Tony Golab | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Tony Golab

Anthony Charles Golab, plus couramment appelé Tony, C.M., joueur de football (né le 17 janvier 1919 à Windsor, en Ontario; décédé le 16 octobre 2016 à Ottawa, en Ontario). Surnommé le « golden boy » (garçon en or) du football canadien, Tony Golab était un joueur polyvalent, rugueux et puissant, membre de l’équipe des Rough Riders d’Ottawa. Capitaine d’aviation et pilote de l’ARC pendant la Deuxième Guerre mondiale, il a joué dans cette équipe de 1939 à 1941, puis, après l’interruption due à la guerre, de 1945 à 1950. Pour Ottawa, il a occupé des postes aussi bien en attaque qu’en défense, son style fougueux en ayant fait l’un des joueurs préférés des partisans. Il participe à quatre finales de la Coupe Grey, remportant celle de 1940. En 1941, il reçoit le prix du meilleur athlète masculin au Canada, une distinction aujourd’hui connue sous le nom de prix Lionel Conacher. Il est membre de l’Ordre du Canada, du Temple de la renommée du football canadien, du Panthéon des sports canadiens et de l’Ontario Sports Hall of Fame.

Jeunesse

 Fils d’immigrants polonais , Tony Golab se révèle un athlète talentueux dans de nombreux sports alors qu’il étudie au Kennedy Collegiate Institute de Windsor. Il excelle en athlétisme (particulièrement dans les lancers du disque et du poids) et au football, menant son équipe à deux titres consécutifs en championnat et à une série de 19 matchs sans défaite sur une période de deux ans. Il joue également aux côtés de Joe Krol, futur joueur des Argonauts de Toronto, dans l’équipe de basketball du collège qui remporte le championnat provincial en 1938.

Carrière de joueur de football : les points saillants

 Tony Golab commence sa carrière de joueur de football dans l’équipe des Imperials de Sarnia de l’Ontario Rugby Football Union (ORFU), avec laquelle il remporte un championnat en 1938. Comme le faisait remarquer Tom Hawthorn, du Globe and Mail, en 2016 : « Dans l’équipe des Imperials, pour laquelle il se charge également des bottés de dégagement, ses tacles féroces, mettant la carcasse de ses adversaires à rude épreuve, ainsi que sa capacité à plonger, en dépit du danger, derrière la ligne adverse, tout en conservant le ballon, valent rapidement à M. Golab, avec ses 6 pi. 2 po. pour 215 lb (1,88 m pour 97,5 kg), de se tailler une solide réputation. Les Blue Bombers de Winnipeg et les Rough Riders d’Ottawa tentent de l’attirer pendant l’intersaison, tandis que son équipe cherche à conserver son nouveau joyau. Finalement, il choisit la capitale nationale. »

Tony Golab se joint aux Rough Riders d’Ottawa en 1939 et contribue à conduire son équipe à trois participations consécutives à la finale de la Coupe Grey avec, à la clé, une victoire en 1940. Il est nommé dans l’équipe des étoiles du « Big Four » (à présent la division de l’Est), à trois reprises comme demi offensif (1939, 1940, 1945) et, par deux fois, comme « aile volant », dans un rôle similaire à celui d’un demi inséré (1947, 1948).

Surnommé le « golden boy » (le garçon en or), en raison de ses cheveux blonds et de son caractère solaire, mais également le « pile‑driving Pole » (Polonais enfonceur de pieux), pour ses placages impitoyables, Tony Golab doit à son style fougueux son statut de « chouchou » des partisans d’Ottawa. Lors de la tentative infructueuse des Rough Riders en finale de la Coupe Grey en 1941, il est l’auteur d’une action de jeu restée d’anthologie : après avoir frappé un botté de dégagement en hauteur, il s’élance, intercepte le ballon et file pour réussir un touché! Cette même année, il se voit décerner le prix du meilleur sportif masculin canadien par la Presse canadienne, une distinction aujourd’hui connue sous le nom de prix Lionel‑Conacher.

L’entraîneur des Rough Riders, Ross Trimble, a, un jour, déclaré : « Golab est non seulement le plus grand joueur de football que j’ai jamais vu, mais c’est également, pour un entraîneur, le meilleur gars du monde! » Après avoir vu Tony Golab jouer son premier match pour les Rough Riders après la guerre, le journaliste sportif Jim Coleman écrit : « Anthony Golab a livré une prestation aussi exceptionnelle qu’à l’habitude. Il est regrettable qu’il ait choisi l’aviation, parce que l’armée de terre aurait, sans nul doute, pu l’utiliser dans un rôle de char à grande vitesse! »

Carrière dans l’Aviation royale canadienne

 En tant que capitaine d’aviation et pilote de l’ARC au cours de la Deuxième Guerre mondiale, Tony Golab participe au Programme d’entraînement aérien du Commonwealth britannique et accomplit des missions de reconnaissance en survolant, à bord de son appareil, l’Italie et l’Afrique du Nord. Abattu par deux fois, il est même, en une occasion, porté disparu au combat : grièvement blessé par des éclats d’obus, il a la chance d’être retrouvé par des membres de la résistance italienne, qui le transportent dans un hôpital allié. Son frère, Frank Marion Golab, aura moins de chance et passera quatre ans dans un camp japonais pour prisonniers de guerre après avoir été capturé lors de la bataille de Hong Kong.

En 1950, à l’issue de sa deuxième période de présence chez les Rough Riders, Tony Golab entame une progression hiérarchique au sein de l’ARC. Il finit par superviser une base aérienne en Nouvelle‑Écosse et une école de pilotage en Saskatchewan. Il fait également partie de l’état‑major d’une base du NORAD dans l’État de Washington aux États‑Unis, et occupe le poste de commandant d’une escadre de combat d’une base aérienne en Californie.

Carrière d’entraîneur et de dirigeant 

Tony Golab entraîne, de 1952 à 1953, les Panthers de Hamilton qui jouent en ORFU, et, de 1954 à 1958, l’équipe du Collège militaire royal du Canada de Kingston, conduisant cette dernière à trois titres consécutifs de championne de division. En 1968 et en 1969, il occupe le poste de directeur général des Alouettes de Montréal qui jouent en LCF. Il est également consultant pour Sport Canada de 1972 à 1984.

Distinctions

  • Membre, Temple de la renommée du football canadien (1964)
  • Membre, Temple de la renommée des sports d’Ottawa (1966)
  • Membre, Panthéon des sports canadiens (1975)
  • Membre, Windsor/Essex County Sports Hall of Fame (1981)
  • Membre, Temple de la renommée des sports des Forces armées canadiennes (1994)
  • Membre, Ontario Sports Hall of Fame (1997)
  • Membre, Ordre du Canada (1985)

En savoir plus