; Dorian DOR-90310.

Celebration : Labadie chef d'orchestre; Dorian DOR-90024.

Psaume 51 et Cantate 82 de J.S. Bach : Labadie chef d'orchestre; 2004; ATMA ACD2 2343.

Bibliographie

France BORDELEAU, « Bernard Labadie : de l''entrepreneurship' en musique », Aria, X (hiv. 1987).

Anne-Catherine HATTON, « Les Violons du Roy celebrates 15 years », La Scena Musicale, vol. IV, no 8 (mai 1999).

Colin EATOCK, « Early music revival », Performance (déc. 2003 - fév. 2004).

Irène BRISSON. Les Violons du Roy: à la mesure d'un rêve (Quebec City 2010).

Lecture supplémentaire