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Hugh MacLennan

John Hugh MacLennan, romancier, essayiste et professeur (Glace Bay, Nouvelle-Écosse, 20 mars 1907 -- Montréal, 7 novembre 1990). Hugh MacLennan est surtout connu pour être le premier grand écrivain canadien anglophone à avoir essayé de définir l'identité nationale canadienne.
Deux solitudes
Couverture originale du livre, en anglais (avec la permission de McClelland & Stewart).

John Hugh MacLennan, romancier, essayiste et professeur (Glace Bay, Nouvelle-Écosse, 20 mars 1907 -- Montréal, 7 novembre 1990). Hugh MacLennan est surtout connu pour être le premier grand écrivain canadien anglophone à avoir essayé de définir l'identité nationale canadienne. Sa formation commence en Nouvelle-Écosse. Boursier de la fondation Cecil Rhodes, il va de Dalhousie à Oxford et parcourt le continent européen. Par la suite, il obtient un Ph. D. en études classiques à Princeton, au New Jersey.

De retour au Canada, vers le milieu des années 30, Hugh MacLennan enseigne au Lower Canada College, près de Montréal, tout en poursuivant l'écriture d'un roman entamé à Princeton. Dans ce roman, il essaie de transmettre son interprétation de tout ce qu'il a vu et vécu durant ses voyages à l'étranger. Ne parvenant pas à faire publier ce roman, de même qu'un autre écrit auparavant sur un thème semblable, il change de voie. Les événements qui précèdent la Deuxième Guerre mondiale le poussent à raconter les scènes dont il a été témoin à la base navale d'Halifax durant la Première Guerre mondiale. À titre expérimental, il publie Barometer Rising (1941; trad. Le temps tournera au beau, 1966), roman relatant l' Explosion d'Halifax à laquelle il a survécu à l'âge de 10 ans. Le succès que lui vaut ce passage d'un thème international à un thème national, encouragé par la critique favorable d'Edmund Wilson, lui fait dire que les écrivains canadiens doivent préparer la voie et raconter au reste du monde les drames de leur pays. Barometer Rising et son recueil d'essais Cross-Country (1949) représentent une nouvelle étape dans la littérature canadienne.

Bien qu'il se concentre directement sur certains aspects de la vie canadienne contemporaine, Hugh MacLennan évite d'aborder le régionalisme. « J'ai toujours considéré le Canada comme faisant partie de l'histoire du monde », maintient-il. Two Solitudes (1945; trad. Deux solitudes, 1963) traite des tensions entre francophones et anglophones au Québec, alors que The Precipice (1948) a pour thème le puritanisme dans une petite ville de l'Ontario; enfin, Each Man's Son (1951) dresse le portrait de la vie d'une communauté minière du Cap-Breton. Chacun de ces romans transcende le cadre du récit pour examiner (respectivement) la transition rapide provoquée par la Première Guerre mondiale, les différences entre les sociétés canadienne et américaine et les effets du calvinisme, peu importe le pays où il se trouve. Dans ses trois derniers romans, The Watch that Ends the Night (1959; trad. Le matin d'une longue nuit, 1967), Return of the Sphinx (1967) et Voices in Time (1980), il s'éloigne de plus en plus de Montréal, où il enseigne au département d'anglais de l'Université McGill de 1951 à 1981, et aborde des thèmes universels soulevés par des questions politiques, sociales ou humaines locales. MacLennan demeure à ce jour le romancier canadien dont l'oeuvre a été la plus traduite en raison de son caractère universel.

Hugh MacLennan figure parmi les écrivains les plus estimés au Canada. De plus, il a gagné le prix littéraire du Gouverneur Général trois fois pour des romans (Two Solitudes, The Precipice et The Watch that Ends the Night) et deux fois pour des documentaires (Cross-Country et Thirty and Three). En 1984, il remporte le prix de la Banque Royale d'un montant de 100 000 dollars et, en 1987, il est le premier Canadien à recevoir la médaille James-Madison, remise chaque année par l'Université de Princeton à un diplômé qui s'est distingué dans sa profession. De nombreux autres prix et diplômes honorifiques lui ont été décernés.

Malgré ces succès, des critiques ont longuement remis en question le mérite de son oeuvre. Beaucoup penchent du côté de Wilson qui a très vite fait l'éloge de Hugh MacLennan; d'autres estiment que l'aspect didactique de ses romans donne lieu à des personnages stéréotypés, accorde trop de place et d'importance aux opinions de l'auteur et utilise des techniques narratives (récit et structure) démodées datant de l'époque victorienne. D'autres encore jugent que Hugh McLennan est trop ambitieux dans le choix de ses sujets, en particulier quand il aborde la question du Canada français. Cependant, la plupart des critiques s'entendent sur son talent pour décrire des scènes, des situations et des paysages.

Bien qu'il soit avant tout un romancier, ses essais (les meilleurs sont réunis sous le titre The Other Side of Hugh MacLennan, 1978) ont provoqué une plus grande admiration chez les critiques. Hugh MacLennan y aborde une variété de thèmes avec intelligence, humour, espièglerie, chaleur humaine et beaucoup d'intuition. Robertson Davies et lui sont les meilleurs essayistes canadiens du mi-vingtième siècle.

Ironiquement, les aspirations et la vision internationales de Hugh MacLennan sont généralement oubliées. Avec le temps, il est devenu le mythe du nationaliste canadien, celui qui a été l'un des premiers à utiliser des scénarios canadiens dans les oeuvres de fiction. C'est grâce à lui que des écrivains comme Robertson Davies, Margaret Laurence, Robert Kroetsch, Leonard Cohen et Marian Engel ont la certitude que le Canada est un pays dont il vaut la peine de parler.

Les oeuvres sélectionnées de
Hugh MacLennan

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