Mazurette, Salomon | l'Encyclopédie Canadienne

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Mazurette, Salomon

Salomon (Solomon) Mazurette. Pianiste, compositeur, organiste, professeur, baryton (Montréal, 26 juin 1847 - Detroit, 19 septembre 1910). Enfant, il chanta cinq ans comme soliste à l'église Notre-Dame. Avec Paul Letondal, il étudia le piano pendant huit ans.

Mazurette, Salomon

Salomon (Solomon) Mazurette. Pianiste, compositeur, organiste, professeur, baryton (Montréal, 26 juin 1847 - Detroit, 19 septembre 1910). Enfant, il chanta cinq ans comme soliste à l'église Notre-Dame. Avec Paul Letondal, il étudia le piano pendant huit ans. Après un stage au collège (Université d'Ottawa 1865-66), il se rendit à Paris pour travailler avec le pianiste virtuose Jacques Herz et l'organiste Édouard Batiste. Il semble avoir alors donné avec succès des concerts à Paris aux côtés d'un violoniste grec nommé Joseph Dawsrahk. Il rentra à Montréal en 1870 et partit en tournée de concerts dans les États de la Nouvelle-Angleterre, dans le Michigan, l'Illinois, etc. De retour à Montréal en novembre 1873, il donna deux récitals au Queen's Hall. Un critique anonyme de L'Opinion publique écrivit alors : « M. Mazurette est déjà un maître; il a plus que du talent, il a l'inspiration du génie. De même que Liszt, son illustre rival, notre artiste canadien fait parler et chanter le piano. » La même année, Mazurette s'établit à Detroit. Il ne revint que rarement pour des concerts au Canada. En mai 1890, il participa à deux concerts à la patinoire Victoria de Montréal, aux côtés d'Emma Albani.

À Detroit, il fut longtemps organiste à l'église Saint Anne's, et dir. mus. de l'académie Saint Mary's de Windsor pour au moins un an (1875-76). Malgré le rôle actif qu'il semble avoir joué à Detroit comme organiste, professeur et compositeur, il mourut dans le dénuement le plus total et fut inhumé dans la fosse commune. Surnommé parfois « le roi des pianistes canadiens », Mazurette appartient à cette génération de pianistes-compositeurs du XIXe siècle dont le succès était considérable auprès du public, grâce à un jeu spectaculaire et à des oeuvres dans lesquelles abondent les traits de bravoure et la mélodie facile, de caractère sentimental. Il fut un compositeur des plus prolifiques dont les oeuvres étaient fort recherchées par les éditeurs. La plus célèbre fut Home, Sweet Home (PMC, vol. I), « romance brillante avec variations imitant les vagues pendant la tempête », op. 17, qu'il composa sur le bateau qui le ramenait de France en août 1870. On en trouve de nombreuses éditions chez Ditson, Schott, Ashdown et Sheard. Old Folks at Home, « grande paraphrase de concert » parue chez Gordon, portant le numéro d'op. 275, donne une idée de l'abondance de sa production. Le 1er juillet 1876, une liste de 52 de ses oeuvres, alors publiées et vendues chez Boucher, paraissait dans Le Canada musical. Mazurette a surtout écrit pour le piano et la voix, mais on lui doit une Messe en ré mineur chantée à Trinity Church, Detroit (1875). Il a dédié des ballades sentimentales à des cantatrices célèbres dont Emma Albani (« O! Give me back my native hills »), Annie Louise Cary, Clara Louise Kellogg et Marie Roze. À Philadelphie, il reçut (1876) une médaille d'or après avoir joué à l'occasion du centenaire de l'indépendance des É.-U. « Les principaux critiques admettent qu'il n'a pas de supérieur sur le continent américain » écrivait La Minerve lors de son retour à Montréal en 1890, ajoutant : « Il fait rendre au piano des accents qu'on ne croit pouvoir entendre qu'à travers les songes d'une imagination en extase. »

En 1964, son nom fut donné à une rue du nord de Montréal. Sa fille Hortense (?, 1889 - 16 janvier 1927), mezzo-soprano, étudia avec Fernando Tanara et chanta présumément au Metropolitan Opera vers 1917, abandonnant alors la scène.

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