Luc Plamondon | l'Encyclopédie Canadienne

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Luc Plamondon

Luc Plamondon. Parolier, producteur (Saint-Raymond-de-Portneuf, près de Québec, 2 mars 1942); B. Éd. (Université Laval); doctorat honorifique en littérature (Université Laval) 1994.

Luc Plamondon

Luc Plamondon. Parolier, producteur (Saint-Raymond-de-Portneuf, près de Québec, 2 mars 1942); B. Éd. (Université Laval); doctorat honorifique en littérature (Université Laval) 1994. Enfant, il écoute les turlutes (sortes de ritournelles souvent comiques) de La Bolduc chez sa tante de Limoilou, et il écrit sa première chanson à 16 ans. Il fait ses études classiques et musicales au Séminaire de Québec et au Collège des Jésuites, où il découvre la littérature. Il obtient un baccalauréat en éducation à l'Université Laval et prend quelques cours de littérature à l'Université de Montréal. Il voyage six ans en Europe et aux États-Unis, étudie brièvement l'histoire de l'art à l'École du Louvre et apprend l'anglais, l'allemand et l'italien. À Paris, il rencontre la chanteuse Diane Dufresne, qui étudie le chant. De retour au Québec, il compose, sur une musique d'André Gagnon, « Dans ma Camaro », dont Steve Fiset fait un succès immédiat. Ses chansons sont aussi popularisées par Céline Dion, Monique Leyrac, Renée Claude, Donald Lautrec, Nicole Martin et Pauline Julien.

Écriture de chansons

En 1972 commence avec Diane Dufresne et François Cousineau une association qui produit quelques-uns des plus grands succès pop de la chanson québécoise des années 1970, dont « J'ai rencontré l'homme de ma vie », « En écoutant Elton John », « La Chanteuse straight » et « Pars pas sans me dire bye-bye ». D'abord inspiré par Léo Ferré et Georges Brassens, Plamondon s'éloigne rapidement de ses maîtres. Ses phrases « flash » issues de la langue populaire et ses sujets modernes séduisent les jeunes générations. Il écrit près de 75 chansons pour Diane Dufresne, notamment « Chanson pour Elvis » (musique de François Cousineau), « Le Parc Belmont » (musique de Christian Saint-Roch), « J'ai douze ans maman » et « Oxygène » (musiques de Germain Gauthier). Leur collaboration prend fin avec Dioxine de carbone, un « opéra-cartoon » (musique d'Angelo Finaldi) qui est mal reçu par la critique et ne tient l'affiche qu'un mois au Cirque d'hiver de Paris en 1983.

Dans les années 1980, Plamondon devient un des paroliers les plus recherchés de France. Il écrit pour Françoise Hardy (« Flash-Backs »), Catherine Lara (« Haut les mains »), Petula Clark (« Mister Orwell ») et Johnny Hallyday (« Le Repos du rocker ») et collabore aux textes de l'opéra Lily Passion, créé au Zénith de Paris en 1986. « Coeur de rocker », composé pour Julien Clerc, se vend en France à plus de 75 000 exemplaires en 1984. Plamondon contribue au succès en France de plusieurs chanteurs québécois, comme Robert Charlebois (« J'taime comme un fou », « Les Talons hauts »), Fabienne Thibeault (« Les Uns contre les autres », « Question de feeling »), Claude Dubois (« Le Blues du businessman ») et Martine Saint-Clair (« Quand je tombe en amour »). Il produit la comédie musicale Pied de poule de Marc Drouin (1982) et le spectacle Un rendez-vous de Louise Forestier (1984). Une compilation de ses plus grands succès, interprétés par plusieurs artistes, paraît en 1985 sur étiquette Kébec-Disc (KD-633). Il est membre fondateur de la Société professionnelle des auteurs et compositeurs du Québec (SPACQ), et sa sortie fracassante au gala de l'ADISQ de 1983 favorise la reconnaissance des droits d'auteur par les gouvernements québécois et canadien.

Comédies musicales et opéras rock

À la fin des années 1970 et dans les années 1980, Plamondon se consacre principalement à l'écriture de comédies musicales et d'opéras modernes traitant la plupart du temps des vedettes du show business, légendes vivantes de cette fin de siècle. Starmania, musique de Michel Berger, illustre les travers du « Star System » et est créé au Palais des congrès de Paris en 1979. En 1980, il écrit Suite rock en rose, sur une musique de Nanette Workman et créée par cette dernière au Spectrum de Montréal. En 1990, il signe un deuxième opéra rock avec Michel Berger, La Légende de Jimmy (mise en scène de Jérome Savary), inspiré de la vie de James Dean et mettant en vedette Diane Tell, Renaud Hantson et Nanette Workman. La Légende tient l'affiche cinq mois au Mogador et le disque se vend à plus de 100 000 exemplaires (CBS CK-90857-CD). Le livret intégral est publié aux éditions Cherche midi en 1991. Sa comédie musicale Notre-Dame de Paris, dont la musique est composée par Richard Cocciante, est créée le 16 septembre 1998 à Paris. Elle est inspirée du roman de Victor Hugo et connaît un succès international. Elle est présentée au Canada, en France, en Russie, en Suisse, en Espagne, en Chine et en Corée du Sud. La musique est enregistrée par la compagnie montréalaise Disques Strato en 2000 (STRA2-1258). La cinquième comédie musicale de Plamondon, Cindy : Cendrillon 2002, musique de Romano Musumarra, est créée au Palais des congrès le 3 octobre 2002. Elle n'est pas bien reçue et ne fait pas long feu. La piste sonore (Phoebus PBCD 9970) sort en 2002.

Distinctions

En 1991, Céline Dion enregistre un album hommage intitulé Dion chante Plamondon (Sony Music BK 64363); il est double platine au Québec et vendu à plus d'un million d'exemplaires en France. Un coffret, J'aurais voulu être un artiste... pour pouvoir dire pourquoi j'existe, est produit par Musicor et sort en 2010. La compilation inclut 77 chansons de Plamondon et les interprètes sont, entre autres, Céline Dion, Diane Dufresne et Robert Charlebois.

Plamondon occupe une place unique dans la chanson québécoise par l'ampleur de son oeuvre et de son succès international. C'est « un poète tragique », selon l'écrivain Jacques Godbout, dont chaque chanson crée un univers théâtral où le rocker a remplacé les héros du passé. Considéré comme le porte-parole de sa génération, il offre à la chanson populaire française une langue capable d'exprimer la solitude et les espoirs des jeunes générations.

Plamondon est membre du Comité consultatif sur le statut de l'artiste du Québec. Il est fait Chevalier de l'Ordre national du Québec en 1990, décoré de l'Ordre des francophones d'Amérique en 1991, introduit au Panthéon de la musique canadienne en 1999, nommé Officier de l'Ordre du Canada en 2002, introduit à l'Allée des célébrités canadiennes en 2003 puis au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens en 2011. Un concert en son hommage a lieu sur la Colline du Parlement le 7 juillet 2001 devant 10 000 spectateurs.

Voir aussi Théâtre musical.

Voir aussi Rodolphe Plamondon, Arthur Plamondon, Ernest-Gill Plamondon et Lucien Plamondon (parents éloignés)

Bibliographie
Georges-Hébert GERMAIN, « Lucky Luc », L'Actualité (août 1984).

Jacques GODBOUT, Plamondon : un coeur de rockeur (Montréal 1988).

Natasha GAUTHIER, « Concert honours Quebec songwriter », Ottawa Citizen (8 juillet 2001).

Paul DALBY, « No two solitudes when it comes to recognition: Luc Plamondon is a household name in Quebec -- English Canada lauds master of French Rock Opera », Toronto Star (8 mars 2003).

Lecture supplémentaire