Charles Eldridge England (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Charles Eldridge England (source primaire)

Charles Eldridge England a servi pendant la Deuxième Guerre mondiale. Pour le témoignage complet de M. England, veuillez consulter en bas.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Charles England, décembre 2010, à l’âge de 88 ans.
Charles England, décembre 2010, à l’âge de 88 ans.
<p><br></p>
<p>Avec la permission du Projet Mémoire/Charles England<br></p>
Charles England, 22 ans, Belgique.
Charles England, 22 ans, Belgique.
<p><br></p>
<p>Avec la permission du Projet Mémoire/Charles England<br></p>
Ecusson d’épaule du 21ème Groupe d’Armées.
Ecusson d’épaule du 21ème Groupe d’Armées.
<p><br></p>
<p>Avec la permission du Projet Mémoire/Charles England<br></p>
Livret de paie de Charles England.
Livret de paie de Charles England.
<p><br></p>
<p>Avec la permission du Projet Mémoire/Charles England<br></p>
Livret de paie de Charles England, 1943-1945.
Livret de paie de Charles England, 1943-1945.
<p><br></p>
<p>Avec la permission du Projet Mémoire/Charles England<br></p>

Transcription

Je crois que ce qui m’a peut-être motivé était ce que les Allemands faisaient aux Européens, et surtout aux juifs. Vous savez, il y avait des juifs dans notre unité, et c’est un mystère historique, la raison pour laquelle les juifs se sont toujours trouvés dans cette position, parce que ce sont des gens ordinaires, et certains de nos plus brillants docteurs, scientifiques et autres sont juifs. Pourquoi tant de gens sont donc contre les juifs, je ne saurais dire.  Et je crois que c’est ce qui m’a fait aller là-bas, parce que c’était complètement injuste, alors j’y suis allé.  

Si je me souviens bien, l’entraînement avait lieu à Peterborough (Ontario). Et le reste de l’entraînement avait lieu à Kingston, en Ontario. Nous sommes partis outre-mer à partir de là. Les Anglais, malgré le fait qu’il y avait des millions de soldats étrangers dans leur pays, étaient très très bien en Écosse, là où j’ai passé beaucoup de mes vacances, en Écosse. Les Écossais étaient superbes, et je crois qu’ils appréciaient que nous soyons là pour les aider dans leur misère. C’était horrifique d’y être pendant les raids allemands et ensuite les invasions allemandes attendues. Donc oui, c’était un endroit difficile où se trouver. Mais ils ont vécu avec, et plusieurs ont été tués et leurs maisons détruites, et beaucoup de choses détruites.

On ne parle pas beaucoup de la guerre et de nos expériences parce que je crois, selon mon expérience, lorsque je suis revenu après la fin de la guerre et que j’ai commencé à examiner tout ce gâchis incommensurable, pas juste humain, mais aussi matériel, c’est horrifique et je ne sais pas si je vous l’ai dit parce que je crois que les hommes, il y aura toujours de la guerre entre les hommes, les hommes aiment vraiment la guerre. 

Lorsque je suis arrivé en Angleterre, nous étions dans un camp à Farnborough et c’était ce qu’ils appelaient un camp de la réserve. Et notre premier rôle lorsque nous sommes arrivés à Leatherhead à Surrey en Angleterre, nous avions un lien radio avec l’Afrique du Nord et nous recevions les messages de l’Afrique du Nord à Surrey et nous les envoyions ensuite aux quartiers généraux de l’armée canadienne à Londres grâce à un téléscripteur. Tout était codé, oui.

Et lorsque nous sommes arrivés là, nous avons découvert que nous n’avions pas besoin d’autant d’opérateurs radio, mais que nous avions besoin d’opérateurs de téléscripteurs, donc nous sommes allés à l’école du bureau de poste britannique à Leeds (Angleterre), et c’est là que nous avons appris à utiliser le téléscripteur et les procédures pour opérer un bureau de signalement. 

Nous ne nous sommes pas rendus là pour le débarquement  (débarquements de Normandie, le 6 juin 1944), nous y sommes allés au début juillet. La majeure partie des chamboulements du débarquement était terminée, et nous étions bien équipés pour arriver là.  À ce moment, nous n’étions impliqués que dans certaines choses, des opérations en France, puis nous sommes allés en Belgique. Puis nous sommes allés en Hollande, puis nous sommes retournés en Belgique en septembre. Nous sommes allés à Antwerp. C’est à ce moment que les Allemands avaient peur de perdre le port d’Antwerp, alors ils ont vraiment essayé de tout détruire à Antwerp, surtout les ports. Ces Belges n’avaient aucun endroit où se cacher, ils n’avaient pas d’abris contre les raids aériens. En Angleterre, vous savez, vous pouviez aller sous terre, et il y avait des abris, mais sur le continent, il n’y avait rien de la sorte. 

Ils ont donc dû vivre avec. Il y a eu plusieurs incidents où une bombe a éclaté et nous avons dû déterrer des gens, et les maisons étaient en briques, et lorsque nous tentions de démanteler les maisons, les briques étaient brûlantes à cause de l’explosion. Et nous avons vu plusieurs mères transporter leurs enfants, et elles étaient noircies à cause de la suie des bombes, et bien sûr, leurs enfants étaient morts. C’était une horreur inimaginable, et c’est horrible lorsque les gens se font de telles choses. Terrible, terrible, oui. 

Et Antwerp était très importante parce que tant que le port était ouvert, nous pouvions recevoir des approvisionnements des Alliés pour combattre les Allemands. C’est pour cela qu’ils tentaient si fort de rendre ce port inopérable. Et les Allemands étaient des deux côtés de ce fleuve, et c’était ça le travail des Canadiens: nettoyer les rives des Allemands afin que les navires puissent entrer dans le port. C’est aussi à ce moment que les Allemands ont pénétré dans la forêt d’Ardennes (Bataille des Ardennes, du 16 décembre 1944 au 28 janvier 1945, offensive allemande majeure défaite par les forces alliées) et les Américains on dû les arrêter. Et c’est ce qu’ils ont fait. Les Américains avaient un bureau de signalement à Antwerp, mais lorsque les Allemands sont arrivés, les Américains ont quitté Antwerp pour aller se battre contre les Allemands et nous avons repris le bureau de signalement, même si les bombes déferlaient, les bombes volantes (bombes volantes allemandes V-1f) arrivaient. C’était notre introduction à la guerre. 

Notre unité se nommait «  Ligne de signalements de communications ». Lorsqu’il y avait un besoin, nous envoyions quatre ou cinq de nos membres là, et lorsque l’armée canadienne est passée de l’Italie à la France, nous avons envoyé cinq ou six gars à chaque point majeur durant le déplacement. J’étais à  Cambrai (France) avec quatre autres gars et c’était notre travail de continuer les communications. 

Nous sommes débarqués du navire à Halifax (Nouvelle-Écosse), et nous sommes montés à bord d’un train, et c’était un train vraiment très lent parce que je crois que nous devions constamment nous tasser pour laisser passer les trains importants. Vous savez. On n’a pas vraiment dormi entre Halifax et Toronto, et ça a pris deux jours, je crois. Nous avons organisé une petite fête et tout le monde est rentré chez lui.

Réserver la visite d'un orateur

oqQUQK3

Le Projet Mémoire est un bureau d’orateurs bénévoles qui organise la rencontre de vétérans et de membres actifs des Forces armées canadiennes avec des écoles et événements communautaires à travers le pays afin qu’ils puissent partager leurs histoires de service militaire.

Demandez la visite d’un orateur du Projet Mémoire à leprojetmemoire.com/reserver-un-orateur.