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Al Purdy

Alfred Wellington Purdy, dit Al Purdy, O.C., O.Ont. et poète, est né le 30 décembre 1918 à Wooler, en Ontario, et est mort le 21 avril 2000 à Sidney, en Colombie‑Britannique.
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Le poète Al Purdy (photo de Sheldon Grimson).

Alfred Wellington Purdy, dit Al Purdy, O.C., O.Ont. et poète, est né le 30 décembre 1918 à Wooler, en Ontario, et est mort le 21 avril 2000 à Sidney, en Colombie‑Britannique. Alfred Wellington Purdy, mieux connu sous le nom d’Al Purdy, fait partie d’un groupe de poètes canadiens importants (avec, entre autres, Milton Acorn, Alden Nowlan et Patrick Lane) caractérisés par une faible scolarisation et issus de la culture de la classe ouvrière canadienne. Officier de l’Ordre du Canada et double lauréat d’un prix littéraire du Gouverneur général, Al Purdy était de bien des façons le poète canadien le plus typique de sa génération.

Formation et début de carrière

Al Purdy grandit à Trenton, en Ontario, et étudie au Albert College de Belleville, mais ne fréquente pas l’université. Pendant la Crise des années 1930, il prend le train et s’installe à Vancouver où il occupe pendant plusieurs années divers emplois manuels.

Durant la Deuxième Guerre mondiale, Al Purdy sert dans l’Aviation royale du Canada, puis de 1945 à la fin des années 1950, il occupe des emplois occasionnels en Ontario. Il s’installe enfin à Ameliasburgh, petite communauté loyaliste dont il fait l’éloge dans ses poèmes. Dès le début des années 1960, Al Purdy gagne sa vie grâce à ses publications, à ses lectures de poèmes et à ses séjours comme écrivain résident dans divers collèges. Voyageur infatigable, il parcourt le Canada (y compris le Grand Nord) et le monde; cette expérience se reflète dans ses écrits.

Comme d’autres écrivains qui vivent de leur plume, Al Purdy touche à tous les genres : scénarios pour la radio et pour la télévision, critiques de livres, chroniques de voyages et articles de revues. Il publie des anthologies, surtout de poètes plus jeunes, ainsi que le recueil d’essais The New Romans (1968), qui révèle son profond nationalisme canadien. Toutefois, le véritable domaine d’Al Purdy est la poésie.

Évolution d’un poète

L’évolution de la poésie d’Al Purdy montre une progression intéressante qui va du lyrisme traditionnel de son premier recueil, The Enchanted Echo (1944), au style ouvert, familier et contemporain qu’il adopte à partir de son quatrième recueil, The Crafte So Longe to Lerne (1959).

Al Purdy se libère des modèles romantiques traditionnels en introduisant dans son œuvre l’humour et la colère, un style décontracté qui génère des vers au rythme vif, ainsi qu’un ton brusque, volubile et attachant. Il est au cœur des mouvements des années 1960 qui poussent les poètes canadiens à parcourir le pays afin de lire leurs poèmes à de vastes auditoires. Il ne fait pas de doute que cette expérience l’a encouragé à écrire une poésie plus proche de la langue parlée, ce qui contraste avec les poèmes qu’il écrivait dans les années 1940.

Poète voyageur

L’influence des lectures d’Al Purdy sur son œuvre est un des aspects du lien étroit qui existe chez lui entre l’expérience et la création. Le poète est qualifié de « journaliste versificateur », et certains de ses ouvrages sont en effet des récits poétiques de voyages, comme North of Summer (1967), inspiré d’un séjour dans l’Arctique, et Hiroshima Poems (1972), d’un voyage au Japon.

Souvent, il écrit ses poèmes pendant ses voyages, comme s’il s’agissait d’un journal. Donc, le temps qui s’écoule entre l’expérience et la création est court, d’où une certaine inégalité de ton, même si certains de ses poèmes de voyages sont magnifiques.

Al Purdy voyage à la fois dans le temps et dans l’espace. Son œuvre est celle d’un autodidacte passionné de lecture qui a surtout cherché à intégrer à la poésie le passé du Canada et à y montrer l’évolution rapide grâce à laquelle ce pays a pu acquérir une maturité en si peu de temps. Peu de poètes canadiens ont su rendre ce passé comme l’a fait Al Purdy dans des poèmes tels « The Runner », « The Country North of Belleville », « My Grandfather’s Country », « The Battlefield of Batoche » et sa série de poèmes pour la radio sur le patrimoine loyaliste, « In Search of Owen Roblin » (1974).

Ouvrages

Parmi les ouvrages les plus réussis d’AlPurdy, de sa vaste production, on compte Poems for All the Annettes (1962), The Cariboo Horses (1965), qui lui vaut un prix littéraire du Gouverneur général; Sex & Death (1973), pour lequel il reçoit le prix A.J.M. Smith de la poésie; The Stone Bird (1981); et Piling’s Blood (1984). Deux importants recueils, Being Alive (1978) et Bursting into Song (1982), contiennent ses poèmes les plus remarquables, à l’exception de The Stone Bird. Collected Poems, 1956-1986 (1986), qui remporte un prix du Gouverneur général. Le recueil d’œuvres complètes Beyond Remembering: The Collected Poems of Al Purdy est publié en 2000. Pour bien comprendre l’œuvre du poète, il est nécessaire de l’entendre réciter ses propres poèmes. Cela est possible avec les enregistrements du réseau anglais de Radio-Canada (CBC) sous le titre Al Purdy’s Ontario et avec ses œuvres complètes sur cassettes de la collection Audio Encore de McClelland & Stewart. En 1993, Al Purdy publie une autobiographie, Reaching for the Beaufort Sea, et un nouveau recueil de poèmes, Naked With Summer in Your Mouth.

Maison emblématique

La maison triangulaire de style rustique d’Al Purdy et de sa femme Eurithe Purdy est construite en 1957 sur le rivage sud du lac Roblin, près d’Ameliasburgh, dans le comté de Prince Edward, en Ontario. Celle-ci accueille une succession impressionnante d’illustres poètes canadiens, dont Margaret Laurence, Margaret Atwood, Michael Ondaatje, Dennis Lee et Patrick Lane. En 2009, neuf ans après la mort de son mari, Eurithe Purdy se résout à vendre la maison en se doutant que la plupart des acheteurs n’hésiteraient pas à la détruire, puis à en construire une autre. Compte tenu de l’importance historique de ce bâtiment dans l’évolution de la littérature canadienne, Jean Baird et Howard White, éditeur de longue date d’Al Purdy, fondent une association qui vise à amasser suffisamment d’argent pour acheter et remettre à neuf la maison, la Al Purdy A‑Frame Association. Parmi les écrivains qui appuient la cause, on note Leonard Cohen, qui fait don de 10 000 $. En 2014, la maison emblématique loge un écrivain du programme de résidence conçu par David Helwig, Steven Heighton, Karen Solie et Rob Budde.

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