Ressources, utilisation des | l'Encyclopédie Canadienne

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Ressources, utilisation des

Aux temps préhistoriques, les premiers occupants du pays utilisent la végétation et les animaux pour se nourrir, se vêtir et se loger. Ils confectionnent des outils et des objets décoratifs à partir de MINÉRAL et, après l'arrivée des Européens, se servent des fourrures à des fins commerciales.

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Aux temps préhistoriques, les premiers occupants du pays utilisent la végétation et les animaux pour se nourrir, se vêtir et se loger. Ils confectionnent des outils et des objets décoratifs à partir de MINÉRAL et, après l'arrivée des Européens, se servent des fourrures à des fins commerciales. La première ressource systématiquement exploitée par les Européens est la PÊCHE. Dès le XVIe siècle, les BASQUES de France et d'Espagne chassent la BALEINE dans le golfe du Saint-Laurent. Au début du XVIe siècle, des Français pêchent la MORUE sur LES GRANDS BANCS DE TERRE-NEUVE. À l'origine, l'exploitation des ressources, tout comme l'exploration, est subordonnée aux tentatives de découvrir le PASSAGE DU NORD-OUEST vers l'Orient. Lors de son voyage dans le golfe du Saint-Laurent en 1534, Jacques CARTIER fait la TRAITE DES FOURRURES avec les Micmacs. À la fin du XVIe siècle, les pêcheurs français qui naviguent chaque année vers les grands bancs font aussi le commerce des fourrures. La traite des fourrures contribue à stimuler la colonisation. En effet, on concède des monopoles de durée limitée sur le Saint-Laurent en retour de l'engagement d'y installer des colons. De l'arrivée de Samuel de CHAMPLAIN jusqu'à l'époque de Jean TALON, la colonie de la Nouvelle-France dépend presque uniquement de la traite des fourrures. La fondation d'un poste de traite au village amérindien de Stadacona (devenu QUÉBEC) sert de base pour le commerce, qui s'étend après un certain temps vers l'intérieur des terres. Ce village, ainsi que Tadoussac, Trois-Rivières et, un peu plus tard, Montréal deviennent les points de ralliement des Amérindiens fournisseurs de fourrures.

La première tentative organisée en vue de transformer les matières premières prend naissance avec l'arrivée en 1665 de l'intendant Jean Talon, qui crée diverses « manufactures » de transformation de produits agricoles pour satisfaire les besoins des colons et faire démarrer une industrie d'exportation lucrative. On introduit un grand nombre d'animaux de ferme en Nouvelle-France. La laine des moutons et le cuir des bestiaux servent à la fabrication de vêtements et de chaussures. Talon encourage la culture du chanvre, de l'orge et du houblon ainsi que la production de goudron. Le bois et le goudron sont utilisés pour la construction de navires (voir CONSTRUCTION NAVALE ET RÉPARATION DE NAVIRES) dans un chantier situé sur les rives de la rivière Saint-Charles. Le chanvre sert à la fabrication de cordages. Avec l'orge et le houblon, on fait de la bière dans la « brasserie du Roy », près du chantier naval. Les surplus de produits agricoles, de poissons, de bois et de bière sont exportés aux Antilles sur des vaisseaux construits dans la colonie. Talon reconnaît aussi le CUIVRE, le PLOMB, le fer et le CHARBON comme sources possibles de prospérité. La PROSPECTION génère une activité considérable, mais sans aboutir à la découverte de minéraux exploitables avec la technologie minière rudimentaire de l'époque (voir EXPLOITATION MINIÈRE).

Après le départ de Talon, l'exploitation de la plupart des ressources diminue. Même le commerce des fourrures se complique, la traite ne se faisant plus qu'aux villages indiens. Les départs des COUREURS DE BOIS réduisent la main-d'oeuvre agricole, et l'agriculture ralentit. La transformation des minéraux est interrompue en 1704, lorsque Louis XIV ordonne aux colonies de ne pas faire concurrence aux industries de la métropole. Cette ordonnance limite l'activité économique de la Nouvelle-France à l'expédition de matières premières en France et constitue un premier exemple du problème de la « transformation avancée », un problème encore central dans l'exploitation des ressources du Canada au XXe siècle. Ainsi, au début du XVIIIe siècle, les fourrures redeviennent la principale ressource économique de la Nouvelle-France. Après la conquête britannique (1760), ce commerce prospère jusqu'au milieu du XIXe siècle, puis décline rapidement.

L'exploitation des RESSOURCES MINÉRALES du Canada débute avant l'arrivée des Européens. Les Inuits et les Indiens utilisent des outils de cuivre et en font le commerce (voir INUITS DU CUIVRE; PRÉHISTOIRE). En 1604, une expédition dirigée par Champlain découvre du cuivre extrait par des autochtones à Cap d'Or, en Nouvelle-Écosse. Le MINERAI DE FER est un des premiers minéraux extraits au Canada. Vers 1670, on découvre des dépôts dans des régions marécageuses près de Trois-Rivières. Avant 1750, la première fonderie du Canada, LES FORGES SAINT-MAURICE à Trois-Rivières, produit des poêles, des marmites, des bouilloires, des balles de fusil et des canons en fonte de première qualité pour les colons et l'armée. Samuel HEARNE explore le nord à la recherche de cuivre. Il revient déçu, même s'il est le premier homme blanc à atteindre l'océan Arctique par voie de terre. En 1770, des Jésuites font quelques expériences avec du cuivre indigène découvert à Point Mamainse sur la rive nord du lac Supérieur. L'extraction du cuivre au Canada ne débute cependant qu'avec la découverte qui mène à l'établissement de la mine Bruce dans le district d'Algoma en Ontario.

Bien que des récits rapportent la découverte de filons d'ARGENT dès les voyages de Cartier, le premier rapport précis en ce sens est celui de Pierre, Chevalier de TROYES, commandant militaire français qui prétend avoir trouvé un filon de minerai argentifère sur la rive sud du lac Témiscamingue en 1686. Le premier gisement exploité commercialement est découvert en 1868 à l'ÎLOT SILVER, petite île rocailleuse du lac Supérieur, à environ 30 km à l'est de Thunder Bay. La première découverte d'OR au Canada, dans les sables du Fraser (1857) mène à la RUÉE VERS L'OR DE CARIBOO en 1862 (voir RUÉE VERS L'OR). On en découvre par la suite en Nouvelle-Écosse et en Ontario. La RUÉE VERS L'OR DU KLONDIKE commence en 1897. Les ruées vers l'or ont des effets déterminants sur le développement de la Colombie-Britannique ainsi que sur l'ouverture du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest à la colonisation.

L'exploration de l'Ouest canadien est en grande partie tributaire de la recherche de peaux de castor. Par la suite, le chemin de fer rend les richesses minérales de l'Ouest accessibles à l'exploitation. Il amène également des colons qui se consacrent à l'exploitation du riche potentiel agricole de la terre (voir AGRICULTURE, HISTOIRE DE L'). Les explorateurs ouvrent les vastes contrées de l'Ouest et du Nord. Plus tard, les scientifiques et les topographes (particulièrement ceux de la COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA) vont recueillir des détails utiles sur le terrain et ses ressources. Les anciens postes de traite de la Compagnie de la baie d'Hudson et de la Compagnie du Nord-Ouest deviennent rapidement de petites villes.

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