Hébert, Pierre | l'Encyclopédie Canadienne

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Hébert, Pierre

Avec Adieu bipède (1987) et La Lettre d'amour (1988), il s'intéresse à l'art de la performance, combinant le grattage sur pellicule, en direct sur scène, avec la danse et la musique interprétées simultanément.

Hébert, Pierre

 Pierre Hébert, cinéaste d'animation, graveur (Montréal, 19 janvier 1944). Émule de Norman MCLAREN, il expérimente très tôt la gravure sur pellicule et réalise des films où l'esthétique optique domine: Opus I (1964), Op hop hop op (1965), Autour de la perception (1968). Il s'oriente ensuite vers une animation plus réflexive, plus politique, en utilisant des techniques simples, permettant un travail autonome: Père Noël, Père Noël (1974), Entre chiens et loups (1977) et Souvenirs de guerre (1982). Après 1982, P. Hébert entre dans une phase au cours de laquelle il fait la synthèse de ses démarches précédentes, expérimente de nouvelles utilisations de la musique en animation et explore la relation de l'animation avec les autres formes esthétiques: Étienne et Sara (1984) nous amène dans le monde de la poésie; Chants et danses du monde inanimé-le métro (1984) dans celui de la danse et de la musique; Ô Picasso -Tableaux d'une surexposition-(1985) dans celui de la peinture.

Avec Adieu bipède (1987) et La Lettre d'amour (1988), il s'intéresse à l'art de la performance, combinant le grattage sur pellicule, en direct sur scène, avec la danse et la musique interprétées simultanément. Ses improvisations du spectacle performance La Plante humaine seront réutilisées dans son premier long métrage homonyme qui sort en 1996. En s'intéressant à la violence, à la présence de la télévision et à la vie des gens simples, en mélangeant images réelles, images d'animation gravées sur pellicule et images chromatiques générées par ordinateur, et en portant une attention particulière à la bande son et au choix musical, Pierre Hébert procède à un métissage technique original et propose une synthèse inédite et fort maîtrisée qui témoigne du sens expérimental de sa démarche.

Depuis 1965, il a souvent contribué à l'oeuvre d'autres cinéastes pour lesquels il a réalisé des séquences d'animation. En 1988, il a été le premier récipiendaire du prix Héritage Norman-McLaren décerné par l'Association internationale du cinéma d'animation (ASIFA) Canada en hommage à la carrière d'un cinéaste dont le travail témoigne des mêmes recherches artisanales que McLaren. Il a occupé la présidence de la CINÉMATHÈQUE QUÉBÉCOISE de 1993 à 1995 et a dirigé le studio d'animation/jeunesse du Programme français de l'ONF jusqu'à sa retraite en 1999. Il poursuit dorénavant de manière indépendante sa recherche artistique dans le sens des démarches multidisciplinaires qu'il mène depuis la fin des années 80 à titre de cinéaste et de performeur. Il explore, dans ses recherches, le rapport de l'artiste à son medium et à son public. Ainsi il participe regulièrement à des performances où il fait intervenir la gravure sur pellicule. En 2004, il coréalise avec Bob Ostertag un moyen métrage, Entre les ordures et la science, où il prolonge un spectacle sur la Place des Dechets dans Notre Civilisation, puis propose, en animation expérimentale, Variations sur deux photographies de Tini Modotti (2004) et Histoire verte (histoire grise) (2005). En 2004 il a recu le Prix Albert Tessier remis par le gouvernement du Québec pour l'ensemble de sa carrière.

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